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Trois questions à Youssoufa Mohamed Ali I «Les travaux se déroulent bien, les gens travaillent correctement»

Trois questions à Youssoufa Mohamed Ali I «Les travaux se déroulent bien, les gens travaillent correctement»

Politique | -   Mariata Moussa

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Le secrétaire général de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc) revient sur les travaux du Dialogue inter-comoriens, félicite les participants et appelle les récalcitrants à apporter leurs contributions pour le bien des Comores et des Comoriens.Les thématiques sur le découpage électoral, le rôle et la place de l’opposition, la Ceni et l’organisation des partis politiques ont mobilisé la majeure partie des participants.

 

Deux jours après l’ouverture du dialogue inter comoriens, quelle est votre impression par rapport au travail déjà effectué ?

Les dates prévues ont été respectées. Le dialogue a été ouvert à la date prévue. Et, je tiens à saluer la communauté internationale, la population comorienne et surtout l’ensemble des organisations politiques et de la société civile qui ont répondu à l’appel du chef de l’Etat, Azali Assoumani. Cela prouve que le travail de sensibilisation que nous avons mené a apporté ses fruits. L’Union africaine et l’Organisation internationale de la Francophonie (Oif) se sont bien impliquées et ont pris part à la cérémonie officielle de lancement du Dialogue et surtout s’enquérir du déroulement des travaux. Après la constitution des groupes, les travaux ont immédiatement commencé.

Les thématiques sur le découpage électoral, le rôle et la place de l’opposition, la Ceni et l’organisation des partis politiques ont mobilisé la majeure partie des participants. Les travaux se déroulent bien, les gens travaillent correctement. A cette allure, les participants vont s’y mettre jusqu’à moins de dix jours pour boucler les travaux. Je suis très satisfait de l’engagement des participants. À mon avis, les Comoriens avaient envie de dialoguer pour parler de l’avenir du pays.

Dès l’appel de ce dialogue, l’objectif a été annoncé, la révision des textes législatifs et réglementaires. Pouvez-vous nous expliquer le dispositif à mettre en place pouvant acheminer à cette révision ?

Ce dialogue a pour objectif de préparer les textes législatifs et réglementaires qui contribueront à l’apaisement, à la stabilité, à l’amélioration de la gouvernance démocratique, à la rénovation de notre système politique. Le travail se fait de deux manières, au niveau du travail des groupes et les plénières. À notre niveau, à savoir les travaux des groupes, nous souhaitons terminer dans les meilleurs délais.

Au cas où les travaux de groupe prennent du temps , nous irons tout de même en plénière où nous y introduirons tous les amendements. Lors de cette première plénière, les textes feront l’objet de débats. Des amendements peuvent surgir et, en ce moment-là, les experts et consultants de chaque groupe vont recueillir ces amendements pour les introduire dans les textes. Une deuxième plénière sera donc organisée pour valider les textes ou apporter les corrections nécessaires. Après cette importante étape de travail, nous pouvons dire que l’objectif sera atteint. Il est à noter que l’objectif spécifique du dialogue est la production des textes législatifs et réglementaires.

Certes, le dialogue a un objectif global, celui de créer les conditions nécessaires permettant aux Comoriens de se parler à tout moment, ce qui veut dire qu’après ce dialogue, il y aura une structure permanente qui pourra se réunir à tout moment et réunir toutes les parties prenantes pour se parler. C’est original, mais il faut le faire pour le bien du pays et le suivi des conclusions du Dialogue inter-comoriens.

Dès l’annonce de la tenue de ce dialogue, l’opposition a posé des préalables pour participer. Aujourd’hui, un mouvement qui se dit opposition républicaine a vu le jour et participe activement. Quel est votre avis par rapport à cette forte équipe de l’opposition qui campe sur le refus ?

Ce n’est pas seulement aux Comores qu’une situation similaire se présente. Il ne faut pas rêver, il y a encore une opposition qui croit au débat d’idées, qui souhaite contribuer au développement du pays. Nous nous attendions à ce que certains structures de l’opposition ne participent pas mais qu’elles apportent leur contribution. Les responsables peuvent produire un document et l’envoyer directement au coordinateur ou sur le site du Dialogue afin que tous les Comoriens puissent se faire une idée claire sur leurs positions par rapport aux thématiques.

Les portes ne sont pas fermées. Il est sans oublier que personne n’a le monopole de l’opposition. En vérité, il y a des gens qui ont une interprétions erronée de la politique dans notre pays. Un parti politique digne de ce nom obéit à une ligne et à un programme politique, à une équipe de direction et, à des militants bien organisés. Malheureusement, cela n’est pas le cas dans notre pays. Les partis politiques se créent, soit au cours, soit à la fin d’un régime. Le véritable parti politique que le pays a connu est le Front démocratique. Il a été démantelé par l’histoire. Et, depuis, les partis se créent au cours ou après le pouvoir.

Le seul parti qui a pu affronter les différentes secousses est le nôtre, la Crc crée en 2002, il y a 20 ans. Car nous avions le pouvoir, nous l’avons perdu et passé dix années dans l’opposition, nous avons connu les tentatives de démantèlement et avons réussi à reprendre le pouvoir. Il est donc tout à fait normal que certains soient favorables au dialogue et que d’autres n’y voient pas l’intérêt. Personnellement, je suis de ceux qui ne veulent pas fermer les portes car l’histoire de notre pays ne peut pas être en marge de celle de l’Afrique. Il y a ceux qui ont accepté et ceux qui sont encore récalcitrants. Ce qui est sûr, si ce dialogue débouche sur de bonnes conclusions, elles vont servir au pays et à tous les Comoriens.

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