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UA-Sommet extraordinaire de Malabo I Un appel à des actions concrètes face aux «situations humanitaires précaires»

UA-Sommet extraordinaire de Malabo I Un appel à des actions concrètes face aux «situations humanitaires précaires»

Politique | -   A.S. Kemba

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Le sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine a pris fin samedi 28 mai à Malabo sans grandes annonces. Les dirigeants du continent ont, toutefois, fait un grand pas majeur dans l’opérationnalisation de l’Agence humanitaire africaine censée prendre en charge les populations en situation de détresse. En tout, 140 millions de dollars ont été récoltés sous forme de fonds d’urgence. Les Comores ont apporté 300.000 dollars. Les crises humanitaires, les actes terroristes et les changements anticonstitutionnels ont été au cœur de ce sommet extraordinaire.Le sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine a pris fin samedi 28 mai à Malabo sans grandes annonces. Les dirigeants du continent ont, toutefois, fait un grand pas majeur dans l’opérationnalisation de l’Agence humanitaire africaine censée prendre en charge les populations en situation de détresse. En tout, 140 millions de dollars ont été récoltés sous forme de fonds d’urgence. Les Comores ont apporté 300.000 dollars. Les crises humanitaires, les actes terroristes et les changements anticonstitutionnels ont été au cœur de ce sommet extraordinaire.

Le chef de l’Etat a plaidé, vendredi 27 mai à Malabo, en faveur d’un plan d’urgence africain face aux multiples crises qui secouent le continent. Devant ses pairs africains, Azali Assoumani a reconnu les fragilités économiques et les difficultés des pays africains à faire face aux chocs engendrés par la crise sanitaire de la Covid-19.

Les questions humanitaires et l’insécurité alimentaire

Le président a, par ailleurs, rappelé l’impact de la guerre en Ukraine sur le quotidien des populations, estimant que l’Union africaine doit être à la hauteur des grands défis du moment. Le sommet de Malabo était essentiellement dédié aux questions humanitaires, au terrorisme qui menace la sécurité du continent et à l’instabilité des Etats, marquée par la prise du pouvoir par des procédés jugés anticonstitutionnels.


Le sommet humanitaire devrait évaluer “les efforts déployés par les dirigeants africains pour relever les défis humanitaires actuels auxquels l’Afrique est confrontée, et qui sont exacerbés par les impacts socio-économiques de la pandémie de Covid-19 et des catastrophes à travers le continent”. Mais aussi “identifier des solutions durables relever les défis ééééhumanitaires actuels, en particulier le financement humanitaire et ceux qui contribuent au relèvement post-conflit, à la paix et au développement”, d’après une note technique de la Commission de l’Union africaine.


Le président de la République s’est félicité de la mobilisation du continent autour de cette problématique mais estime que la machine des solutions doit aller plus vite compte tenu des situations complexes que vivent certains pays vulnérables comme l’Union des Comores. Crise sanitaire, famine, changements climatiques, guerre en Ukraine, Azali Assoumani souhaite des actions concrètes face aux “situations humanitaires précaires”.

118 millions d’Africains menacés de pauvreté

Selon des données de la Commission de l’Ua, environ “118 millions d’Africains risquent d’être en situation d’extrême pauvreté, sous l’effet combiné de l’élévation du niveau de la mer, des inondations, de la sécheresse et autres phénomènes associés”. Le continent africain connait le taux d’émaciation le plus élevé au monde avec un risque potentiel de drames humanitaires dans certains pays aux économies fragiles. Les crises politico-institutionnelles, les dérèglements climatiques, les conflits armés et l’insécurité alimentaire ralentissent les réformes économiques et plongent des populations dans une extrême vulnérabilité.

Selon les chiffres officiels de la Fao, près de 300 millions de personnes sont menacés d’une sous-alimentation aiguë dans le continent dont 75% en Afrique subsaharienne. Les dirigeants veulent définir un cadre propice pour épargner le continent d’une nouvelle vague de tensions sociales pouvant plonger les pays dans une spirale d’instabilités chroniques. Pour le chef de l’Etat comorien, l’heure est à l’action et non aux discours.


“Les temps ne sont plus aux constats mais aux propositions et aux solutions concertées et collectives. C’est ensemble, unis et déterminés, que nous devons agir, faute de quoi, nous continuerons à subir, au grand désespoir de nos peuples et des générations futures. Nous devons faire de notre continent, berceau de l’Humanité, le continent de l’espoir”, a déclaré Azali Assoumani, ajoutant que les crises en question sont à l’origine des “mouvements migratoires qui n’épargnent aucun de nos pays, qu’il soit un pays de départ, de transit ou de destination”.


L’une des solutions préconisées depuis des années par l’Union africaine pour faire face à l’insécurité alimentaire est la mise en place de la Mutuelle panafricaine l’appui financier de grandes firmes grâce à des fonds de garantie.Mais les résultats ne semblent pas répondre aux besoins croissants en alimentation sur le continent malgré des fonds importants mobilisés.“Je propose que notre sommet, tirant avantage de cette expérience positive, lance un appel en soutien à la campagne de mobilisation pour le renforcement des ressources de l’ARC afin qu’elle puisse encore mieux répondre aux urgences engendrées par les catastrophes naturelles”, a souligné le président en exercice de l’Union africaine, le Sénégalais Macky Sall.


Les dirigeants africains se sont penchés également sur les actes terroristes qui menacent la paix sur le continent. Aujourd’hui, on compte environ six grands foyers de tensions en Afrique. D’est en ouest, certains pays sont pris en étau par des groupes terroristes comme au Mozambique. Des populations sont prises en tenaille par des groupes rebelles. C’est le cas en République démocratique du Congo (Rdc) avec le Mouvement rebelle M23 soutenu par des réseaux occultes alors que d’autres zones sont devenues des véritables sanctuaires du terrorisme organisé.


Dans son discours de bienvenue, le dirigeant équato-guinéen, Theodoro Obiang Nguema, a appelé au grand réveil et à la solidarité du continent. “Le Sahel est le foyer d’où le terrorisme se répand. Donc, il est important pour nous de veiller à ce que ce sommet pose les bases de la survie de l’Afrique”, a-t-il mentionné. “Notre continent ne peut pas survivre dans l’état actuel, avec l’état actuel du terrorisme, de l’extrémisme violent ou des changements anticonstitutionnels de gouvernement. Cela doit être stoppé”, a ajouté le vieil dirigeant.

Une rencontre des premières dames

Au sujet des changements anticonstitutionnels, les yeux se sont tournés vers l’Afrique de l’ouest avec les quatre coups d’Etat respectivement au Mali, au Tchad, en Guinée, au Burkina Faso et au Soudan. “Il importe d’insister sur l’impérieuse nécessité d’une meilleure coordination des actions de l’Union africaine et de celles des communautés économiques régionales concernés en vue d’un meilleur accompagnement pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel normal”, a réclamé Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine.


Le retour à l’ordre constitutionnel a été évoqué avec insistance sans que les discussions débouchent sur un compromis officiel à l’issue d’un huis clos qui a fini en que de poisson. L’organisation a tout de même rappelé les grands principes. “Nous ne pouvons passer sous silence la question des délais des processus de transition menés par les gouvernements issus de coups d’Etat et qui devient une source de tension et de dissension préjudiciables à la stabilité des États concernés et à celles de leur voisins”, a rappelé Moussa Faki Mahamat.


Les dirigeants africains se sont quittés sans grandes annonces majeures. L’opérationnalisation de l’agence humanitaire africaine demeure le résultat tangible de la rencontre des chefs d’Etat, selon de nombreux observateurs.En marge du sommet, les premières dames africaines avaient organisé une rencontre, présidée par Madame Aisha Buhari, première dame du Nigeria, au cours de laquelle, elles ont pris réitéré leur volonté d’accompagner les initiatives de paix engagées partout sur le continent. La première dame des Comores, Mme Ambari Darouech, y avait pris part.

Agence humanitaire africaine I Les Comores apportent une contribution de 300 mille dollars

Le chef de l’Etat a annoncé la somme de 300.000 dollars remise par les Comores en soutien à l’effort d’opérationnalisation de l’agence humanitaire africaine. Les fonds collectés en marge du sommet de Malabo sont estimés à 140 millions de dollars. Cette structure a besoin de “14 milliards de dollars” pour pouvoir faire face aux grandes urgences humanitaires sur le continent. “Le président Azali a annoncé, au nom du Gouvernement comorien, la contribution de 300 000 $ au financement de cette nouvelle Agence panafricaine”, a indiqué le site de Beit-Salam.
De nombreux donateurs privés ont promis leurs appuis. L’Agence humanitaire africaine engagera, de façon autonome, des actions en faveur de populations en situation de détresse notamment en cas de conflits ou de catastrophes de grande ampleur dans l’un de pays membres. “Pour ce don de soi dans des conditions de travail souvent difficiles et sur des théâtres d’opérations dangereux, parfois au péril de leur liberté et de leur vie, ils méritent respect et protection, en particulier dans les zones de conflit”, a rappelé le président Macky Sall.

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