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Ukraine-Médiation africaine I Statu quo à Kiev, esprit de dialogue à Saint-Pétersbourg

Ukraine-Médiation africaine I Statu quo à Kiev, esprit de dialogue à Saint-Pétersbourg

Politique | -   A.S. Kemba

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Le président Volodymyr Zelensky a rejeté toute forme de dialogue avec la Russie tant que cette dernière n’aura pas retiré ses troupes de la totalité du sol ukrainien. Vladimir Poutine s’est, quant à lui, montré ouvert à un «dialogue constructif», sans plus de précisions. La médiation africaine est portée par six chefs d’Etat africains mais seuls quatre s’étaient, physiquement, rendus en Ukraine et en Russie.

 

Nous quittons cette terre chaleureuse et hospitalière, confiants que même si le chemin de la paix peut être long, l’espoir est permis, puisque des pourparlers sont possibles ». Ce sont les mots du chef de l’Etat comorien, Azali Assoumani, au terme d’une discussion à Kiev avec le dirigeant ukrainien, Volodymyr Zelensky. «Nous saluons votre écoute attentive et nous restons convaincus que les discussions franches que nous avons eues avec vous, constituent un grand pas vers plus d’engagement en faveur de la paix», a encore ajouté le président en exercice de l’Ua.


A l’issue des discussions, la délégation africaine s’est heurtée à l’intransigeance du chef d’Etat ukrainien, touché, selon toute vraisemblance, par le manque de condamnation du conflit par ses hôtes. Sans compter le contexte d’une contre-offensive qui patine au sud et à l’est de son pays.Volodymyr Zelensky a, ainsi, rejeté toute forme de dialogue avec la Russie tant que celle-ci ne retire pas ses troupes de la totalité du sol ukrainien. «Permettre une négociation avec la Russie maintenant, quand l’occupant est sur notre terre, signifie geler la guerre, geler la douleur et la souffrance», a-t-il justifié, cité par plusieurs medias dont Le HuffPost.

Conditions préalables

Son ministre des Affaires étrangères a été plus direct s’agissant des «conditions préalables» à tout processus de dialogue : «Toute initiative de paix doit respecter l’intégrité territoriale de notre pays. Aucun plan de paix ne peut avoir pour but de geler le conflit», a soutenu Dmytro Kuleba, cité par Rfi. «Les missiles russes sont un message à l’Afrique : la Russie veut plus de guerre, pas de paix», a-t-il martelé. Selon de nombreux observateurs, l’Ukraine, s’attendait à des mots forts de la part des dirigeants africains qui, eux, ont pris le soin de jouer les équilibristes pour éviter toute éventuelle interprétation abusive de leurs déclarations.Les quatre chefs d’Etat africains, Azali Assoumani (Comores), Macky Sall (Sénégal), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud) et Hakainde Hichilema (Zambie) ont exprimé, à l’unanimité, une volonté d’accompagner les belligérants vers «une désescalade», rappelant les risques économiques qu’encoure le continent en cas de prolongement de la guerre : «Nous voulons que cette guerre cesse», dira le dirigeant sud-africain.


Les quatre responsables ont, par ailleurs, visité la ville de Boucha et constaté les carcasses d’engins militaires exposés au centre de Kiev.A Saint-Pétersbourg, en Russie, la délégation africaine a rencontré le président russe, d’abord collectivement, avant des mini-rencontres bilatérales. «Nous sommes aussi et surtout venus vous écouter, et à travers vous, le peuple russe et vous encourager tout particulièrement à entrer en négociation avec l’Ukraine, afin de mettre fin à cette crise», a indiqué le président de l’Ua, Azali Assoumani. «La paix entre vos deux nations frères reste un enjeu majeur pour la stabilité de votre région et du monde dans son ensemble, et plus particulièrement, pour notre continent l’Afrique», a-t-il ajouté.Vladimir Poutine s’est montré ouvert à «un dialogue constructif» sans plus de précisions.

«Une approche équilibrée»

«Nous saluons une approche équilibrée de nos amis africains dans cette crise ukrainienne », a déclaré Vladimir Poutine, cité par plusieurs médias. « Nous sommes ouverts à un dialogue constructif avec ceux qui souhaitent la paix basée sur les principes de la justice et de la prise en compte des intérêts légitimes des parties», a-t-il précisé.Les lignes de la paix semblent inatteignables pour l’instant en Ukraine. L’Afrique subit, aujourd’hui, de plein fouet les conséquences du conflit. Le gel et la baisse des exportations de céréales ukrainiennes et russes ainsi que les perturbations des chaines d’approvisionnement du pétrole créent des tensions sur les prix en Afrique.
De même, un prolongement de la guerre compromettrait les efforts de stabilisation des marchés des produits de base mais aussi la reprise de la croissance mondiale. Les pays du sud sont confrontés à la baisse de l’aide publique au développement. Ce qui a poussé la France à organiser cette semaine à Paris un sommet sur «un nouveau pacte financier mondial» pour soutenir les pays en difficultés face aux nouveaux chocs mondiaux.

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