Le commissaire à la Fonction publique de Ngazidja et porte-parole de l’exécutif insulaire, Issihaka Mdoihoma, a convié, au nom du gouverneur de l’île, Hassani Hamadi, l’ensemble des fonctionnaires de l’île dans l’enceinte du commissariat aux finances de l’île, pour leur faire part de la situation à laquelle le gouvernement insulaire fait face. Le commissaire à la Fonction publique a expliqué aux agents de l’île le blocage du versement de leur salaire du mois de juillet qui peut avoir un lien avec la lettre du secrétaire général du ministère de la Fonction publique, demandant aux commissaires des îles de lui transmettre le fichier de la base du système GISE amélioré du mois de juillet 2018.
Une demande que le cabinet de Ngazidja juge «non conforme» à la constitution de 2001, qui a investi les commissaires des îles et accordé l’autonomie aux îles. Le porte-parole de l’exécutif de l’île a souligné que si le gouvernement fédéral se réfère à la «constitution illégale du 30 juillet dernier» cette même constitution accorde en son article 99, la libre administration et l’autonomie de gestion aux îles. «Et tout le monde sait que les comoriens ont rejeté cette constitution en boycottant le vote du 30 juillet dernier. Et l’exécutif de l’île ne peut que s’aligner avec la population pour rejeter cette constitution illégale», déclare-t-il. Devant les fonctionnaires de l’île, Issihaka Mdoihoma n’a cessé de répéter que l’Executif de l’île ne reconnaît que la constitution de 2001, qui a investi les gouverneurs des îles et sur laquelle le président de la République à fait le serment de respecter.
«L’exécutif est prêt à en subir les conséquences puisque c’est la force contre la loi», a-t-il dit. Et en se référant à la constitution de 2001, les autorités insulaires refusent de transmettre le fichier des agents de la Fonction publique insulaire au gouvernement central.
Les fonctionnaires de Ngazidja et Ndzuani toujours en attente
Pour lui, le Gise reste un patrimoine de l’île de Ngazidja, et selon lui, «les autorités de l’île ont la responsabilité de le conserver conformément à la constitution de l’Union».
Le patron de la Fonction publique insulaire explique qu’il est impossible de transmettre à la hâte ce fichier du moment où le gouvernement fédéral ne maîtrise pas la situation administrative des 4.000 agents qui sont sous la responsabilité du l’exécutif de Ngazidja. «Il y en a qui sont en congé, d’autres en disponibilité. Mais aussi qui sont malades, et comment on peut transmettre ce fichier à tout va ?», s’interroge-t-il.
Pour revenir au blocage du salaire des agents de l’île, le commissaire à la Fonction publique a annoncé aux fonctionnaires présents que chaque mois, l’exécutif reçoit auprès de l’Union, 476 millions de francs comoriens, une somme que le gouvernement de l’île complète avec 15 millions pour effectuer le paiement mensuels. A en croire Issihaka Mdoihoma, cette somme est à la baisse, puisque durant le régime d’Ikililou Dhoinine, l’île de Ngazidja percevrait 486 millions, soit 10 millions de moins. Le porte-parole de l’île rappelle que «cette situation de blocage ne touche pas le gouvernorat de Mwali, alors qu’il ne s’est pas soumis à la lettre du secrétaire général du ministère de la Fonction publique». Il a appelé les fonctionnaires de l’île à rester solidaires pour combattre par voie légale les intérêts de Ngazidja conformément à la constitution «en vigueur».