Le président en exercice de l’Union africaine, Azali Assoumani, a, officiellement, donné le coup d’envoi, jeudi 23 mars dernier à Addis-Abeba, des travaux qui marquent le début de son mandat à la tête de l’organisation continentale. La République du Botswana qui occupe la deuxième vice-présidence, le Burundi, qui tient la troisième et le Sénégal au poste de rapporteur, ont pris part à cette première réunion organisée par téléconférence au siège de l’organisation à Addis-Abeba.
«Cette première réunion du bureau se tient dans un contexte africain toujours caractérisé par les défis de paix, de sécurité, de développement et de bonne gouvernance. A ces défis, s’ajoute un contexte mondial fait de menaces multiformes, avec la guerre russo-ukrainienne et les dérèglements climatiques, deux fléaux dont l’Afrique est une victime collatérale», a, de prime abord, rappelé le président Azali Assoumani.
Seul le premier vice-président – entre le Maroc et l’Algérie – qui n’est pas encore désigné n’avait pas participé à cette rencontre présidée par les Comores. «Les tractations sont en cours pour désigner le représentant de l’Afrique du nord. Mais techniquement rien n’empêche la poursuite des travaux du bureau», indique-t-on à ce propos, au siège de l’ambassade des Comores en Ethiopie où d’intenses activités diplomatiques ont eu lieu la semaine dernière.
«Solidarité avec les pays frères»
Le bureau a passé en revue les grandes questions du moment notamment les processus de stabilisation politique dans certains pays comme le Mali, le Burkina Faso, la Guinée plus particulièrement. Le conflit autour du Barrage de la renaissance a refait surface.
Le chef de l’Etat comorien, Azali Assoumani, a rencontré le premier ministre éthiopien, Aby Ahmed, dans le cadre de ses premiers échanges en tant que président de l’Union africaine. Le bureau de la conférence des présidents a, par ailleurs, exprimé sa solidarité avec le Malawi, le Mozambique et la République de Madagascar, après les violentes inondations qui ont frappé ces trois pays membres.
«L’Union Africaine, par ma voix, exprime sa solidarité à ces pays frères», a souligné le président du bureau, Azali Assoumani, dans son mot d’ouverture. «Permettez-moi de relever, ici, qu’il a été très judicieux que dans le cadre de cette première rencontre du bureau, la situation des pays victimes de catastrophes ait été prise en compte dans l’agenda qui est le nôtre, ce jour», a-t-il encore précisé avant de reconnaitre la lourde tâche du bureau de trouver une solution aux grands défis comme la paix et la sécurité dans certains foyers de tensions, le climat et l’insécurité alimentaire dans un contexte de tensions internationales.
«Cet environnement mondial particulièrement trouble nous appelle à plus d’audace dans nos décisions, en vue d’une plus grande autonomisation et nous oblige à nous attaquer avec diligence et détermination aux questions prioritaires qui freinent notre unité et notre progrès», a rappelé le président qui a appelé ses autres collègues à placer les intérêts des peuples africains au-dessus de toute considération politique ou géostratégique. «Je ne doute pas que la concertation, l’étroite collaboration et la cohésion au sein de notre Bureau et au sein des instances de notre institution soient les principes qui guideront notre action commune, au service de nos chers peuples».
Les travaux de la première réunion du nouveau bureau se sont soldés par une note d’optimisme quant à la capacité des nouveaux membres à œuvrer ensemble dans le respect de l’agenda d’action de l’organisation. «Je reste convaincu que notre engagement commun pour plus de paix, et de stabilité, mais aussi de solidarité et de développement, nous permettront d’aller de l’avant dans la réalisation des missions exaltantes qui nous ont été confiées par l’ensemble de nos pairs», a conclu Azali Assoumani.
«Contenir les différentes crises»
Le président en exercice de l’Ua a, par ailleurs, rencontré le commissaire à la Paix et à la Sécurité de l’Union africaine avec qui ils ont évoqué les discussions à amorcer pour contenir les différentes crises qui plombent le continent. «Le commissaire Bankolé Ade oye s’est engagé à mettre à la disposition du président en exercice de l’Ua les fiches thématiques sur les activités de la Commission. Dans ce même élan, une équipe technique va être mise en place, en liaison avec le Conseiller Paix et Sécurité de la Cellule nationale de coordination et d’accompagnement de la présidence comorienne de l’Ua», a-t-on souligné.
On devait, également, apprendre l’organisation «d’une série de formations au profit de jeunes comoriens» en matière de veille électorale. «La Commission Paix et Sécurité de l’Union Africaine entend organiser une série de formations, en collaboration avec la Coordination pour le Dialogue national, au profit de la société civile, en matière d’observation des élections et la participation des jeunes aux activités politiques du pays», a-t-on précisé.