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Union de l’opposition : Mohamed Ali Soilih porté à la tête de l’opposition nationale

Union de l’opposition : Mohamed Ali Soilih porté à la tête de l’opposition nationale

Politique | -   Mohamed Youssouf

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S’estimant obstrués dans leurs moindres tentatives d’organisation de réunions ou autres manifestations publiques pour l’absence d’une structure officiellement reconnue, onze partis et mouvements politiques se sont réunis dans ce qu’on appelle désormais l’Union de l’opposition.

 

Au cours d’une réunion tenue hier au quartier général du parti Juwa à Moroni Oasis, en présence de plusieurs députés dont Oumouri M’madi Hassane, Ali Mhadji, Abdallah Tocha Djohar ou encore Mohamed Msaidié, l’Union de l’opposition a mis en place son bureau politique. C’est ainsi que l’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi a été désigné chef de l’opposition nationale alors que Mouigni Baraka Said Soilihi, Nourdine Bourhane et Larifou Oukacha ont été choisis respectivement chef de l’opposition de Ngazidja, de Ndzuani et de Mwali. Pour Mohamed Ali Soilihi, ancien candidat à la dernière élection présidentielle, l’heure est aux actes et non aux discours.

Pas moins de 70% des Comoriens se montrent hostiles aux actes posés par le régime actuel. L’Union de l’opposition rejette donc les résultats des assises “dites nationales” alors qu’en réalité, il était question d’un séminaire gouvernemental. Nous récuserons toute volonté de changer la constitution actuelle car en 2021 un Comorien de Ndzuani prendra la destinée du pays et 2026, le tour reviendra à un natif de Mwali. Peut-être qu’après, nous pourrons faire un bilan” a avancé Mohamed Ali Soilihi qui trouve qu’après les assises nationales, “le pays est revenu 42 ans en arrière” et affirme que la tournante restera en place et ce “sans concession aucune”.

“Complot”

L’ancien ministre des Finances pointe du doigt “la suppression de la Cour constitutionnelle, de la Commission anticorruption pour les raisons que vous connaissez et de la Commission des droits de l’homme”. Au cours de cette réunion, le député Abdallah Tocha Djohar a annoncé des manifestations prévues le 2 avril à Paris, Marseille, Dakar, Tananarive entre autres pour “dire non à la réinstauration de la dictature aux Comores”.

Il a également appelé à une journée morte aux Comores pour cette date. Désigné chef de l’opposition de Ngazidja, Mouigni Baraka Said Soilihi a rappelé que la mise en place d’une structure reconnue à savoir l’Union de l’opposition était capitale compte tenu de “nos nombreuses demandes rejetées pour cause de non reconnaissance”. L’ancien gouverneur trouve l’opposition préparée et prête à poser des actes estimant que désormais aucun d’eux ne saurait être tenté par la désertion.
S’il affirme que la tournante sera à Ndzuani en 2021, l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2016 a saisi l’occasion pour envoyer une pique à l’actuel régime.

 

Depuis dix jours, le gouvernement est à l’étranger parce que l’autre document dit des assises, est rejeté par tout le monde, a-t-il dit.


Quant à Mohamed Larifou Oukacha, chef de file de l’opposition à Mwali, il affirme que “nous connaissons ce pays mieux qu’eux, nous avons plus de soutien qu’eux. Ce pays n’appartient pas au gouvernement”. Il annonce une opposition debout pour défendre les Comoriens et parle d’un complot sur l’affaire des clous à l’aéroport de Mwali.
Chargé de la question de Mayotte au sein de l’Union de l’opposition, Moustoifa Said Cheikh voit une responsabilité partagée entre le gouvernement comorien et la France. Pour lui, cette dernière s’est lourdement trompée dans sa politique.

 

 

La France s’est mise le doigt dans l’œil. Elle a instauré l’insécurité en pervertissant la jeunesse. Elle a fait en sorte que les enfants n’écoutent pas leurs pères et peuvent porter plainte contre eux, la bière coule à flot et même en plein jeûne du ramadan. Elle s’est appliquée à supprimer tout signe d’appartenance aux Comores et une crise identitaire s’est installée chez la jeunesse. Aujourd’hui elle récolte ce qu’elle a semé naturellement,

 

devait-il illustrer avant d’accuser les vedettes françaises qui seraient responsables du chavirement des embarcations comoriennes. Moustoifa Said Cheikh parle de crimes commis à Mayotte et que le gouvernement comorien devrait rapporter en septembre au niveau de l’Onu.

En marge de cette activité, Mohamed Bacar Dossar a été choisi secrétaire général de l’Union de l’opposition, Youssouf Said Soilih, Ali Mhadji, M’madi Ali et Abdallah Tocha Djohar en tant que porte-paroles.


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