Le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, s’est adressé à la nation la nuit du 31 décembre. Dans son allocution traditionnelle des vœux de nouvel an, le chef de l’Etat a rappelé quelques évènements ayant marqué l’année 2019 avant de présenter sa vision pour l’année 2020. Souhaitant une bonne année à tous les Comoriens, Azali Assoumani espère que l’année 2020 soit «synonyme de sécurité et quiétude» pour ses compatriotes vivant à l’intérieur et à l’extérieur du pays.
«Notre pays était dans une phase de mise en œuvre de différents chantiers, pour impulser une nouvelle dynamique conforme à la vision qui est la nôtre, de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030», a mentionné le chef de l’Etat. Toutefois, il a reconnu que 2019 a été aussi une année de dures épreuves «en matière de sécurité, de stabilité et de cohésion nationale. Nous avons connu une période pré et postélectorale très difficile». Il a regretté que malgré les solutions proposées par l’Etat pour «renouer avec l’apaisement, la sérénité et la concorde», la diaspora s’est réunie pour lutter contre le régime actuel.

«Le Cyclone Kenneth et ses
effets dévastateurs»

«De nombreux compatriotes notamment des frères et sœurs de la diaspora se sont alarmés et se sont mobilisés contre ce qu’ils appellent la dictature dans notre pays». Azali espère que ceux qui ont eu l’occasion de passer leurs vacances au pays leur diront que «la peur et la dictature contre lesquelles ils disent lutter à l’étranger, n’existent que dans leur esprit». L’année 2019 a connu un épisode difficile qui a bouleversé tous les secteurs du pays. Le cyclone Kenneth a laissé derrière lui un pays dévasté et bouleversé, selon le président qui n’a pas hésité à dire que le Kenneth a mis à rude épreuve la dynamique de développement engagée. «Notre élan pour le redressement de notre pays était interrompu, quelques temps par le passage du cyclone Kenneth et ses effets dévastateurs», a-t-il déploré avant de lancer que «ce cyclone d’une violence sans précèdent à toucher tous les secteurs du pays».

Pour le précurseur de l’émergence, 2020 sera l’année de la réussite. Avec l’organisation de la conférence des partenaires au développement des Comores, cette année sera la meilleure «grâce à la réussite de la Cpad, nous débutons [l’année 2020, Ndlr] avec la conviction de bénéficier de financements conséquents pour la réalisation de nos projets phares, structurants et sectoriels, plus particulièrement la formation, l’insertion professionnelle et l’emploi des jeunes», espère-t-il.
Le président a demandé à tous les Comoriens à «redoubler les efforts afin de faire de 2020, l’année du lancement des grands chantiers qui nous mèneront vers le progrès et la prospérité». Pour arriver à l’émergence, le chef de l’Etat promet de mener un combat sans merci contre la corruption. «Je voudrais dire ici la nécessité impérieuse d’attaquer à un mal qui ronge notre pays depuis des années et qui handicape son développement. Il s’agit du fléau de la corruption qui gangrène notre administration. Il est temps de secouer et de redresser cette administration», a-t-il déclaré.
Et le chef de l’Etat d’accentuer : «Nous devons en effet, en ce début d’année, mener un combat sans merci contre ce fléau. […] J’insiste sur cet aspect car tant que nous n’aurons pas gagné ce combat, les appuis étrangers que nous recevons et les efforts d’assainissement que nous ferons au niveau national n’auront que peu d’effets», a-t-il averti.

Chamsoudine Saïd Mhadji