Cinq mouvements politiques (Cran, Mdc, Mouroua, Psn et Undc) ont rendu publique, lundi, la naissance du mouvement «Amani ya Comores» qui soutient «la déclaration courageuse du gouverneur et l’exécutif de Ngazidja appelant à la restauration immédiate de l’ordre constitutionnel».
L’ensemble des cinq formations disent constater «l’anti-constitutionnalité de multiples actes pris par le président de la République» à l’égard des différentes institutions et, particulièrement, la suppression par décret de la commission anticorruption et celle de la Cour constitutionnelle, «garante de la loi, du déroulement des élections ou de toute consultation référendaire».
Le président du Mouvement pour la République, l’ouverture et l’unité de l’archipel (Mouroua), Saïd Abasse Dahalane, a soutenu que les attaques «répétées des libertés individuelles, la stabilité et la paix de la République qui sont menacés» appellent à l’unité de toutes les forces vives du pays «pour dire non au régime en place et sa politique répressive envers la population».
Il a rappelé qu’aux problèmes socio-économiques «qui s’aggravent de jour en jour», le gouvernement cherche à ajouter des problèmes d’insécurité qui peuvent «menacer l’unité de l’archipel, retrouvée à partir des accords de Fomboni». Selon lui, ce nouveau mouvement cherche à prévenir la «dislocation de l’Union des Comores, en empêchant le président de la République d’organiser un référendum avant la restauration de l’ordre constitutionnel».
Il reconnait que le président de la République est habilité à convoquer un référendum, mais que la constitution a fixé des règles à respecter, parmi lesquelles le juge électoral. «Si le président veut organiser une consultation populaire, il n’a qu’à respecter la constitution en rétablissant la Cour constitutionnelle», lance-t-il. Saïd Abasse Dahalane a déclaré qu’Amani ya Comores se positionnait du côté de l’opposition pour défendre les libertés individuelles et dénoncer les menaces qui pèsent sur la démocratie et l’Etat de droit mais que, toutefois, il se désengageait de la «démarche courageuse» de savoir où est passé l’argent en provenance de la citoyenneté économique.
Recourant à une métaphore, le conseiller spécial du gouverneur de Ngazidja, Moustoifa Chamssoudine, a dit qu’il «ne peut y avoir de match de football sans arbitre central», et que «ce référendum ne serait ni transparent, ni inclusive et encore moins démocratique». Enfin, le rassemblement Amani Ya Comores se réserve le droit de saisir les institutions internationales, au cas où le pouvoir central poursuivrait «sa démarche d’un référendum hors les procédures légales qui pilotent toute élection dans le pays».