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Vers les Assises nationales : Les experts brisent la loi du silence et la clause de confidentialité

Vers les Assises nationales : Les experts brisent la loi du silence et la clause de confidentialité

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Le chef du comité des experts, Abdallah Msa, a, de nouveau, assuré “l’indépendance de son équipe, l’absence d’intrusion de quelque nature que ce soit”. “Notre document de synthèse ne comporte pas de recommandations alors que notre travail comprend un diagnostic et des recommandations. Encore une fois, j’insiste sur le fait que nous avons travaillé en toute indépendance et sans aucune instruction venue de l’extérieur”.

 

Après le Comité de pilotage des assises nationales (Cpan), c’est au tour du comité des experts nationaux de “clarifier la situation” devant la presse pour. Ce face à face avec la presse, à Mde, intervient un moment où de nombreuses critiques sur le Cpan et sur le travail des experts se font entendre. Pour commencer, les conférenciers ont tenu à revenir sur les critiques qui pleuvent sur le document rendu public lors des ateliers.

 

Nous avons produit un premier document de plus de deux cent pages mais vu le climat qui régnait, nous avons dû nous résoudre à produire une synthèse. Nous avons estimé que le premier document aurait pu renforcer le sentiment de certains quant aux conclusions qui seraient déjà connues. Nous avons donc opté pour une synthèse de cinquante-sept pages pour permettre aux Comoriens d’apporter leurs contributions, a réagi Abdallah Msa

 

qui a informé que son équipe allait remettre au Cpan dans la journée d’aujourd’hui, le document complet de trois cent soixante pages portant sur l’ensemble de leurs travaux.
L’expert a de nouveau insisté sur “l’indépendance de son équipe, l’absence d’intrusion de quelque nature que ce soit”.

“On nous a confié un travail pour deux semaines et je peux vous dire qu’une expertise étrangère aurait pris six mois. Notre document de synthèse ne comporte pas de recommandations contrairement au document final que nous allons remettre au Cpan. Encore une fois, j’insiste sur le fait que nous avons travaillé en toute indépendance et sans aucune instruction venue de l’extérieur”, devait “rassurer” le chef du comité des experts.


“Prendre notre envol”

Revenant sur les intentions prêtées à la communauté internationale qui se serait désengagée des conclusions des assises, les experts estiment que  “les partenaires ont l’habitude qu’on dépende d’eux”.

 

Pour Abdallah Msa, la communauté internationale ne sera pas contente dès lors que nous essayons de prendre notre envol. Elle aura le sentiment que nous la mettons de côté raison pour laquelle, il faut un partenariat. Toutefois, nous irons la voir pour ce que nous ne connaissons pas mais on ira pas prendre des étrangers pour venir parler de notre situation, de notre réalité quotidienne.


Outre la communauté internationale, qui aurait rassuré sur sa participation aux assises, les experts ont également tenu à clarifier la situation quant à leurs travaux et les accusations des membres de la commission technique du Cpan.

 


Lire aussi : Démissions au Cpan : “Nous sommes venus librement et nous pouvons partir librement”


 

“Effectivement, la commission technique voulait à tout moment interférer dans nos travaux et j’ai opposé une fin de non-recevoir. C’est un travail difficile et c’est la raison pour laquelle ils ont fait appel à nous, sinon ils auraient dû le faire eux-mêmes s’ils en étaient capables. Ni eux, ni Sagaf qui est pourtant l’autorité du Cpan, ni le gouvernement, personne n’a pu nous dicter quoi que ce soit.”, a fait savoir Abdallah Msa qui parle de “mensonges” lorsque des membres du Cpan déclarent qu’ils “étaient largués et que les experts se sont enfermés”. 

Pour Abou Oubeid, “nous avons eu deux réunions avec eux (les membres du Cpan) à l’occasion desquelles, chaque expert a détaillé les travaux de son axe”. Les experts s’étonnent de voir que les membres du Cpan veulent suivre, “pas à pas”, un travail confié à des “experts compétents”.

“Pourtant, avec les experts étrangers, on n’ose même pas leur adresser la parole”, s’étonne le chef des experts. Si ce dernier se réserve de commenter les démissions au sein du Cpan, il s’est, en revanche, montré prolixe quant à la démission de Nadia Tourqui.

“Cette experte est venue combien de fois pour travailler ? Qui a fait le travail qu’on lui avait confié ? Dans tous les cas, elle avait un contrat jusqu’au 5 janvier et passé cette date, cet engagement n’a pas été renouvelé. On ne peut donc pas parler de démission mais plutôt d’un contrat qui a pris fin tout simplement”, a informé Abdallah Msa.

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