Les Comores et la France se sont engagées hier à bâtir «un nouveau cadre de partenariat» en impulsant une dynamique nouvelle dans la consolidation des relations séculaires qui lient les deux pays. Les présidents comorien et français ont estimé que le contentieux territorial ne doit pas empêcher les deux pays d’avancer dans le cadre bilatéral, d’après leurs déclarations respectives. Les deux chefs d’Etat ont échangé au cours d’un tête-à-tête qui aura duré une vingtaine de minutes au Palais de l’Elysée avant une conférence de presse conjointe au cours de laquelle ils avaient l’air décontracté devant les journalistes. Azali Assoumani et Emmanuel Macron ont affiché «une volonté commune» d’aller de l’avant en engageant un agenda de développement qui prendra en compte les défis socio-économiques, sécuritaires et humanitaires des quatre îles de l’archipel.
Volonté commune
«Avec le président Macron, nos discussions ont permis de dégager une volonté commune en ce qui concerne la question de Mayotte et une nouvelle vision de recadrage de la coopération pour que la France accompagne les Comores dans sa quête vers l’émergence à l’horizon 2030», a souligné le président Azali Assoumani. «Je rencontrerai demain le patronat français, en vue d’examiner les moyens d’accroître les investissements français aux Comores et expliquer aux opérateurs économiques français les opportunités d’investissements qui s’offrent dans notre pays», a-t-il indiqué. Une enveloppe de 150 millions d’euros est annoncée dans la foulée et est destinée à soutenir «14 projets prioritaires» sur trois ans dans divers secteurs touchant la formation professionnelle, l’agriculture, l’environnement et la santé (lire page 4). «Nos deux pays sont unis par l’histoire, la géographie, par ces liens familiaux et humains», a souligné Emmanuel Macron, qui parle «d’une nouvelle étape des relations franco-comoriennes». Le président français s’est montré particulièrement sensible à la concrétisation des projets de développement convenus au cours de cette visite officielle placée sous le signe du renouveau entre les Comores et la France.
Concrétisation des projets de développement
Justifiant ce nouveau partenariat stratégique scellé, Emmanuel Macron parle «d’une relation ancienne et singulière» entre les Comores et la France. «Je suis très heureux de vous accueillir aujourd’hui à Paris», a-t-il dit devant son hôte, avant de dévoiler avoir eu «plusieurs fois au téléphone» le président Azali Assoumani avec qui ils ont échangé sur le nouveau cadre de coopération impulsé depuis hier à Paris. Les échanges ont permis, selon lui, d’aboutir à la formalisation de «nos engagements réciproques», selon ses propres termes. «Je me réjouis d’avoir pu approfondir les échanges», a dit le président français, soulignant «une discussion très riche» avec son homologue comorien «sur l’avenir de ce partenariat». Autre sujet abordé par les deux présidents : la conférence des bailleurs de fonds sur l’Emergence des Comores. «Je vous remercie, Monsieur le président, pour votre engagement et votre soutien en faveur de l’Union des Comores dans ses efforts de développement», a dit Azali Assoumani.
La France, dira Emmanuel Macron, va s’investir davantage pour aider les Comores à mobiliser le maximum d’investisseurs pour accompagner le pays à mettre en œuvre son plan de développement d’ici à l’horizon 2030. «Nous y travaillons là-dessus pour l’aider aussi (le président comorien, Ndlr) à pouvoir mobiliser les partenaires internationaux», a-t-il mentionné, soulignant «un esprit de vérité et de dialogue» dans la poursuite de solutions aux problèmes communs. Le chef d’Etat français a remercié le président comorien pour son pragmatisme dans la préservation de la coopération stratégique qui lie les Comores et la France. «J’ai noté la volonté commune partagée d’avancer dans le cadre bilatéral pour discuter et aller au-delà de nos désaccords», a indiqué Emmanuel Macron avant d’ajouter». Il y a des désaccords qui persistent mais il y a une volonté de résoudre ces désaccords sur le plan bilatéral et de trouver des solutions constructives dans le temps», a insisté le président français.
A.S.Kemba