La présence à Moroni dans le cadre des travaux de la VIeme Commission mixte France-Comores, de Mansour Kamardine aura suscité pas mal de réactions plutôt hostiles. Il faut dire en effet, que ce député du parti les Républicains est passé maitre dans l’art de tenir des propos à la limite “comorophobes” et ce à plusieurs reprises.

Dans le cadre de sa campagne de sensibilisation contre la mise en place de la feuille de route et de l’éventualité supposée de l’établissement du visa gratuit pour les Comoriens des trois autres îles désireux d’aller à Mayotte, île comorienne sous administration française, Mansour Kamardine a sur Mayotte première, dénoncé des régularisations massives de “clandestins” et de l’augmentation des arrivées des migrants.

Quelques jours après l’annonce de la signature de la fameuse feuille de route entre Paris et Moroni, Mansour Kamardine avait pris la parole devant les parlementaires français pour demander le retrait de cette feuille. “52% de la population à Mayotte est d’origine ‘étrangère et clandestine’. Aujourd’hui, de nombreux enfants de parents clandestins sont scolarisés à Mayotte et d’ici 5 ans, 95% des enfants seront nés ‘de parents étrangers’” avait-il argumenté pour porter l’estocade à la feuille de route qui était susceptible de modifier les conditions d’obtention du visa pour Mayotte.

Cette position tranchée de Mansour Kamardine étonne plus d’un si l’on en croit les informations selon lesquelles, son père serait de Bambao la Mtsanga à Ndzuani.
Dans sa croisade contre les Comoriens des autres îles, Mansour Kamardine aura multiplié les arguments en annonçant qu’à Mayotte, chaque année, il y aurait 10.000 nouveaux nés et 75% d’entre eux seraient de parents en situation irrégulière.

Un homme acharné

Dans un entretien qu’il a accordé à l’émission Le Talk sur le figaro le 20 octobre 2017, le député Les Républicains est allé jusqu’à soutenir les propos du président français, Emmanuel Macron qui parlaient des Kwasa Kwasa. Pire encore, il a demandé l’intensification des expulsions parce que selon lui,

les Comoriens viennent à Mayotte parce qu’ils ne sont plus sûrs de pouvoir manger à leur faim.

Dénonçant toujours ceux qu’il qualifie de “clandestins”, Mansour Kamardine ajouta qu’ “aujourd’hui, Mayotte est transformée en une maison d’arrêt… ce sont les clandestins qui y font la loi”.
Dans une rencontre publique qui remonte à deux mois à Mayotte dont nous avons pu visionner la vidéo sur les réseaux sociaux, Mansour Kamardine a appelé à la suppression du droit du sol qui permet aux enfants nouvellement nés, d’acquérir la nationalité et a invité les habitants de Mayotte à cesser de prendre des enfants  étrangers et de ne pas les inscrire à l’école.

Selon lui, avec ce système, ils amèneront toutes leurs familles respectives. Cette “haine” envers les Comoriens des trois autres îles n’est pas conditionnée à la feuille de route qui a fait couler tellement d’encre. En effet, Mansour Kamardine, le 19 janvier 2016, toujours au Figaro, avait parlé de 400 000 mahorais dont “80% de clandestins principalement des Comores”.

Par conséquent, l’arrivée de ce personnage à Moroni avait choqué l’opinion publique. Il aurait fallu qu’il y ait des excuses publiques selon les sentiments des uns et des autres. En espérant que cette “anomalie” et le mot est faible, ne puisse se reproduire.