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Youssoufa Mohamed Ali : «La position de la Crc est celle de l’Alliance de la mouvance présidentielle»

Youssoufa Mohamed Ali : «La position de la Crc est celle de l’Alliance de la mouvance présidentielle»

Politique | -

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Dans cette interview accordée hier à Al-watwan, le nouveau secrétaire national de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc), Youssoufa Mohamed Ali, revient sur les grandes priorités de son mandat. Renforcement des cellules de base de la Crc, renforcement de l’unité de la Mouvance, ouverture de la Crc à l’international, dialogue politique, le chef du parti présidentiel appelle l’opposition à ne pas se laisser emporter éperdument par des débats stériles et «à penser d’abord au pays».

 


Votre choix à la tête du parti présidentiel, comment l’avez-vous accueilli ?



Je l’ai accueilli, en toute modestie, comme une marque de confiance et une volonté de consolider encore davantage la vision du chef de l’Etat. J’en suis fier. Et je dois remercier ma famille politique, le chef de l’Etat en particulier. Je dois aussi remercier mes compagnons de lutte, les cadres du parti, nos militants aussi qui ont fait de la Crc un grand parti politique prêt aujourd’hui à accompagner le président dans sa vision de faire de notre pays émergent à l’horizon 2030.


Quelles sont vos grandes priorités ?



D’abord le renforcement des instances dirigeantes du parti. Cela passera par la mise en place d’une équipe suffisamment rodée capable de consolider l’esprit qui est le nôtre d’accompagner le chef de l’Etat de transformer les mœurs politiques et socio-économiques de ce pays. Le président est animé d’une ferme volonté de tourner la page de l’inertie et d’engager le pays vers des bases nouvelles de développement avec la jeunesse au cœur de toutes les ambitions.
L’autre grande priorité, c’est la mise en place des cellules de bases partout dans les régions du pays. Il y a un travail formidable qui a été engagé par mon frère Yahaya Mohamed Illiassa. Nous allons poursuivre ce travail pour renforcer les cellules de bases du parti. Et puis l’ouverture du parti à l’international. Nous comptons bien engager des réflexions qui nous permettront à terme d’initier des partenariats avec des grands partis des pays étrangers qui partagent nos valeurs. La Crc est un parti ouvert.


Il était question de créer un grand parti politique en lieu et place de la Mouvance. Où en est-on ?



La démarche suit son cours. Mais un tel projet n’est envisageable qu’à partir de l’année prochaine après les élections législatives et communales. Mais nous avons bien cette idée de créer un grand parti national qui réunira toutes les forces qui s’engageront dans la bataille en faveur de l’Emergence des Comores. L’objectif est de créer un grand parti de large ouverture. Notre philosophie est de créer un front uni en faveur de l’émergence des Comores.



Justement, le pays compte organiser des élections législatives et communales en janvier 2020. La Crc va-t-elle présenter ses propres candidats ?



La Crc fait partie d’un groupement de partis politiques réunis autour de l’Alliance de la mouvance présidentielle qui a accompagné le président dans toutes ses batailles politiques depuis le référendum de juillet 2018 aux élections de mars 2019. La Crc ne fera pas cavalier seul. Il n’y aura que des candidats de la Mouvance. Ce débat est tranché. Maintenant, un travail est engagé pour identifier des candidats potentiels ou des candidats à la candidature. Mais tout va se jouer au sein de l’Alliance de la mouvance présidentielle. C’est en marchant ensemble qu’on peut mieux réussir ensemble. Le président tient beaucoup à l’unité et à la cohésion des forces politiques qui adhèrent à sa vision. La position de la Crc est celle de l’Alliance de la mouvance présidentielle.


Comment comptez-vous faire face aux querelles intestines et à la guerre des chefs au sein de la Crc ?



Le propre d’un parti politique, c’est le débat. Mais notre famille politique est plus que jamais soudée autour de la vision du chef de l’Etat. Rien ne peut entamer ce principe. Il peut, dès fois, y avoir des couacs, des incompréhensions. C’est classique. Il y a toujours des débats dans tous les partis politiques. Mais, il y a des lignes rouges à ne pas franchir. Quels que soient les débats mais nous parvenons toujours à préserver l’essentiel. Le parti a cette responsabilité de contribuer à toute initiative qui, de près ou de loin, permettra au pays de retrouver la stabilité nécessaire à la mise en œuvre de la politique du chef de l’Etat. Nous n’avons pas droit à la moindre faille.


Le chef de l’Etat a pris des mesures d’apaisement en faveur de certaines personnes condamnées par la Cour de sûreté de l’Etat. Mais le dialogue semble difficile entre pouvoir et opposition. Y-a-t-il un problème de suivi ou un manque de communication ?



Le chef de l’Etat a honoré sa parole comme vous l’avez dit. Je ne pense pas qu’il y a un problème de communication. Il faut aussi penser aussi à la volonté de Dieu. Il y a des ambitions et des volontés qui demandent du temps pour se concrétiser. C’est le président en personne qui a tendu la main à l’opposition. Il l’a dit dans son discours d’investiture. Il a toujours prôné une démarche inclusive dans la recherche des solutions aux grands problèmes du pays. Vous avez vu pendant les Assises nationales. Il a réuni tout le monde.

Le président a fait preuve de bonne foi en honorant ses engagements par rapport aux mesures d’apaisement annoncées au camp militaire d’Itsundzu. Il a passé à l’acte. Il défend, à chaque occasion, la nécessité d’impliquer toutes les tendances politiques du pays sur toutes les questions d’intérêt national.

Il appartient maintenant à l’opposition de saisir cette opportunité pour mettre à côté les positions partisanes pour penser d’abord au pays. Les portes sont ouvertes. Le président reste toujours ouvert au dialogue.


L’opposition veut des garanties sur la transparence du double scrutin de 2020. Elle demande un dialogue qui sera supervisé par la communauté internationale. Qu’en dites-vous ?



Le pays n’est pas en crise. Il faut respecter la volonté du peuple comorien. Les élections sont terminées. Le chapitre est clos.
Le pays a pris un élan irréversible vers la recherche des solutions aux problèmes qui préoccupent les Comoriens. Il y a une vision dégagée, tous les patriotes devraient soutenir cette nouvelle ambition de sortir le pays du sous-développement. Nous attendons de l’opposition, des propositions concrètes en faveur du développement du pays. La communauté internationale intervient dans un pays en crise. Ce qui n’est pas le cas pour notre pays. Il y a des malentendus qui peuvent être réglés par la classe politique nationale. Le pays n’allait, en aucun moment, laisser se perpétuer des faux-débats. L’heure n’est pas aux chamailleries mais à la recherche des solutions aux problèmes qui préoccupent les Comoriens.

Propos recueillis par
A.S.Kemba

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