La Convention pour le renouveau des Comores (Crc) a tenu son 5è congrès national hier, dimanche 27 octobre, à l’hôtel Retaj. En présence du chef de l’Etat et président d’honneur du parti Crc, Azali Assoumani, des membres du gouvernement, des représentants des partis de la mouvance présidentiel, plus les trois gouverneurs des îles et devant des centaines des militants du parti Crc venant des quatre coins du pays, Youssoufa Mohamed Ali, alias Belou, a été présenté par son prédécesseur, Yahaya Mohamed Iliassa, comme le nouveau chef de file du parti présidentiel dans les trois prochaines années.

L’événement, haute en couleurs, a pris les allures d’un meeting. Tous les intervenants ont appelé à l’unité nationale et insisté sur les élections législatives de 2020. Dans son discours, le Secrétaire général sortant, Yahaya Mohamed Iliassa, a remercié le président d’honneur et les militants du parti Crc qui l’ont choisi pour diriger le parti dans une période difficile des élections. Il s’est vanté ensuite pour la réussite de sa missions. «Je suis très heureux aujourd’hui plus que le jour que vous m’avez confié les charges de piloter le parti. Je suis fier d’être devant vous et vous dire que j’ai réussi la mission que vous m’avait donnée : réunir le parti, ouvrir les portes du parti aux autres citoyens, former la mouvance […] et organiser finalement ce congrès» Yahaya a, par ailleurs, appelé les militants et surtout le nouveau patron du parti à garder le même élan de la mouvance présidentielle pour gagner les prochaines élections et construire le pays ensemble.

Dialogue avec l’opposition

A son tour, le nouveau secrétaire général fraîchement intronisé, Youssouf Mohamed Ali, a remercié les membres de la Crc et a félicité son prédécesseur Yahaya. Il a reconnu la lourdeur de sa mission de diriger un grand parti comme la Crc. Il s’est engagé à travailler main dans la main avec les autres partis de la mouvance. Il a même annoncé l’idée de poursuivre le projet de création d’un «grand parti politique». Le directeur de cabinet du président a dévoilé la ligne politique du parti qui n’est autre que «la vision du chef de l’Etat, de faire des Comores un pays émergent à l’horizon 2030». Et pour réussir cela, Youssoufa Mohamed Ali compte bien défendre un triptyque : «le travail, la discipline et la formation».

«Mayotte est comorienne»

Apres le discours de Mze Soulé Abdou El-Bak qui parlait au nom de la mouvance, le président d’honneur du parti Crc, Azali Assoumani a tenu un discours rassembleur. Il s’est montré favorable à l’idée de garder la même allure au sein de la mouvance pour les prochaines élections. Le président de l’Union des Comores a, par la suite, annoncé sa disponibilité à dialoguer avec l’opposition. Toutefois, il ne reconnait pas le Cnt. «Nous ne pouvons pas discuter avec la Cnt qui ne reconnait pas ma réélection jusqu’à présent. Toutefois, on peut discuter avec l’Union de l’opposition afin de construire notre pays». Et le président d’honneur du parti Crc de poursuivre : «j’ai besoin d’une majorité parlementaire, mais j’ai aussi besoin de l’opposition au parlement pour nous éveiller et nous contredire. L’opposition est une bonne chose si elle joue son rôle d’une opposition constructive». Azali Assoumani a profité de l’occasion pour inviter les Comoriens à faire confiance au projet de l’émergence, en parlant de la conférence de Paris. «Nous irons voir nos amis et partenaires au développement. Nous avons plusieurs projets pour faire des Comores un pays émergent. L’un de ces projets, c’est de faciliter la circulation des compatriotes dans les quatre iles», a-t-il fait savoir.

Le président Azali est revenu sur la question de Mayotte après le voyage du président français, Emmanuel Macron. «Je remercie le président Macron qui a compris que le peuple comorien est indissociable et que le dialogue reste la meilleure voie pour trouver de solution sur le problème de Mayotte», a-t-il souligné avant de persister que «Mayotte est comorienne. J’ai déjà dit à l’Elysée que Mayotte fait partie de l’archipel des Comores. Ils y a des Mahorais français comme il y a des grand-comoriens français, chacun est libre. Mais la terre mahoraise est comorienne».

Chamsoudine Saïd Mhadji