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Youssoufa Mohamed Ali : «Les élections seront sécurisées par la gendarmerie et la police nationales»

Youssoufa Mohamed Ali : «Les élections seront sécurisées par la gendarmerie et la police nationales»

Politique | -   A.S. Kemba

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Le délégué à la Défense a appelé, dans cette interview, les candidats à l’esprit de responsabilité et à faire front contre tout acte de nature à nuire à la quiétude actuelle. Youssoufa Mohamed Ali promet des dispositions pour sécuriser au mieux les élections et les résultats le 14 janvier. Il a profité pour rappeler la politique de l’emploi engagée par le chef de l’Etat et les résultats obtenus ces dernières années.

 

La question de la sécurisation des opérations électorales revient avec insistance, qu’en dites-vous ?


Nous sommes dans un processus électoral très important. Il y aura sans doute des gens qui vont fabriquer des faux problèmes, juste pour exister. La vérité, il faut aller sur le terrain, convaincre les électeurs, exposer ses projets pour le pays. Ceux qui entretiennent tous les jours des faux problèmes n’ont rien à proposer aux Comoriens. Le vote aura lieu dans nos régions, dans nos villes et dans nos villages. Que chacun y travaille pour convaincre les électeurs au lieu de palabrer tous les jours et créer de faux problèmes.

Quelles sont les dispositions prises pour garantir la sécurité de l’élection, d’une part, et la sécurisation des résultats d’autre part.

Il y a des dispositions légales connues par l’ensemble des acteurs du processus. La Ceni et ses démembrements y travaillent. Tout se fait et doit se faire dans le cadre de la loi. Mais aussi au niveau du cadre de concertation, les échanges sont quasi réguliers sur tous les aspects du scrutin. Ce n’est pas la première fois que nous organisons une élection. Les élections seront sécurisées par la gendarmerie et la police nationales. Un plan de sécurisation sera ficelé dans les prochains jours. L’armée ne sera qu’une force d’appoint dans les brigades de gendarmerie. Il n’y aura pas de soldats devant les bureaux de vote mais des gendarmes et des policiers. Mais, comme je le dis, les militaires seront dans les casernes et seront appelés en cas de nécessité. Nos forces de sécurité ont acquis la maturité nécessaire en matière de sécurisation des opérations électorales. Les rapports des missions d’observation de l’Union africaine mentionnent le professionnalisme de nos forces de sécurité en gestion et sécurité en période électorale.

Les candidats opposés au pouvoir expriment toujours des craintes, comment les rassurer de la transparence du scrutin et de la sécurisation des résultats ?

Il n’y a rien à craindre. Je vous le redis encore, ce sont des faux problèmes. J’appelle tous les militants de tous les candidats d’être les gardiens des bureaux de vote, de surveiller les résultats qui seront issus des urnes. Certains veulent anticiper et semer des troubles psychologiques, préparer les esprits avant le jour du vote dans l’objectif de remettre en cause les résultats. Il n’y aura rien à remettre en cause car tout se fera dans la transparence. Nous devons laisser les Comoriens voter, déployer des gens pour la surveillance, c’est tout. Il ne faut pas attendre le jour du vote ou le lendemain des résultats pour dire quoi que ce soit. Les candidats doivent travailler pour mobiliser leurs électeurs et renforcer leur dispositif propre de surveillance des résultats des urnes.

Comment avez-vous accueilli la démarche du Collège des sages et des notables ?

C’est une démarche salutaire. Je profite, au nom du chef de l’Etat, de rendre hommage à ces notables, à ces notables et aux ulémas pour tout ce qu’ils font pour épargner le pays d’évènements susceptibles de porter atteinte à sa cohésion. Le Conseil des sages, les notables et les ulémas sont dans leur rôle. Nous devons tous savoir que nous sommes dans une bataille électorale mais nous sommes avant tout des Comoriens. Le président de la République consacre plus de 50% de son discours à la concorde. La paix est notre première richesse. Nous devons tous nous mobiliser en faveur de la paix. J’appelle tous les candidats à militer en faveur de la paix et à s’opposer à la violence sous toutes ses formes. Les candidats doivent promouvoir un esprit républicain au lieu de se laisser noyer par les fantasmes des réseaux sociaux. Car, les réseaux sociaux, c’est un monde virtuel qui n’a rien avoir avec la réalité. Nous avons des opinions différentes mais, encore une fois, nous sommes avant tout des Comoriens. J’appelle tous les candidats à la responsabilité et leurs militants respectifs à la discipline et à la raison.

L’un des sujets repris ces derniers temps par une bonne partie de l’opinion est le slogan « un jeune, un emploi ». Quelle réponse apportez-vous sur cette promesse phare du candidat Azali Assoumani ?

La promesse a été honorée en grande partie et sera honorée encore davantage. Le président continuera à travailler sur ce grand sujet crucial qui concerne la jeunesse comorienne. Mais, comme vous le savez, notre pays aura toujours besoin de créer des emplois chaque année car, à chaque année, il y aura toujours de nouveaux demandeurs d’emplois. Les études montrent qu’il y a une sous-qualification criante dans notre pays. Les enseignements et les formations ne répondent pas suffisamment au besoin du marché du travail. Le gouvernement a donc mis en place un projet d’accompagnement à la professionnalisation des jeunes aux métiers. Il y a ainsi le projet « Msomo Nahazi » actuellement en cours. Il y a aussi cette révision des plaquettes de formations à l’Université des Comores et dans les écoles et instituts de formation pour assurer une adéquation entre formation-qualification-emploi-embauche.

Et au sujet des emplois ?

Les statistiques montrent un chiffre de « 30.000 emplois ». On note « 14.000 » dans l’administration et les institutions publiques et parapubliques et « 16.000 » dans le privé ou dans les projets d’infrastructures routières. Il y a eu environ 9,5 milliards consacrés à l’auto-emploi des jeunes grâce au projet PIDC. Des centaines des jeunes lauréats ont reçu des fonds pour développer leurs propres entreprises. De nombreux jeunes et des structures ont bénéficié de fonds importants qui leur permettent d’engager des activités et embaucher d’autres personnes, notamment dans les secteurs agricole et avicoles. Un bénéficiaire a potentiellement les capacités de faire travailler au moins 10 personnes dans sa nouvelle structure. Il y a aussi le projet « Djirumé » qui accompagne les jeunes. Il y a le « Projet Facilité Emploi » conçu dans le même objectif d’accompagner les jeunes. Donc, le président a tenu sa promesse. Il y a un projet dédié aux jeunes de la diaspora qui souhaitent investir dans le pays. De nombreux emplois ont été créés ces dernières années.

Qu’en est-il au niveau de l’armée ?

Il y a eu un nombre record de recrutements. Plusieurs centaines de jeunes ont été recrutés. A la police, récemment, plus de 250 jeunes ont été embauchés. Au Cosep (actuelle direction général de la sécurité civile), des dizaines de jeunes ont été recrutés. Plus de 300 jeunes ont été recrutés lors du dernier concours de recrutement des enseignants. L’engagement du président a été respecté. Avec l’hôpital El-Maarouf, ce sont des centaines d’emplois en perspective. Et, avec les autres projets dans l’hôtellerie, la société nationale de pêche, des dizaines d’emplois seront potentiellement à notre portée. Les petits ports, une fois construits et inaugurés, vont également générer des emplois. Avec les Jeux des iles de l’Océan indien en 2027, des stratégies permettront de créer des emplois au profit de la jeunesse. La lutte contre le chômage est un combat de tous les jours et de tous les ans. Nous aurons l’occasion de faire le bilan détaillé de la politique de l’emploi entreprise ces dernières années par le chef de l’Etat.

 

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