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Azali Assoumani à la presse : « les droits que vous demandez ne sont pas indissociables des devoirs que vous devez exercer »

Azali Assoumani à la presse : « les droits que vous demandez ne sont pas indissociables des devoirs que vous devez exercer »

Politique | -   Mohamed Youssouf

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Magnifiant sa reconnaissance et sa considération à l’égard des journalistes «qui travaillent dans des conditions difficiles et qui auraient du mal à joindre les deux bouts», le chef de l’État a promis de tou- jours accompagner la presse pour son indépendance et pour le développement du pays «parce qu’il s’agit du quatrième pouvoir». «Ce dont je m’engage à faire, c’est vous aider à disposer d’une presse libre et indépendante et en retour je vous demande de dire aux Comoriens qui peut être journaliste et qui ne peut pas l’être. C’est à partir de là que nous pouvons construire ensemble la presse qui convient à une démocratie dynamique, constructive, à la hauteur de nos ambitions de faire des Comores un pays émergeant et prospère», a dit Azali Assoumani.

  

 

A l’occasion de l’avènement de l’année 2019, le chef de l’État, Azali Assoumani, continue de recevoir les vœux des différents corps constitués. À cette occasion, il a reçu la presse hier. Cette dernière, lors de son dis- cours prononcé par le directeur de la publication et journaliste du quotidien Masiwa, Idjabou Bakari, en a profité pour souligner les bonnes réalisations en faveur de la presse mais également les contraintes que les journalistes ont eues à faire face tout au long de l’année écoulée. «L’ensemble des journalistes aux Comores se félicite que des ponts de communication aient été mis en place entre le gouvernement et la presse. Des rendez-vous réguliers avec les ministres de l’Intérieur ou des Affaires étrangères contribuent au bon déroulement des missions de chacun. Même la présidence avait commencé à s’inscrire dans cette logique avant, nous le regrettons, de raréfier sa communication. Il est important que la presse puisse travailler de concert avec les autorités», devait-il souligner avant d’évoquer la protection offerte par l’armée à l’endroit des journalistes lors des grandes manifestations populaires de l’année 2018.

Pour Idjabou Bakari, la présenta- tion des vœux, «c’est aussi l’occasion de saluer les bonnes initiatives. À l’image d’une démarche salutaire entreprise par l’ancien commandant de la gendarmerie, le colonel Abdallah Rafik qui, au fort des manifestations des vendredis, avait mis en place un service de protection des journalistes, entre autres. Son successeur, le commandant Ramadan Mdahoma a promis de continuer la collaboration et d’aller un peu plus dans le travail en harmonie entre les deux entités dans le respect mutuel». 

«L’opinion est libre, mais les faits sont sacrés». 

Revenant sur les entorses que déplorent les journalistes, l’orateur de la presse a cité les différentes fermetures de médias. «Monsieur le président, il y a un principe fondamental en journalisme qui veut que «l’opinion est libre, mais les faits sont sacrés». Les faits en matière de liberté de la presse révèlent de nombreuses entorses, qui confèrent un caractère autoritaire aux décisions subies par les médias. Les plus frappantes demeurent d’abord, la fer- meture injustifiée de la Baraka Fm et la confiscation de son matériel, malgré une décision de justice ordonnant sa restitution. Ensuite, plus récemment, la condamnation au silence radio pour les stations de Radio Kaz et de Radio Ngazidja défie la raison», rappelle-t-il avant d’évoquer les agressions sur les journalistes, les intimidations et autres menaces. À l’orée des échéances électorales, la presse demande «la dissipation de ce sentiment d’insécurité permanente, un soutien financier à tous les médias, garantissant le pluralisme, l’indépendance et l’adoption du cadre normatif qu’est le nouveau code de l’information qui attend encore quelque part dans un tiroir, alors qu’il serait si simple de le faire valider en conseil des ministres pour présentation à l’Assemblée». Magnifiant sa reconnaissance et sa considération à l’égard des journalistes «qui travaillent dans des conditions difficiles et qui auraient du mal à joindre les deux bouts», le chef de l’État a promis de toujours accompagner la presse pour son indépendance et pour le développement du pays «parce qu’il s’agit du quatrième pouvoir». «Ce dont je m’engage à faire, c’est vous aider à disposer d’une presse libre et indépendante et, en retour je vous demande de dire aux Comoriens, qui peut être journaliste et qui ne peut pas l’être. C’est à partir de là que nous pou- vons construire ensemble la presse qui convient à une démocratie dynamique, constructive, à la hauteur de nos ambitions de faire des Comores un pays émergeant et prospère», a dit Azali Assoumani qui rappelle le rôle primordial de la presse notamment dans la paix.

Les droits mais aussi les devoirs 

Selon ces propos, les médias ont un rôle primordial dans la construction des cerveaux et des opinions de la jeunesse, à l’heure où le pays est composé de 65% de jeunes de moins de 35 ans. Le président Azali Assoumani reconnait les droits reconnus aux journalistes «des droits qui doivent être respectés» tout en en affirmant que ces droits s’accompagnent également de devoirs.

«Vous demandez à ce que vos droits soient respectés et je suis d’accord avec vous. Cependant, les droits que vous demandez ne sont pas indissociables des devoirs que vous devez exercer. Dois-je rappeler que vous devez en toutes circonstances agir de manière professionnelle, ne serait-ce que pour protéger votre métier. Face au défi du numérique et à l’heure du fake news, la presse n’est-elle pas appelée à plus de rigueur et à s’acquitter plus scrupuleusement de ses devoirs? Le premier de ces devoirs est la conscience pro qui fait de vous des gens responsables avant tout. Responsables des informations que vous livrez, responsa- bles surtout des effets de ces informations sur la population», précise-t-il. 

Avant de recevoir le monde de la presse, le président de l’Union a également reçu les vœux des partis politiques et à ce propos, il a appelé ces derniers à prendre leurs responsabilités dans l’optique d’assurer le maintien de la paix. En prélude des élections à venir, «les partis politiques doivent éduquer et cadrer leurs militants pour que ces derniers sachent ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire. Je n’ai pas dit que les manifestations ne doivent pas être organisées. Par contre, les militants doivent savoir qu’ailleurs, des assurances existent pour réparer les dégâts. Qu’en est-il d’ici? Les partis doivent assumer leurs responsabilités parce qu’on ne doit pas avoir à recourir à la présence de l’armée lorsqu’il y a une manifestation», préconise le chef de l’État à l’endroit des politiciens. 

Quant au représentant des partis politiques, Ali Mliva Youssouf, 2019 doit refléter un espace politique apaisé et accoucher d’élections présidentielles et gubernatoriales crédibles. 

 

 

 


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