En se basant sur des documents historiques, le dirigeant russe analyse les causes profondes du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945) ainsi que les leçons à en tirer pour l’époque actuelle. Selon lui, elle prend ses racines au Traité de Versailles (1919) qui a mis fin au premier drame mondial du XXe siècle tout en posant les mines de différends futurs et formant un terrain fertile pour des états d’esprit radicaux et revanchards en Allemagne. Vladimir Poutine ajoute que l’établissement de la Société des Nations, introduite par ce Traité, a été une décision progressive et importante. Pourtant, cette organisation n’a resté qu’un lieu pour les négociations : n’ayant pas aucun mécanisme obligatoire elle s’est avérée incapable de prévenir des conflits majeurs.
En même temps, l’Union Soviétique se prononçait toujours pour les initiatives en matière de sécurité qui auraient pu bloquer l’agression de l’Allemagne nazie et ses alliés. Malheureusement, les Accords de Munich (1938), quand les occidentaux ont donné une carte blanche à Hitler pour le démantèlement de la Tchécoslovaquie, manifestait la vanité des efforts de l’URSS. Dans ce contexte, le Pacte germano-soviétique (1939) est devenu un impératif pour Moscou sous l’angle de ses préoccupations militaires à la veille d’une guerre inévitable. Cette nécessite a été bien reconnue par plusieurs hommes politiques en Europe, notamment par Churchill.
Vladimir Poutine montre que seulement lors de la catastrophe on a réussi à unir des forces internationales face aux crimes nazis. En reconnaissant le rôle des autres pays dans cette lutte, il ne faut pas oublier que l’Union Soviétique a fait une contribution décisive : presque 75% des efforts militaires de la coalition anti-Hitler appartient à l’URSS, plus de 27 millions des Soviétiques ont sacrifié leurs vies pour la victoire sur l’ennemi.
Le Président russe souligne que le Conseil de sécurité de l’ONU permettant aux grandes puissances de rester dans le cadre de la diplomatie est un grand acquis de cette victoire, qui empêche jusqu’à ce jour une tragédie dont les conséquences sont imprévisibles compte tenu l’existence des armes nucléaires.
Dans les conditions actuelles, quand le monde se transforme rapidement, et face aux défis et menaces contemporains, la Russie a proposé d’organiser un sommet de cinq membres permanents du Conseil de sécurité pour trouver des réponses communes et ne pas répéter les erreurs du passé. D’après le chef d’État russe, “c’est notre devoir et notre responsabilité devant le monde entier, devant les générations présentes et futures”.