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Conférence de presse : «Certains partis de l’opposition flirtent avec le pouvoir en attente d’opportunités»

Conférence de presse : «Certains partis de l’opposition flirtent avec le pouvoir en attente d’opportunités»

Politique | -

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À en croire les conférenciers, si l’opposition a sombré dans la léthargie, c’est dû au fait que certains partis, qui ont soutenu l’Updc et le Rdc lors de l’élection présidentielle, ont du mal aujourd’hui à se déclarer dans l’opposition. Ils seraient en train de flirter avec la ligne qui sépare le pouvoir et l’opposition dans l’attente d’une opportunité. «Certains partis n’ont jamais voulu être dans l’opposition or le pays mérite une opposition forte», selon Nourdine Bourhane.

 

Au moment où tous les yeux sont rivés sur les assises nationales sur le bilan des 42 ans d’indépendance, les partis politiques, qui se reconnaissent dans l’opposition, ont décidé d’unir leurs forces pour, disent-ils, l’intérêt du pays.

C’est au cours d’une conférence de presse, organisée hier au restaurant le Select, que dix formations politiques, dont l’Updc et le Rdc, ont rendu publique une déclaration commune pour

 

mutualiser leurs forces au sein d’un mouvement porteur de critiques et de contre-propositions à l’action du gouvernement Azali.

 

Prenant la parole en premier, l’ancien vice-président Nourdine Bourhane a mis l’accent sur les dérives du pouvoir actuel, en pointant du doigt «un climat de peur» qui s’installe et des décisions qui vont à l’encontre de la démocratie. «Les actes posés par le pouvoir en une année de gouvernance, notamment la suppression de la commission de lutte contre la corruption, le gel de la commission électorale, le mauvais traitement prodigué à la Cour constitutionnelle devenue quasi-inexistante», laissent perplexe.

Dans sa lancée, l’ancien vice-président soulignera aussi que «la non-observation de la loi sur la passation des marchés, les licenciements abusifs des jeunes et l’initiative hasardeuse d’une révision constitutionnelle interpellent». Il prendra le soin également de souligner «une régression de la démocratie avec l’interdiction de meetings et la fermeture d’organes de presse».

Une opposition qui ne s’assume pas

Selon les conférenciers, si l’opposition a sombré dans la léthargie, c’est dû au fait que certains partis, qui ont soutenu l’Updc et le Rdc lors de l’élection présidentielle, ont du mal aujourd’hui à se déclarer dans l’opposition. Ils seraient en train de flirter avec la ligne qui sépare le pouvoir et l’opposition dans l’attente d’une opportunité.

«Certains partis n’ont jamais voulu être dans l’opposition or le pays mérite une opposition forte. Les partis de l’opposition devraient éviter de trainer dans les couloirs du pouvoir d’autant plus que l’opposition représente 59% du pays pendant que le pouvoir n’en a que 41%», a ainsi dénoncé Nourdine Bourhane.

Relancé sur la position des élus de l’Updc, en particulier celle d’Abdou Ousseine, l’ancien vice-président expliquera que l’actuel président de l’Assemblée de l’Union s’est toujours identifié à l’opposition. Selon lui, «le parti de Mohamed Ali Soilihi a donné l’autonomie à ses élus sur les lois qui ne tendent pas à toucher les institutions. Il ne s’agit pas d’une opposition systématique, mais d’une opposition républicaine qui consiste à préserver les intérêts du pays».

Parmi les dix formations présentes à la conférence, huit ne sont pas reconnues officiellement par la loi. L’ancien président de l’île de Ngazidja, Mohamed Abdoulwahab a tenu à apporter des précisions. «La loi dit que le ministre de l’Intérieur devait sortir un arrêté pour lister les partis qui ne sont pas reconnus et non ceux qui le sont.

On l’attend jusqu’à présent. Cette loi va à l’encontre de la constitution qui garantit la liberté de se constituer en mouvement et le président de la République le reconnait.

Le président Azali nous a fait faire un travail pour améliorer cette loi puisqu’il est conscient que la disparition des partis historiques de ce pays est anormale», a expliqué Mohamed Abdoulwahab. Il dénoncera, entre autres, la tournure que prend l’organisation des assises qui attribuerait la paternité de cet événement au gouvernement.

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