Le président Azali Assoumani a pris part, dimanche à Mremani, au deuxième grand meeting (après celui de Sima le 9 juillet) de campagne en faveur du «Oui» au référendum constitutionnel du 30 juillet prochain. Parmi les orateurs qui se sont succédé à la tribune, le vice-président Abdallah Saïd Sarouma a été celui qui a «le mieux résumé la situation», comme l’appréciera plus tard le président Azali lui-même.
D’après le vice-président de Mwali, «la Constitution qui nous a régis depuis 2001 jusqu’à maintenant est déjà morte». «Je vous dis les choses sans démagogie et je vous prie de m’en excuser monsieur le président ! Qu’est-ce que l’autonomie a changé depuis toutes ces années ? La vraie autonomie est celle qui est dans le cœur des hommes», ajoutera-t-il, avant de relever la «mauvaise foi» de ceux qui ne verraient au renouvellement du mandat présidentiel «que l’aspect de sa durée».
«Le coach a tout dit», dira le président de la République, parlant de son vice-président. «Le référendum est fini, il reste des formalités. L’on voit bien que le Oui est déjà passé à… 88 %... ? Je dis cela parce que les opposants au référendum se préparent déjà à l’élection présidentielle», poursuivra-t-il, dans son humeur joviale. Azali Assoumani a ensuite dit «prier pour un vote paisible et démocratique afin de gagner la confiance de la communauté internationale», car «l’on ne peut pas s’isoler dans le monde d’aujourd’hui», et «quoi que cette confiance existe déjà prions pour qu’elle se renforce».
Remettre les compteurs à zéro
Avant le chef de l’Etat, son conseiller et directeur de la campagne en faveur du «oui», Dr Sounhadj Attoumane, avait un peu surpris l’assistance, en rappelant qu’il a déjà été le directeur de campagne en faveur de la réforme constitutionnelle de 2009 sous le régime de Sambi, et qu’il remplit la même mission aujourd’hui sous Azali, et qu’à ses yeux, «les deux présidents ont eu raison de proposer la modification de la loi fondamentale», étant lui-même «persuadé qu’il y a une maladie qu’il faut soigner».
Les défenseurs du régime actuel ont pourtant l’habitude de dire que la réforme de 2009 a «mis fin à l’autonomie des îles» et qu’elle a été «imposée». De son côté, le secrétaire général du parti Radhi, Houmed Msaïdié, «la preuve que le président Azali veut l’Unité du pays, c’est de proposer que le président soit choisi par tous les comoriens». De son point de vue toujours, «le renouvellement du mandat permet de combattre efficacement la pauvreté, en donnant une seconde chance au président pour finir son œuvre». Un précédent orateur avait quant à lui rappelé le fait que cette nouvelle constitution soit «la première à mentionner clairement la place de la femme».