La Mouvance présidentielle a organisé une conférence de presse hier à son siège situé près de la Gare du nord pour réagir au communiqué de l’Union européenne qui se dit notamment «préoccupée par les arrestations arbitraires de membres de l’opposition et de restrictions à la liberté de réunion et d’association, ainsi que de questions relatives à l’indépendance du pouvoir judiciaire». Pour le directeur de campagne des candidats de la Mouvance présidentielle, Houmed Msaidié, il s’agit d’une «hostilité militante dans notre pays».
Il citera les manifestations autorisées des Gilets jaune en France alors que des arrestations ont eu lieu. «Pourquoi certaines personnalités politiques sont libres ici comme Mouigni ou Soilihi Mohamed ? Simplement parce qu’ils respectent la loi ce qui n’est pas le cas pour certains qui sont à l’origine de tentatives d’attentats ou encore de l’agression du sergent Ali Radjabou. Ces gens ne sont pas des prisonniers politiques». Houmed Msaidié dira ensuite dans les pays en Asie, en Afrique ou en Amérique latine, il n’y a jamais eu d’élections sans qu’il y ait des meurtres sauf ici. «L’aide de l’Union européenne c’est pour nous soutenir dans notre développement, du moins c’est ce qu’on croyait et non être leurs esclaves. Il n’en est pas question», assure Houmed Msaidié avant de souligner que «depuis 1990, l’Union européenne finance tous les processus électoraux qui ont eu lieu dans le pays. Seulement, lors du référendum de juillet dernier, nous n’avons pas sollicité leurs concours pourtant le scrutin a eu lieu. Et ça sera le cas pour les élections des gouverneurs et du président de la République. C’est de l’autofinancement. Mais au lieu de se réjouir de cette initiative, ils ne sont pas ravis de voir qu’on peut nous passer d’eux», souligne le directeur de la campagne de la Mouvance présidentielle qui saisira l’occasion pour rappeler que «les Comores sont respectueux des droits de l’Homme et de la loi. Je tiens donc à dire à l’Union européenne de soutenir notre développement et non s’ingérer dans nos affaires internes. Je vous rappelle que contrairement à la Banque mondiale, l’Union européenne ne décaisse jamais la somme promise. Elle repart avec son argent», annonce-t-il.
Avant de reconnaitre qu’il s’agit d’un «partenaire mais nous n’avons aucune leçon à recevoir de l’Union européenne parce qu’elle se tait ailleurs alors que la situation est nettement catastrophique. J’invite donc le gouvernement à prendre ses responsabilités face à l’hostilité militante, l’alignement systématique en faveur de l’opposition et le comportement de mépris dont fait preuve l’Union européenne. Elle n’est pas objective sur les emprisonnements qu’elle évoque. Nous condamnons de la manière la plus énergique ce comportement».
Pour le conférencier, il y avait plusieurs pays et organisations qui étaient des partenaires privilégiés de notre pays et pourtant leurs «comportements a fait que nous avons rompus nos relations avec eux. Qui pourrait dire que le Qatar n’était pas un partenaire qui nous était bénéfique pourtant ils sont partis alors s’il faut qu’on prenne des mesures, nous les prendrons car nous sommes un pays indépendant. L’Union européenne a été dupée et relaie des mensonges et c’est inacceptable». Pour ce qui est de la campagne, «elle suit son cours et nous n’avons aucun problème avec quiconque. Nous ne voulons pas de disputes car nous savions qu’il y aurait systématiquement des candidats et c’est une bonne chose. Nous aussi, nous aurions des choses à dire sur les candidats mais ce n’est pas de cette campagne là que nous voulons», déclare Houmed Msaidié.
Et sur ce volet, «une fois les élections passées, Azali Assoumani fera une grâce présidentielle à tous les prisonniers condamnés dans les affaires de déstabilisation du pays pour rassembler tous les enfants du pays».
Abdallah Mzembaba