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Union de l’opposition : A Mbeni, l’ancien vice-président Mamadou défend son bilan et appelle à l’apaisement

Union de l’opposition : A Mbeni, l’ancien vice-président Mamadou défend son bilan et appelle à l’apaisement

Politique | -   Ali Abdou

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L’Union de l’opposition a pu, malgré tout, organiser son meeting dimanche dernier à Mbeni. A tour de rôle, les opposants au pouvoir se sont insurgés contre ce qu’ils qualifient de “musèlement et de pouvoir liberticide”. Mohamed Ali Soilihi demande ainsi au chef de l’Etat de veiller au respect de la loi et des institutions mais aussi à préserver la paix en acceptant les divergences d’opinions, qui sont un gage du bon fonctionnement des institutions de la République.

 

Malgré des dispositions sécuritaires mises en place pour empêcher le rassemblement de l’Union de l’opposition à Mbeni, ce dernier a réussi à tenir un grand meeting, le dimanche 8 avril à Hamahame.

Une réunion qui avait réuni l’ensemble des partis et mouvements politiques, qui forment “l’Union de l’opposition”, présidée par l’ancien vice-président et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle, Mohamed Ali Soilihi.

Des milliers de sympathisants venant des quatre coins de la préfecture de Hamahame-Mbwankuwu, ont pris part à cette réunion de l’opposition, qui a été axèe sur la dénonciation du musèlement de la liberté d’expression et de la démocratie aux Comores.

Parmi les interventions des différents leaders des partis et mouvements politiques de l’Union de l’opposition, deux ont retenu l’attention des participants. Celles de l’ancien vice-président, Mohamed Ali Soilihi ainsi que celle de l’ancien gouverneur de Ngazidja, Mouigni Baraka Saïd Soilihi.

Le secrétaire général du parti Juwa, a défrayé la chronique avec son intervention pour le moins musclée et que beaucoup estiment controversée. Ahmed Hassane Elbarwane, s’est en effet écrié,

 

c’est une honte que le président de la République et le ministre de l’Intérieur  soient des comoriens ; ce ne sont pas des comoriens. Il répétera trois fois ce sont des mensonges, ce qu’ils nous font endurer est une honte ; ils nous empêchent de nous déplacer, ils nous empêchent de nous exprimer, ce n’est pas normal”.


Dans son intervention, l’ancien candidat, Mouigni Baraka Saïd Soilihi a adressé un message au président de la République pour le respect de la constitution et les institutions de la République. L’ancien gouverneur de Ngazidja a rappelé qu’ils leur incombent entant que candidats malheureux aux dernières élections de jouer le rôle de contre pouvoir pour dénoncer ce qui se passe, au niveau de la liberté d’expression et de la sauvegarde de la démocratie dans le pays. Sur un ton ferme,

 

Mouigni Baraka Saïd Soilihi a déclaré qu’il n’y a aucune possibilité que le colonel Azali Assoumani aille au-delà du 26 mai 2021. Nous,l’ensemble des partis politiques de l’Union de l’opposition, jurons et prenons un engagement devant le peuple comorien que le colonel Azali quittera le palais de Beït-Salam le 26 mai 2021, conformément aux dispositions constitutionnelles de notre pays, s’est-il engagé.  



Stabilité politique, institutionnelle et financière retrouvée

Il  a annoncé que l’Union de l’opposition va sillonner l’île de Ngazidja et l’ensemble des îles de l’Union des Comores, pour dénoncer “les dérapages et la dictature du pouvoir en place”. “Et personne ne pourra nous interdire, nous sommes déterminés et nous ne céderons devant qui que ce soit”, a-t-il juré.

C’est la toute première apparition publique de Mohamed Ali Soilihi depuis sa défaite à la dernière élection présidentielle, et il a axé son discours sur son bilan de vice-président du précédent régime. Parmi ses actions, Mohamed Ali Soilihi a cité la stabilité politique, économique et institutionnelle, retrouvée depuis 2006, grâce au respect des lois et des règles en vigueur.

 

 

 

Une stabilité qui, selon lui, ne venait pas du ciel, mais qui était l’œuvre des gouvernants successifs de 2006 à 2016. Il a commencé par la crédibilité internationale que le pays a pu reconquérir auprès des institutions financières internationales, qui avaient tourné le dos au pays pendant de longues années.

L’ancien argentier de l’Etat est revenu sur les chantiers mis en œuvre par le gouvernement actuel. Selon lui, l’ensemble des projets en chantier actuellement émanent du précédent régime, en commençant par les infrastructures routières, dont les financements étaient mobilisés.

“Ce qui restait c’était une question de temps pour leur mise en œuvre, à part le chantier du Chn El-Maarouf, dont nous n’avons jamais envisagé la démolition”, a-t-il précisé. L’ancien ministre des Finances est revenu à la dernière élection présidentielle de 2016, dont il a déclaré “s’être fait voler la victoire”. Selon ses propos,

 

l’élection de 2016 a été entaché d’irrégularités, mais par mon amour pour le pays et soucieux de sa stabilité, j’ai préféré reconnaitre ma défaite, pour sauver les Comores d’une éventuelle explosion.

 

Mohamed Ali Soilihi a appelé le président de la République à préserver la paix en acceptant les divergences d’opinions, qui sont un gage du bon fonctionnement des institutions de la République.


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