C’était sous un soleil de plomb, aux abords de l’aéroport de Bandar-es-Salam, à Mwali, le samedi dernier, que le président de la République a pris la parole pour s’adresser à la foule, venue nombreuse des quatre coins de l’île pour suivre le locataire de Beit-Salam. Comme une fois n’est pas coutume, le président a commencé son allocution en remerciant naturellement aux Comoriens ayant placé leur confiance en lui, et à Dieu de l’avoir gardé en vie et en bonne santé pour vivre un tel avènement.
Le chef de l’Etat a regretté «ceux qui véhiculent les fakes news dans les réseaux sociaux dans le but de porter atteinte à l’Etat et aux institutions de la République». Dans une allure de campagne, il a vanté les mérites et la sagesse de ses candidats au poste de gouverneur des trois îles, en félicitant au passage le locataire du palais de Dar-Nadjah, Anissi Chamsidine, qui a été élu dès le premier tour. Dans un style rhétorique, il a mis en garde l’électorat de l’île que «nul ne connait mieux un chemin que celui qui l’a déjà pris au moins une fois [...] vous avez de la chance entre celui qui connait mieux le chemin en la personne de Mohamed Saïd Fazul et un autre qui peut vous conduire dans l’inconnu». Azali Assoumani a, par ailleurs, pris un engagement ferme devant la population de l’île que lui et son gouvernement n’aménageront aucun effort pour faire de «l’île de Mwali, le grenier des Comores mais aussi le fer de lance du tourisme comorien».
Faisant un tour sur l’actualité nationale et les évènements qui ont marqué le pays récemment, le chef de l’Etat a plaidé pour l’apaisement. «Je tends ma main à l’ensemble des Comoriens sans exception car, rappelez-vous, ce pays nous appartient tous et il est de notre devoir de s’unir autour». Le président fraichement réélu a invité l’opposition à tourner la page des présidentielles car même «les institutions internationales ont validé et reconnu le processus électoral malgré la forme de leurs communiqués respectifs».
L’un des moments forts de son discours c’est lorsqu’il évoqua «l’épisode des clous à l’aéroport de Bandar-Salam». Le président rappellera à son auditoire qu’il n’a «aucun intérêt à ce que ces jeunes croupissent en prison , ils ont été victimes d’une manipulation de la part des hommes politiques à qui, jusqu’à maintenant ils ont refusé de les dénoncer […] Néanmoins, je suis prêt et disposé à les pardonner et à tourner la page s’ils demandent pardon ou bien s’ils donnent les noms de leurs présumés commanditaires car je vois mal un jeune homme d’une vingtaine d’années vouloir généreusement la peau du président de la République si ce n’est pour le compte d’une autre personne». Le président s’est montré ouvert à toute idée ou proposition qui fera triompher la paix et l’apaisement. Il a ainsi appelé l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile à s’unir car «l’union fait la force».
Yassine Ahamada Combo
