Au lendemain de la publication du décret portant convocation du collège électoral en vue des élections du président de l’Union et des gouverneurs des îles en mars prochain, l’Union de l’opposition a tenu une conférence de presse à la résidence de Moustoifa Saïd Cheikh à Itsandra. L’opposition a annoncé que le décret N°18-115/Pr était «vicié» et sera par conséquent attaqué à la Cour suprême. «Le président de l’Union doit annuler ce décret pour prendre un autre plus conforme à la loi électorale visée. Jusqu’à présent, les listes électorales ne sont pas arrêtées alors que l’article 8 du code électoral demande que ça soit le cas, 90 jours avant le scrutin. L’article 62 dispose que les commissions électorales insulaires (Cei) doivent être mises en place 90 jours avant le 1er du mois prévu pour les élections. Ces commissions ne sont toujours pas en place», argumente le député Ibrahim Mohamed Soulé qui cite également l’article 73 de la loi électorale qui veut que les candidatures des gouverneurs soient déposées dans les Cei contrairement à ce qu’annonce le décret qui indique la Cour suprême.
«Armes démocratiques»
Mouigni Baraka devait, dans la foulée, insister sur «l’unique objectif» poursuivi par l’opposition qui est «d’en finir avec le régime actuel». «Nous avons lutté depuis tout ce temps pour arriver à faire partir le président Azali Assoumani. Si pour y parvenir, nous devons aller aux élections, qui semblent être une occasion en or, dans ce cas, nous y serons. Nous œuvrons pour cet objectif. Quant à la stratégie qui sera la nôtre, nous allons nous concerter», affirme l’ancien gouverneur qui considère que les élections auront lieu qu’on le veuille ou non et que dans ces conditions il leur faut «peaufiner nos armes démocratiques».
L’Union de l’opposition demande l’implication, «du début à la fin», de la communauté internationale et une présence systématique de ses membres dans tous les organes en charge du suivi du processus électoral «pour la transparence et la crédibilité des résultats qui seront obtenus».
Quant à sa participation à la rencontre de samedi dernier avec le chef de l’État, selon Moustoifa Saïd Cheikh, certains dans leur plateforme prônaient l’abstention mais d’autres ont vu une opportunité pour réaffirmer leur combat et mettre certains points sur la table.
Il évoquera notamment les «prisonniers politiques qui doivent recouvrer la liberté si vraiment nous voulons des élections apaisées». Une doléance que le président de l’Union aurait promis «d’analyser».