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Élection présidentielle / Huit dossiers déposés à quelques heures de la fermeture des dépôts des candidatures

Élection présidentielle / Huit dossiers déposés à quelques heures de la fermeture des dépôts des candidatures

Politique | -   Abdou Moustoifa

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Djaffar Elmacely et Bourhane Abdallah ont déposé leurs candidatures pour l'élection présidentielle de 2019 ce mardi. Lundi, le chef de l’Etat, en voyage à l’étranger, a été représenté par le secrétaire général par intérim de la Crc, Yahaya Mohamed Illiassa, alors que Said Larifou s’est rendu en personne à la section constitutionnelle de la Cour suprême entouré de quelques fidèles. L’ancien vice-président Mohamed Ali Soilihi, en résidence surveillée, a été représenté par le secrétaire général de l’Updc, Youssouf Boina.

 

Hier, mardi 22 janvier, veille du délai butoir de dépôts des dossiers de candidature pour la présidentielle, Saïd Jaffar El-Macelie et Bourhane Abdallah se sont présentés à la Cour suprême pour confirmer leurs intentions. Accompagnés de leurs fidèles respectifs, les deux prétendants ont ainsi déposé leurs dossiers de candidature. Ce qui  porte à huit, le nombre de personnes qui se sont manifestées jusqu’à hier pour l’élection présidentielle de mars prochain.


Saïd Jaffar El-Macelie a souligné que la sécurisation du scrutin est bien plus importante. Dans ce sens, l’inspecteur pédagogique à la retraite a ainsi fait savoir que l’assistance des observateurs étrangers est préalable. «La présence des observateurs internationaux lors des élections est non négligeable», lance-t-il. Il a souligné que «ces observateurs internationaux doivent assister le processus du début à la fin pour éviter des résultats équivoques», a-t-il expliqué. Il reste toutefois confiant et optimiste quant à son plan pour affronter les électeurs. Celui qui pourrait devenir le doyen des candidats, en cas de confirmation de son dossier, estime que son programme va réveiller le peuple et pousser celui-ci à l’autocritique pour un choix éclairé le 24 mars prochain.

L’autre candidat, Bourhane Abdallah, n’a fait aucune déclaration après avoir déposé sa candidature et était resté injoignable. 

 


Lundi, le président Azali Assoumani, candidat à sa propre succession, Saïd Larifou, leader du parti Ridja et Mohamed Ali Soilihi, chef de file de l’opposition, ont déposé leurs candidatures. La semaien dernière, trois autres candidats, à savoir, Ibrahim Ali Mzimba, Achmet Saïd et Mohamed Soilihi (Campagnard) sont passés aussi à la section administrative de la Cour suprême.


 



Selon la porte-parole du parti Ridja, Mounira Mchinda, les dossiers de son leader sont au complet et «le greffier en chef nous a délivré un document qui l’atteste. Désormais, notre candidat n’a pas à organiser des meetings parce qu’il a déjà réussi sa campagne». Même son de cloche du côté de l’Union de l’opposition et du parti Updc qui ont confié le dossier de candidature à une fillette de 5 ans pour le déposer. «Un geste symbolique qui parie sur l’avenir», dira le secrétaire général de l’Updc, Youssouf Boina.
Du côté de l’alliance de la Mouvance présidentielle, la candidature du président de la République a été portée par le secrétaire général de la convention pour le renouveau des Comores (Crc), Yahaya Mohamed Illiasse, le secrétaire général de la Mouvance, Ali Mliva Youssouf, et le conseiller juridique du président de l’Union. «On est venu déposer cette candidature auprès de la haute juridiction du pays. Toutes les pièces ont été enregistrées au complet. Il ne reste maintenant qu’à faire en sorte que ces élections se déroulent dans un climat de paix», a expliqué Yahaya Mohamed Illiassa avant que le secrétaire général de la mouvance ne prie que «cette candidature soit bénéfique pour le pays».
La Cour suprême devra arrêter la liste des candidats autorisés à prendre part à l’élection présidentielle avant dix jours du début de la campagne soit le 10 février prochain.
Mohamed Youssouf. 

 


 

C’est dans la matinée du vendredi 18 janvier qu’Achmet Saïd et Ibrahim Ali Mzimba, tous les deux candidats à la présidentielle de mars prochain, se sont présentés à la Cour suprême pour faire enregistrer leurs candidatures. Chacun était accompagné d’une délégation d’environ vingt personnes. Le premier à avoir franchi le seuil est le bâtonnier de l’Ordre des avocats. Vêtu en tenu de notable, l’enfant de Dembeni a fait son dépôt vers 10h. Comme le veut le protocole, de la Cour suprême, seuls deux témoins pouvaient assister le candidat dans la salle de dépôt. Après dix minutes, Ibrahim Ali Mzimba est ressorti mais n’a pas souhaité faire de commentaires. Il a, toutefois, autorisé un de ses témoins à le faire. «Nous tenons à remercier tous ceux qui ont fait le déplacement jusqu’ici. Il était de notre devoir de venir déposer officiellement la candidature de Mzimba à la Cour suprême suivant la constitution qui régit les élections. C’est un jour important pour tous ceux qui adhèrent à ses convictions et le combat qu’il aimerait mener dans le pays ”, a déclaré devant la presse, Me Moncef Saïd Ibrahim, lui aussi avocat au barreau de Moroni. Un autre notable originaire de la localité de Seleani ya Hamahame, résidant à Marseille, parlant au nom de ses frères qui vivent en France, prie Dieu pour que leur candidat l’emporte. «Son humanisme, son respect, ses idées nous ont tous marqués. Raison pour laquelle, nous sommes-là pour le soutenir», a-t-il ajouté. 

28 dossiers 

Si bon nombre de personnes ont annoncé leurs intentions de se porter candidats devant les médias ou à travers des congrès pour ceux qui portent les couleurs d’un parti, le doyen de la faculté des sciences et techniques, lui, a préféré garder le silence. Son nom circulait ici et là sans qu’il y ait une confirmation. Sa présence à la Cour vient donc corroborer ses ambitions. Inconnu dans le monde de la politique, ce docteur en chimie consacrait sa vie à l’Université des Comores (Udc) où il occupe la fonction de doyen depuis plusieurs années. Il était arrivé au second tour lors de la présidentielle de l’Udc dont le processus a été annulé.


 

Originaire de Wela ya Mitsamihuli, Achmet Saïd sera soutenu par son mouvement dit Hury. 


 


La délégation qui l’a suivi était presque composée de certains enseignants de l’Université des Comores et des étudiants. «Aujourd’hui, la jeunesse a décidé de se libérer du joug de l’ancien système qui nous a rien apporté à part de la misère, le chômage et les conflits. Les Comoriens en ont ras-le-bol et disent haut et fort que le moment est venu de changer ce pays. En attaquant les maux qui le rongent par ses racines», a-t-il lancé. 


Avant eux, seul le colonel Soilihi Mohamed alias Campagnard avait déposé son dossier de candidature. L'ex Chef d'état-major dit rester «optimiste» quant à la sécurisation des opérations de vote». Je n’ai aucun doute concernant la sécurisation des élections présidentielles, sinon je n’aurai pas déposé ma candidature», affirme-t-il. il a fait savoir sa confiance vis-à-vis des institutions.
"J’estime que les forces de l’ordre et la Cour suprême feront leur travail convenablement et que ces scrutins se dérouleront en toute transparence". 
Dans le même volet, Soilihi Mohamed mise aussi sa confiance sur le peuple comorien. «J’ai confiance au peuple car c’est à travers lui que tout se joue, c’est à lui de se révolutionner aux urnes», a-t-il lancé. 

Le dernier délai pour le dépôt des candidatures est fixé au mercredi prochain. La Cour avait annoncé que 28 dossiers étaient, jusqu’à samedi, retirés au service Greffe. 

Abdou Moustoifa

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