À la veille de l’ouverture des candidatures à la Cour suprême pour l’élection présidentielle, soit aujourd’hui, Bourhane Abdallah, a organisé un point de presse lundi matin à l’hôtel Retaj pour annoncer…sa candidature pour la magistrature suprême du pays. Inconnu du grand public jusqu’à présent, ce natif de Domoni ya Mbadjini et chef d’entreprise établi à Mayotte, affirme vouloir conquérir Beit-Salam, y rester deux ans avant de laisser la place à Ndzuani pour 2021.
«Je compte être candidat à l’élection présidentielle prochaine. Je ne suis pas un candidat comme les autres en ce sens que je n’ai jamais fait de la politique. Je souhaite être à la tête du pays pendant deux ans et demi avant de céder la place à un natif de Ndzuani. Nous procéderons également à un changement de la Constitution pour faire en sorte qu’une fois le tour de Mwali effectué, l’on abandonne la tournante pour instaurer un régime de deux partis, opposition et majorité. Ainsi, le parti majoritaire au niveau des députés aura à choisir le président de la République», annonce Bourhane Abdallah pour qui, des décisions fortes sont à prendre à l’image de la suppression de l’armée ou la fin de l’appartenance à la zone franc.
La paix, maitre mot
de sa candidature
«Nous devons assumer notre indépendance et pour cela, l’on doit commencer par prendre notre indépendance monétaire en finir avec le franc. Les Comores doivent disposer de leur propre monnaie à l’image de la Tanzanie, du Kenya, de l’île Maurice. L’on ne peut pas prendre tout le temps l’exemple de Madagascar qui n’a pas totalement abandonné le système mis en place par la France. Le franc a fait en sorte que l’on a uniquement une société de consommation mais aucune possibilité d’aller vendre nos produits ailleurs. Les Comoriens (des trois îles) souffrent certes mais pas plus que nous qui sommes installés à Mayotte lorsqu’on nous raconte tout le temps que nous devons assumer notre indépendance parce que (les Comoriens de Mayotte) assument leur dépendance», explique ce diplômé en Finances au Maroc.
L’une des décisions fortes annoncées par le conférencier concerne l’importance et le rôle de l’Armée nationale de développement. Pour Bourhane Abdallah, «cette armée ne serait pas en mesure de faire face à une éventuelle invasion de l’armée d’un des pays qui nous entourent. Avec moi, point d’Armée. Nous aurons une police nationale renforcée avec comme arme de persuasion, les gaz lacrymogènes. Je n’ai aucun problème avec les forces de l’ordre, par contre j’en ai contre l’institution elle-même». Il envisage également de procéder à une rupture totale avec la France une fois élu.
«À l’écart de la Françafrique»
«Si je sors vainqueur de ces élections, je dirai à la France que les accords et les discours qui nous liaient ont pris fin. L’Anglais deviendra la langue officielle dans le pays afin de faciliter les échanges avec nos voisins qui parlent tous cette langue. La France ne constitue pas le modèle de démocratie à copier. Nous devons nous inspirer d’autres démocraties à l’image de l’Angleterre, du Japon ou encore du Canada. On coupe le cordon et on se met à l’écart de la Françafrique», raconte Bourhane Abdallah pour qui, «le poste de président de nos jours aux Comores, n’est pas difficile à occuper». À en croire son propos, la paix reste le maitre mot de sa candidature, la diaspora sera amenée à jouer pleinement sa part pour ouvrir des entreprises dans les villages et lutter contre l’insularisme.