Plus d’une centaine de femmes ont été formées sur le thème du «leadership féminin en période électorale». Cette formation a rassemblé des candidates provisoires et conseillères municipales en vue des élections législatives et communales de 2025. Organisée sur deux jours, lundi et mardi, elle s’est tenue à l’hôtel Johanna Livingstone, à Mutsamudu.
Co-financée par l’Usaid à travers le Pnud et l’Union Européenne via le Centre européen d’appui électoral (Eces), la session a mobilisé des formateurs du Système des Nations Unies (Snu), du Pnud, d’Onu Femmes et de la Ceni. Parmi les prestations proposées, l’atelier Swot (forces, opportunités, faiblesses, obstacles) a permis d’analyser les défis et les opportunités pour les femmes en politique. Les rôles de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et du Conseil national pour la presse et l’audiovisuel (Cnpa) ainsi que la couverture médiatique des élections ont également été abordés.
La conseillère «Genre à Onu Femmes» au sein du Snu aux Comores, Samia Abdoulmadjid, a expliqué les objectifs et le profil des bénéficiaires de la formation. «Ce sont des femmes qui sont, soit candidates, soit sur les listes de conseillers municipaux pour les élections de 2025. Nous avons choisi de les former pour favoriser leur participation en politique et renforcer leur représentation dans les instances décisionnelles, tant au niveau local que national. Cette formation vise à accroître leurs capacités et à les préparer à mieux organiser leurs campagnes électorales», a-t-elle fait savoir.
La présidente du comité stratégique de l’Eces et ancienne maire, parlementaire et ministre belge, Joëlle Milquet a également contribué à la formation en partageant son expérience. «J’ai encouragé les femmes à identifier leurs forces et à mettre en avant ce qu’elles peuvent apporter à la société en politique. Nous avons discuté des opportunités à saisir, des obstacles à surmonter et de la manière de gagner en confiance. J’ai également détaillé les étapes pour mener une campagne électorale réussie, en insistant sur l’importance de leur participation active», a-t-elle dit.
Sous-représentation des femmes
Joëlle Milquet a aussi évoqué les défis universels auxquels les femmes font face en politique. «Les principaux obstacles restent le manque de confiance, le poids des responsabilités familiales et la peur des critiques ou de l’agressivité en politique. Pourtant, les femmes possèdent toutes les compétences et la complémentarité nécessaires. Si elles peuvent gérer un foyer, elles peuvent également gérer un pays. Il faut les encourager à surmonter ces peurs pour s’imposer davantage dans ce domaine», a-t-elle déclaré.
Les statistiques partagées lors de cette formation mettent en lumière la sous-représentation des femmes dans les postes décisionnels, qu’ils soient nominatifs ou électifs. Aux législatives de 2025, seules 6 femmes se présentent comme candidates titulaires, contre 91 hommes. Pour les élections municipales, seulement 6 femmes sont en tête de liste sur les 54 communes du pays.
Au gouvernement, sur 15 ministres en poste, 2 sont des femmes. L’Assemblée nationale compte 24 sièges, dont seulement 4 occupés par des femmes. Quant aux mairies, seules 2 sur 54 sont dirigées par des femmes. Enfin, sur les 3 gouverneurs des îles, on compte une seule femme. Pour des participantes comme Manarasana, cette formation a été un véritable tremplin pour consolider les capacités de la gente féminine à mieux s’imposer dans l’échiquier politique national. «Nous voulons participer au développement de notre pays et occuper des postes décisionnels.
Cette formation a permis d’accroître mes connaissances en politique et de préparer des solutions pour surmonter les obstacles auxquels les femmes font face. C’est un combat que nous devons mener ensemble, hommes et femmes. Au cœur des instances décisionnelles, nous sommes capables de contribuer efficacement au développement de notre pays», a-t-elle martelé.