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Houmed Msaidié, secrétaire général du parti Radhi : ‘‘Il est temps pour les partis politiques d’aller vers des alliances et des fusions’’

Houmed Msaidié, secrétaire général du parti Radhi : ‘‘Il est temps pour les partis politiques d’aller vers des alliances et des fusions’’

Politique | -

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La crise au sein du Radhi, le budget 2017, la loi sur les partis politiques, ses rapports avec le president Azali, l’ancien ministre et secrétaire général du parti Radhi, Houmed Msaidie, a accepté de repondre à nos questions.

 


Le président Azali Assoumani a décidé de placer les Comores sur la voie de l’émergence. Il s’est attaqué à plusieurs chantiers. Après la bataille gagnée de l’énergie, il s’engage dans la construction d’un nouvel hôpital El-Maarouf. Que vous inspire cette politique du gouvernement  ?


 

Comme concept de mobilisation des énergies, comme slogan pour relever des défis, tout le monde ne peut qu’y adhérer. Maintenant l’émergence comme étant une dynamique socio-économique est basée surtout sur des moyens clairement identifiés.

La clarté des objectifs visés afin d’améliorer essentiellement le bien-être de la population, l’accroissement des richesses nationales et leur distribution équitable. En responsable politique que je suis, je demande encore de la clarté et de la précision parce que le gouvernement, comme moi, sait très bien que la source d’énergie que nous utilisons actuellement ne peut pas être un moteur du développement économique.

Le gouvernement doit chercher une autre source d’énergie susceptible de soutenir le développement économique bien que je reconnaisse que l’énergie actuelle permet de faciliter les activités économiques de la population. La question de l’hôpital El-Maarouf, il est vrai que le disign et l’apparence laissent à désirer. Nous applaudissons cette construction, mais nous émettons des réserves quant à son adéquation avec les autres structures sanitaires du pays.

On se demande si avant d’amorcer la construction d’un hôpital de sept étages, les inquiétudes concernant les ressources humaines et financières sont réglées. Il ne faudrait pas mettre l’accent d’abord sur les murs avant de trouver des solutions au problème de fonds.

 


Vous avez fait part de votre scepticisme par rapport au budget de 81 milliards de francs élaboré par le gouvernement. Plusieurs actions sont pourtant posées en vue de la sécurisation des recettes de l’État, notamment un partenariat avec Exim Bank et un dispositif de suivi des mécanismes. Ces mesures ne vous semblent-elles pas suffisantes pour atteindre cet objectif budgétaire de 81 milliards ?


 

Toutes les mesures ou mécanismes de sécurisation sont les bienvenues pour éviter la déperdition des recettes. Toutefois, avoir un budget chiffré est une chose et l’atteindre en est une autre. Je ne suis pas le seul à me montrer sceptique parce que même nos partenaires, à savoir le Fonds monétaire international et la Banque mondiale, ne sont pas vraiment convaincus.

Nous espérons avoir plus d’informations lors de la prochaine session budgétaire rectificative par rapport aux trois premiers mois, mais mes données indiquent que les résultats sont loin d’être ceux escomptés.  À leur décharge, traditionnellement, les trois premiers mois sont souvent compliqués, mais on reste tout de même dubitatif. On verra si le gouvernement persiste sur cet objectif.

 


Officiellement, la loi reconnaît l’existence de six formations politiques. Pourtant, on voit de plus en plus la formation de nouveaux partis politiques. N’y a-t-il pas la une contradiction ?


 

Plus que la reconnaissance officielle d’un parti ou non, je prône que toutes les formations politiques du pays changent de stratégies et aillent vers une politique de fusion et d’alliance pour doter le pays de partis politiques qui débattent et qui contribuent considérablement au développement. Lors des élections de 2015 et de 2016, aucun parti ne dispose de la majorité ni à l’Assemblée nationale, ni dans les conseils communaux ou dans les conseils des îles sauf à Ndzuani avec la triche qu’on connaît.

En l’état actuel des choses, aucune formation ne peut se prévaloir d’une base solide et d’une implantation sur l’ensemble du territoire. Il est temps de dépasser les groupes conjoncturels et d’aller vers les alliances et les fusions. En attendant les conclusions des pourparlers, les partis doivent se ressaisir pour avoir des partis représentatifs de la population et du territoire.

 

Des partis qui sont mal représentés comme le nôtre et qui n’ont pas de fiefs sur l’ensemble du territoire doivent agir avec des projets et des programmes, avec des objectifs qui répondent aux besoins du pays, maintenant et dans l’avenir. On devrait applaudir un homme politique qui se distingue et porteur d’un projet national. Hélas, ce n’est pas encore le cas de nos jours.

En soi, la loi n’interdit pas la formation de nouveaux partis politiques dès lors qu’on justifie une implantation de vingt adhérents dans chaque circonscription législative, c’est-à-dire 480 personnes à travers tout le pays. Et encore, seuls les résultats électoraux permettent à un parti d’être reconnu par la loi. Actuellement, des pourparlers vont bon train entre le pouvoir et l’opposition pour améliorer cette loi en vigueur.

 


L’opposition est tombée dans une léthargie profonde. Ce mutisme signifie-t-il que vous adhérez à la politique gouvernementale ou vous reculez pour mieux sauter ?


 

L’opposition ne s’oppose pas d’une manière systématique. On s’est focalisé sur l’amélioration de la loi sur les partis politiques. Toutefois, on s’est prononcé sur nos réserves concernant le budget, l’hôpital, l’électricité et les licenciements.

Les partis attendent les conclusions définitives des discussions portant sur l’amélioration de la loi avant de prendre des positions claires et d’avoir plus de clarté dans l’expression des uns et des autres.

 


Ces derniers temps, on assiste à une accalmie dans les querelles intestines au sein du Radhi après plusieurs semaines de passes d’armes entre les deux camps. Une réconciliation est-elle en vue ? Sur quelles bases cette réconciliation peut-elle intervenir ?


 

D’emblée, il faut savoir que le parti Radhi n’a jamais exclu un membre. Certains se sont retirés des travaux du parti pour cause de divergences. L’origine remonte avant les élections présidentielles puisqu’il y avait trois tendances. Les uns défendaient  qu’il faille un candidat du parti à l’élection présidentielle, les autres voulaient une alliance avec l’Updc et enfin, certains penchaient plutôt pour une alliance avec la Crc.

L’option Updc a été choisie et puisque nous avons perdu, les tensions se sont ravivées et se sont nourries de cet échec. La priorité actuellement est d’élargir la base du parti au niveau national. C’est pourquoi nous serons en congrès les 20 et 21 mai pour dégager une feuille de route permettant de jouer un rôle majeur parce qu’appartenir  aux six formations reconnues ne suffit pas.

Je rappelle que cette crise n’est pas basée sur un problème idéologique ou politique, mais plutôt sur des humeurs personnelles. En tout cas, il n’y a aucun problème à ce qu’il y ait un rapprochement des uns et des autres malgré les conditions que nous entendons ici et là.


Parmi les points de friction entre vous et le camp Abodo Soefo, il y a l’attitude à adopter face au pouvoir. Tandis que l’autre tendance plaide pour un rapprochement avec le gouvernement, vous soutenez le contraire. Pourtant, certaines informations font état de rapports très étroits et réguliers entre vous et le chef de l’État. N’y voyez-vous pas là une contradiction ?


 

L’un des slogans du président lors de sa campagne, c’est un président pour tous. Rencontrer tout le monde ou échanger pour prendre les opinions et les avis des autres n’ont jamais été un problème pour le chef de l’État depuis longtemps. Les rencontres et les entrevues permettent de faire entendre notre voix sur les grands projets et leur matérialisation.

Il ne s’agit pas de la conclusion d’une alliance parce que si elle devait se faire, c’est au grand jour avec des objectifs clairs. Par conséquent, les rencontres actuelles sont toutes de nature informative.




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