Présent à Moroni dans le cadre des travaux de la 6eme Commission mixte France-Comores, le sénateur de Mayotte, Hassane Abdallah a été reçu hier matin à Beit-salam par le président Azali Assoumani. A l’issue de cette entrevue à huis clos, c’est le ministre comorien des Affaires étrangères qui a tenu à revenir sur les travaux de cette commission mixte. Il s’en prend tout d’abord à ceux qui s’indignent contre la participation à Moroni, des élus de Maoré.
On ne comprend pas ceux qui racontent à tout va que les Maorais sont les nôtres mais qui s’insurgent contre leur présence dans la commission mixte. Ils sont des nôtres le matin mais on les repousse le soir. Nous discuterons avec eux partout pour trouver une solution ensemble. La présence de la Réunion et de Mayotte constitue la bonne approche dans la mesure où, il serait infructueux de discuter sans en associer directement les concernés a-t-il expliqué d’emblée.
Accompagner l’émergence
Le ministre comorien estime à propos de la participation des jeunes mahorais aux jeux des îles que “nous ne sommes pas là pour pénaliser les jeunes maorais. Au contraire ils sont les bienvenus et on est prêts à les intégrer pour leur épanouissement. N’oublions pas que même en sélection nationale, ils y sont et que nous avons le tournoi de la concorde qui permet aux jeunes du pays de se rencontrer et se côtoyer”.
Revenant sur les discussions entre les différentes délégations et parties prenantes à la Commission mixte France-Comores, Souef Mohamed El-Amine explique que le monde est en perpétuel changement et qu’aussi bien en France qu’aux Comores, des changements notables sont intervenus.
“Nous avons pris la résolution de recadrer les coopérations non seulement avec la France, la Chine, la Banque mondiale entre autres pour diriger toutes les actions dans la direction de l’émergence. Les interventions de nos partenaires doivent accompagner l’émergence et répondre donc des objectifs du plan d’investissement quinquennal ou de la Stratégie de croissance accélérée de développement durable (Sca2d). Il ne suffit pas d’avoir de l’argent pour venir investir” a poursuivi le ministre des Affaires étrangères.
S’il parle d’une visite de courtoisie sachant que “nous avons fréquenté le même lycée”, le sénateur de Mayotte accepte volontiers qu’il fallait des discussions pour trouver des solutions notamment pour les Comoriens des trois autres îles qui se trouvent à Mayotte en étant considérés comme des “clandestins”.
“Beaucoup de jeunes cadres comoriens sont installés à Mayotte et créent des emplois. Ce qui nous fait mal, c’est de voir nos frères et sœurs venir à Mayotte et vivre dans des conditions piteuses. Il nous faut nous asseoir et mener des discussions notamment sur les passeurs mais aussi les employeurs. Ceux qui n’ont pas la nationalité française ont du mal à travailler et sont sujets à l’exploitation en travaillant dans la clandestinité” a déclaré, Hassane Abdallah.