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Ouverture de la session parlementaire “Les conseillers choisis à Ngazidja et à Ndzuani ne siégeront pas”

Ouverture de la session parlementaire “Les conseillers choisis à Ngazidja et à Ndzuani ne siégeront pas”

Politique | -   Mohamed Youssouf

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A l’occasion de l’ouverture de la session parlementaire prévue pour cet après–midi à l’Assemblée nationale, le président de cette institution nationale, Abdou Ousseni a accordé un entretien à Al-watwan dans lequel, il revient sur les enjeux de cette session, l’imbroglio autour des conseillers choisis par les conseils des îles de Ndzuani et Ngazidja. Il revient également sur le rapport parlementaire portant programme de la citoyenneté économique.”Ce rapport est tout ce qu’il y a de plus authentique”, assure-t-il.

 


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La première session parlementaire de l’année 2018 s’ouvre cet après-midi et à cette occasion, à en croire le président de l’Assemblée de l’Union, toutes les mesures ont été prises pour éviter les échauffourées devenues monnaie courante à chaque ouverture de session.

 

Depuis le début jusqu’à maintenant, ce mandat parlementaire est marqué par les crises à répétition. Je ne suis pas la Cour constitutionnelle mais au vu des contestations qui ont suivi la désignation des conseillers à Ndzuani et Ngazidja, aucun d’eux ne siégera avec nous pas plus que ceux qui ont épuisé leur mandat, a tranché Abdou Ousseni pour qui les problèmes dans les conseils des îles ne doivent pas se répercuter sur l’Assemblée de l’Union. Qu’ils s’arrangent avant de venir ici.

 

Les députés sont donc appelés à siéger sans les trois conseillers du Juwa qui ont été choisis à Ndzuani et les trois autres de Ngazidja. Pour Abdou Ousseni “seuls ceux provenant de Mwali prendront place avec nous parce qu’étant choisis sans la moindre contestation. Au lieu de 33 députés, la session s’ouvrira avec 27 et nous n’aurons aucun problème de quorum ni de majorité”.

Rappelons qu’à Ngazidja, les trois députés qui représentaient l’île jusqu’à aujourd’hui contestent le vote de leurs successeurs et parlent de corruption tandis qu’à Ndzuani, selon la lettre reçue par le président de l’Assemblée, les conseillers choisis cumuleraient chacun, deux fonctions. Une manœuvre interdite par l’article 6 du règlement intérieur du conseil de l’île.

“Pour le moment, je ne suis pas en mesure de dire qui a été légalement choisi. C’est le rôle de la Cour constitutionnelle et en l’absence de celle-ci ou d’un consensus entre les conseillers, la situation restera figée. C’est tout de même surprenant de constater que des conseillers choisis à Ndzuani cherchent à garder leurs fonctions dans le bureau pour les donner ensuite à leurs suppléants.

Ils auraient dû démissionner avant le vote”, a-t-il regretté.Le risque de prise de bec demeure tout de même sachant que les conseils des îles ne semblent pas prêts à infléchir leur position. Relancé sur l’actualité autour du rapport sur la citoyenneté économique, Abdou Ousseni affirme d’emblée que ce rapport est tout ce qu’il y a d’authentique.


Bras de fer en vue

“Le rapport sorti est l’authentique. Il a suivi toutes les voies et procédures. Notre rôle était de savoir ce qui s’est passé et le reste appartient à l’exécutif et à la justice.Les députés ont noté ce qu’ils ont constaté dans une enquête parlementaire et non judiciaire je le rappelle. J’ai reçu ce rapport dans les délais et par la personne indiquée”,a-t-il répondu à notre première question sur cette affaire avant de rappeler que tous les députés avaient donné leur aval pour l’enquête et la constitution de la commission parlementaire.

Répondant sur la fuite du rapport dans les réseaux sociaux, Abdou Ousseni ne cache pas son étonnement de constater l’emballement sur un rapport qui n’est pas en soi confidentiel.

 

On parle de fuite mais moi ça ne me choque pas. Ce rapport n’est pas confidentiel. J’aurais aimé que ce soit moi qui le divulgue mais vous savez avec les nouvelles technologies, ce genre de chose est fréquent dans un pays comme le nôtre.Ce n’est pas un crime et puis parfois, le peuple qui nous a élus exprime le besoin de tout savoir. Pourquoi a-t-on peur des conclusions de ce rapport,explique-t-il.

 

Qu’en est-il des enjeux de cette session parlementaire ? À en croire Abdou Ousseni, cette session n’a rien de particulier. “Beaucoup de projets sont dans les différentes commissions et seront examinés en attendant les nouveaux projets et propositions de loi qui seront déposés après l’ouverture. C’est la première session depuis les Assises mais pour le moment, les conclusions n’ont pas fait l’objet d’un texte. Nous nous prononcerons lorsque nous serons saisis sur ces recommandations. Outre l’actualité, il y aura le contrôle de l’action du gouvernement et éventuellement le budget rectificatif”,devait-il laisser entendre avant de conclure l’entretien.


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