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“Rien, au vu de la loi, n’empêche le président d’organiser un référendum”, Mohamed Issimaila

“Rien, au vu de la loi, n’empêche le président d’organiser un référendum”, Mohamed Issimaila

Politique | -   Dayar Salim Darkaoui

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C’est sur l’annonce de l’organisation d’un référendum au mois de juillet prochain que le porte-parole de la présidence, Mohamed Issimaila, a ouvert, lundi 30 avril, au palais de Beit-Salam, son désormais traditionnel point de presse.

 

L’initiative du chef de l’État, explique-t-il, ne souffre d’aucune objection, si l’on s’en tient strictement à la loi. Car “rien n’empêche le président de la République d’organiser un référendum”. Si donc objection il y a, elle se situe au niveau politique. Mohamed Issimaila rappellera que les prédécesseurs d’Azali Assoumani ont eu recours soit à un référendum ou à un congrès pour modifier la Constitution. Il affirmera que le président aurait pu recourir à cette dernière voie, vu que cela également la loi (toujours elle) l’autorise, mais c’est sans compter sur “les ingérences politiques, les accusations de corruption et autres intimidations qui en découleraient”.

Mieux encore, il justifiera le choix du référendum par le souci de donner la parole aux Comoriens dans leur ensemble, ne se privant pas au passage d’envoyer une petite pique à ceux qui “crient ici et là à la dictature”. “Rien ne s’approche plus de la démocratie que le référendum. Dans un pays dit démocratique, c’est le peuple qui détient le pouvoir. Et le peuple a été convié à s’exprimer sur la modification de certains éléments de la Constitution. Il a tout le loisir de refuser s’il n’y consent pas”, argue-t-il.

“Mayotte est une question d’Etat”

Le porte-parole de la présidence poursuivra son propos avec la question de l’île comorienne de Mayotte. Il fera le lien entre les conditions difficiles de vie des citoyens sur les trois autres îles et la situation à Mayotte. Ce que “la plupart des gens ne comprennent pas forcément”. Pour Mohamed Issimaila, le nœud du problème réside dans notre faculté à trouver une “solution pérenne” à la question de Mayotte.

”Les coups d’État, le séparatisme, les milliers de morts en mer. Tout cela trouve ses racines à Mayotte”, avance-t-il. Au moment où certains accusent le gouvernement de s’être approprié la question, notre interlocuteur reproche à “d’autres” de s’être désolidarisés de la lutte. L’Union de l’opposition, puisque c’est d’elle dont il s’agit, ne s’exprimerait pas sur la question de Mayotte “par peur, entre autres raisons, de froisser la France. S’ils n’ont pas peur, qu’ils prennent le problème à bras le corps, comme le fait le gouvernement”. Il insistera sur le fait que ce n’est pas une question du gouvernement, mais une question d’État.

La preuve, expose-t-il, c’est que les gouvernements se succèdent, mais la question de Mayotte reste toujours présente. “Toute citoyen comorien, en âge de réfléchir, qui ne se soucie pas de cette question, est blâmable. N’en parlons plus s’il s’agit d’une figure politique”, dit-il. Il terminera sur cette question de Mayotte en faisant appel à l’”union sacrée”.

Rendre des comptes

Le programme de la citoyenneté économique est le dernier point sur lequel il s’attardera. Mohamed Issimaila réitérera la volonté du chef de l’État de tout mettre en œuvre pour mettre la lumière sur cette affaire. Il y lit, dans cette volonté, trois points. Le côté gestion des biens de l’État, le côté juridique et, plus important, le côté éducatif. “Il faut que toute personne chargée de quelque responsabilité que ce soit sache qu’elle aura à rendre des comptes. Parce que ces responsabilités et l’argent dont il a la charge lui viennent du peuple”, affirme-t-il.

À ceux qui disent que le rapport remis au président est tronqué, il affirme que “ce n’est pas ce que laisse entendre la commission parlementaire chargée de l’enquête. Les députés sont les auteurs de ce rapport, alors s’il y a mensonge, il vient d’eux. En outre, s’ils estiment que l’enquête est faussée, ils peuvent toujours s’y opposer”. Le porte-parole de la présidence demande de dissocier cette question de la politique, parce que c’est une initiative censée aller au-delà du régime actuel. “Si le président agit ainsi aujourd’hui, c’est qu’il est prêt demain à répondre de ses actes. Je ne vois pas où est le mal”, fait-il savoir.

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