Le président de la République, Azali Assoumani, a reçu, samedi 24 février, le procureur général, Youssouf Ali Djaé, le procureur de la République de l’île de Mwali, Abasse Houtoibou et l’avocat du gouvernement, Me Saïd Larifou.
Les trois hommes ont fait part au chef de l’État de l’évolution de l’enquête sur l’affaire des clous déversés, lundi 19 février, sur le tarmac de l’aéroport de Bandar es Salam à Mwali.
Le président nous a reçu en sa qualité de chef de la magistrature. Il ne nous a donné aucune instruction ni injonction. Il nous a encouragé à poursuivre l’enquête afin de mettre au plus vite la lumière sur cette affaire, a déclaré Youssouf Ali Djaé.
L’enquête en question a débuté mardi. Quarante-cinq personnes au total ont été entendues dans le cadre de cette affaire. Deux personnes, le commandant de la tour de contrôle et un sapeur pompier, ont été arrêtées et transférées à Moroni.
Nous disposons de preuves que ces deux personnes sont impliquées, a soutenu le procureur de l’île de Mwali.
Une information a été ouverte. L’acte a été qualifié par le ministère public d’”atteinte à la sureté de l’État”. Une “cour de sureté”, seule habilitée à juger ce genre d’affaires, va donc être mise en place. Elle sera entre autres composée par un juge d’instruction, un commissaire d’État et un substitut du procureur.
Abasse Houtoibou met en garde contre toute tentative de politisation de cette affaire. “Ceci n’est pas une affaire politique. C’est une atteinte à la sureté de l’État, un crime. Toute personne qui rependra de fausses informations devra répondre de ses propos devant la justice”, prévient-il.
Le procureur général regrette que certaines personnes banalisent cette affaire. Il prévient, lui aussi, que les propos déplacés ne seront pas tolérés. “Certains ne prennent pas la mesure de cet acte. Ils disent que ce n’était que des clous, ignorant les dégâts qu’ils auraient pu provoquer. Nous ne permettrons pas que la presse, écrite ou audiovisuelle, interprète mal cet acte. Que chacun prenne ses responsabilités et évite de commenter ce qu’il ne sait pas”, martèle-t-il.