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20ᵉ Journée d’ophtalmologie I Les Comores célèbrent 35 ans de «progrès médical»

20ᵉ Journée d’ophtalmologie I Les Comores célèbrent 35 ans de «progrès médical»

Santé | -   Touma Saïd

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La 20ᵉ Journée médicale d’ophtalmologie des Comores a rassemblé autorités, experts et partenaires internationaux pour célébrer 35 ans de progrès majeurs dans le traitement de la cataracte et de la santé visuelle.

 

La 20ᵉ Journée médicale d’ophtalmologie des Comores a été célébrée ce samedi 6 décembre, dans l’après-midi, au Palais du Peuple. L’événement a réuni de nombreuses personnalités du secteur médical, dont le gouverneur de Ngazidja et le directeur général du Centre hospitalier national El-Maarouf. Le thème retenu cette année, «De l’extraction intracapsulaire à la phacoémulsification : 35 ans de révolution dans la chirurgie de la cataracte aux Comores», pour rappeler un tournant historique de la santé oculaire du pays.Dans son discours, le directeur général d’El-Maarouf, Assoumany Aboudou, a exprimé sa satisfaction quant à la tenue de cette édition qu’il a qualifiée de «stratégique et symbolique pour le pays». Il a rappelé que cette journée permet de mesurer «la véritable révolution» qu’a connue la chirurgie oculaire en trois décennies, marquée par des avancées décisives au sein du service d’ophtalmologie.


Il a aussi fait savoir que cette évolution n’est pas uniquement technique, mais repose aussi sur «l’engagement continu des équipes et des partenaires de la santé visuelle aux Comores». Selon lui, les échanges tenus durant cette journée sont essentiels pour «améliorer la qualité des soins, réduire les distances à parcourir par les patients et limiter les voyages médicaux coûteux à l’étranger». Et d’appeler ensuite le personnel du Chn à se préparer à l’ouverture prochaine de l’hôpital rénové, afin de soutenir «l’ambition présidentielle d’un système sanitaire comorien modernisé».


La représentante de l’Organisation mondiale de la santé, Dr Nkurunziza Triphonie, a rappelé que cette journée illustre une étape majeure dans l’histoire de la santé occulaire comorienne. Elle a signalé que les progrès réalisés, notamment grâce à la phacoémulsification, constituent une avancée essentielle dans la lutte contre la cécité évitable. Elle a également évoqué l’impact mondial des déficiences visuelles, responsables de pertes de productivité estimées à 411 milliards de dollars par an, tandis que le coût pour répondre aux besoins non satisfaits en soins oculaires s’élève à 25 milliards de dollars. Un paradoxe qui, selon elle, prouve que «l’investissement dans la santé visuelle est non seulement un devoir moral, mais aussi une stratégie économique rationnelle».


Pour sa part, le secrétaire général du ministère de la Santé, Soudjay Mohamed, a tout d’abord salué le lancement de la 7e mission spécialisée des maladies oculaires organisée en collaboration avec l’association Terre d’Ophtalmo grâce à qui, les équipes comoriennes bénéficient d’une expertise pour réaliser des interventions assez complexes. Et de faire part de l’évolution du système de santé oculaire du pays. «Depuis longtemps, la cataracte était traitée par l’extraction intracapsulaire, une technique efficace mais contraignante. Aujourd’hui, la phacoémulsifiassions, utilisant les ultrasons pour fragmenter et aspirer le cristallin, est devenue la référence mondiale.

 

Elle permet des incisions plus petites et une récupération visuelle rapide», a-t-il expliqué, saluant l’implication du premier ophtalmologiste du pays, docteur Chanfi Mohamed pour ses efforts ayant abouti à cette transformation médicale, avec l’appui des différents partenaires techniques et financiers.Il a réaffirmé que la lutte contre la cécité reste une priorité nationale et a salué le lancement prochain, du 1ᵉʳ au 8 janvier 2025, d’une campagne chirurgicale dédiée aux maladies cécitantes. Il a également félicité les équipes engagées dans ce domaine, et a assuré que le gouvernement «continuera d’investir pour garantir un avenir sanitaire meilleur» aux Comores

Concernant les chiffres, au niveau mondial, ça reste alarmants : 2,2 milliards de personnes souffrent de troubles visuels, dont 1 milliard pourraient être évités grâce à une prise en charge adéquate. La myopie touche à elle seule 2,6 milliards de personnes, dont 312 millions d’enfants et adolescents. Aux Comores, près de 11 % de la population vit avec une perte de vision, et 0,7 % est aveugle. Les causes principales demeurent la cataracte, le glaucome et les erreurs de réfraction non corrigées.
La représentante de l’Oms a appelé à«agir face à ce fléau», en renforçant les capacités existantes.

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