logo Al-Watwan

Le premier journal des Comores

Deuxième vague de Covid-19 I A Volovolo, les mesures barrières toujours pas au rendez-vous

Deuxième vague de Covid-19 I A Volovolo, les mesures barrières toujours pas au rendez-vous

Santé | -

image article une
″Si vraiment le virus sévissait dans le pays, un moyen de désengorger les marchés serait déjà mis en place. Le gouvernement aurait ordonné que seule de la nourriture soit vendue dans les marchés, les habits, les chaussures et les produits cosmétiques seraient vendus ailleurs comme par exemple au Cocopalms-Market de Maluzini qui demeure fermé».

 

Point névralgique de la capitale sinon du pays, Volovolo, son plus grand marché n’a pas beaucoup perdu ses habitudes malgré le rebond des cas de Covid-19 depuis 5 semaines au moins et les dizaines de décès. Les vendeurs des marchés de Moroni demeurent indifférents, fatalistes, et vous assomment souvent de drôles d’arguments qui font l’antithèse du sentiment général de la population sur la crise sanitaire qui s’abat sur le pays. Et de fait, les marchés sont toujours aussi noirs de monde.
Du vendeur au client, beaucoup n’accordent pas d’importance au port du masque pourtant obligatoire dans l’espace public, encore moins au respect de la distanciation physique. Les marchands sont assis côte à côte, sans masque, ni eau à leurs côtés, à discuter et à manger comme si de rien n’était. Comme si l’épidémie avait lieu dans un pays se trouvant de l’autre côté de la planète.


Pis, certains ne croient même en la présence du virus dans le pays. ″On ne peut pas nous forcer à porter des masques soi-disant pour nous protéger d’un virus qui n’existe même pas dans le pays″, a ainsi lancé Mma Zahra qui vend des bananes au marché de Volo-volo. Elle rajoute aussitôt : ″si je porte le masque, ce n’est pas par précaution mais uniquement par crainte ″.
Cependant, elle n’est pas la seule à penser ainsi car même ceux qui vendent les masques dans les marchés, ne sont même pas convaincus que les décès dus à la Covid-19 enregistrés chaque jour soient vrais. ″Je vends les masques pour me faire de l’argent vu qu’ils sont comme «la vanille» en cette période. Tout le monde les utilise et donc je profite de la situation pour en vendre. Et si compter les morts fait changer les avis de certains, moi non. Je n’y crois pas″, s’est ainsi expliqué Said Rachid qui vend des masques à Volo-volo.


Notre interlocuteur poursuit : ″si vraiment le virus sévissait dans le pays, un moyen de désengorger les marchés serait déjà mis en place. Le gouvernement aurait ordonné que seule de la nourriture soit vendue dans les marchés ; les habits, les chaussures et les produits cosmétiques seraient vendus ailleurs comme par exemple au Cocopalms-Market de Maluzini qui demeure fermé».
videmment, cette idée de désengorger les marchés particulièrement celui de Volo-volo n’est pas vu d’un bon œil par Anlwi Madi, qui faisait comme à l’accoutumée ses achats au grand marché de Moroni. ″Je ne pense pas que désengorger Volo-volo soit une solution. Parce que, certes, les vendeurs des cosmétiques peuvent aller au marché de Maluzini, mais cela constituerait un frein dans leurs ventes vu que nous ne sommes pas habitués à nous rendre à Maluzini. Ils feraient face à une grande baisse de leurs ventes faisant que les moyens de survie de certaines familles soient faibles″, croit savoir Anlwi Madi. Il faut sans doute noter qu’une petite minorité de marchands se protège vraiment de la Covid-19. Ceux-là portent des masques et se lavent les mains après chaque échange d’argent.

Adabi Soilihi Natidja

Commentaires