L’Association de lutte contre le cancer chez la femme (Accf) s’est félicitée pour avoir atteint, en six mois, les objectifs du projet portant «mise à l’échelle des activités de prévention des cancers du sein et du col de l’utérus en Union des Comores». Le projet a bénéficié du financement de l’Oms à hauteur de 10.500.000 de francs. Une équipe de l’agence onusienne en collaboration avec le ministère de la Santé s’est rendue à Ndzuani où elle a rencontré des bénéficiaires du projet, pour superviser et évaluer les actions engagées.
Le projet consistait à sensibiliser les communautés, les femmes particulièrement, sur les risques des cancers gynécologiques. A en croire les bénéficiaires rencontrées, «le message semble passer». Rencontrée chez elle, Foudhoyla Chaffi a salué «les efforts déployés par les membres de l’Accf» qui, selon elle, n’ont manqué aucune occasion d’échanger avec les concernés. «Même pendant nos rencontres de Banati Lhayiria, elles étaient là», a-t-elle témoigné, ajoutant : «depuis l’organisation des campagnes «Octobre rose», nombreuses se précipitent pour se faire dépister. Personnellement, après la première réunion à laquelle j’ai assisté, quand je faisais l’autopalpation, je ressentais certains signes assez suspects qui m’ont poussé à me faire dépister avant même l’ouverture de la campagne de cette année. Dieu merci je n’ai rien. Mais cela ne m’empêche pas de m’auto-palper tous les jours. Pour me rassurer, j’ai aussi fait le frottis à Dar-Es-Salam».
Foudhoyla Chaffi s’est plaint du fait que plusieurs femmes auraient voulu se faire dépister mais n’ont pas pu le faire faute de moyens financiers. «Bien qu’à un moment de la campagne Octobre rose le dépistage ici à Ndzuani fût à 5000fc. Au vue de leur situation, ces femmes n’ont pas pu avoir les 5000fc pour la mammographie car c’est encore cher pour elles. L’idéal serait de revoir encore un peu à la baisse ces frais», a-t-elle expliqué, plaidant pour des soins moins coûteux.
Le ministère de la Santé prévoit mettre en place un centre d’imagerie médicale où les femmes pourront se faire dépister du cancer du sein à prix assez abordable. Foudhoyla Chaffi a salué une telle initiative indiquant toutefois que «les autorités doivent aussi tenir compte du fait que le déplacement pour Ngazidja n’est pas du tout facile. Je préconiserais que l’Etat entreprenne d’aider certaines femmes de la même manière qu’il y a les évacuations sanitaires pour l’étranger». Une plaidoirie reprise par son mari Mrahati Adinani rencontrés chez eux à Ouani.
Selon l’époux, le coût élevé de certaines analyses est problématique. Plusieurs maladies assez graves se découvrent lorsqu’elles atteignent un stade assez élevé.
«Prenant l’exemple de la mammographie, ce retraité a fait savoir qu’avec sa retraite de près de 100.000fc, et un enfant qui étudie à l’extérieur, même si sa femme voulait se faire dépister, ils n’allaient pas pouvoir le faire avant la campagne octobre rose. «Dans nos habitudes, tant qu’on n’a pas mal, on préfère rester à la maison. On préfère croire qu’on est en bonne santé au lieu d’aller consulter afin d’éviter de stresser pour une prise en charge coûteux. Le gouvernement doit faire quelque chose, pour aider à lutter contre les maladies dans le pays», a-t-il expliqué. Mrahati Adinani s’est réjouie de la réduction du prix de la mammographie.Au cours de la mise en œuvre du projet, l’Accf dit avoir «sensibilisé plus de 3000 personnes» à travers les 50 causeries organisées dans le pays.