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Altercations à Mbeni I Cinq personnes libérées provisoirement

Altercations à Mbeni I Cinq personnes libérées provisoirement

Santé | -   Abdou Moustoifa

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Quatre de ces prévenus se trouvaient sous mandat de dépôt après que le parquet ait engagé une procédure contre eux au même titre que 12 autres prévenus des charges allant de “rébellion, incendie volontaire”, entre autres. Pour l’heure, il reste 8 détenus à la maison d’arrêt.

 

Après vingt jours de détention, Ali Mchinda, Moindze Mdoihoma, Rachadi Abdouchakour et Mmadina Youssouf retrouvent enfin leurs proches. Arrêtés le vendredi 14 octobre, après les altercations de Mbeni survenues deux jours plus tôt, ces quatre habitants considérés par la justice comme “les organisateurs” présumés du Maulid ont bénéficié d’une liberté provisoire, depuis jeudi dernier. Ils étaient placés à la Maison d’arrêt de Moroni. Le cinquième jeune libéré, se trouvait lui, à l’hôpital, et n’avait pas été entendu par le juge d’instruction.


Après les émeutes de Mbeni du 12 octobre ayant entrainé de nombreux dégâts matériels et humains, le parquet a ouvert une enquête pour déterminer les auteurs des actes de vandalisme commis dans la foulée. On se rappelle que ce jour-là, après l’intervention des forces de sécurité pour empêcher la célébration d’un Maulid dans l’après-midi, des jeunes en colère avaient mis le feu sur de nombreux immeubles appartenant à des personnalités politiques jugées proches du régime d’Azali Assoumani. Mze Aboudou Mohamed Chafiou, ministre des Finances ou encore son directeur de cabinet, Issihaka Himidi, ont vu leurs domiciles, incendiés. Le lendemain, le parquet, ainsi que le commandement de la gendarmerie avaient promis de rechercher toutes les personnes impliquées et de les traduire en justice.

6 demandes de remise en liberté

C’est ce qui a conduit à l’arrestation de plus 130 personnes originaires de Mbeni. La plupart ont passé des jours au camp militaire de Mde avant d’être relâchés. Seuls seize d’entre eux, dont deux médecins ont été inculpés pour six infractions, d’après leur avocat, Me Fahardine Mohamed Abdoulwahid qui a tenu un point de presse, le lundi 24 octobre.


Les chefs d’inculpation sont les suivantes : association de malfaiteurs, incendie volontaire, destruction de biens, rébellion, refus de respecter l’autorité légale et enfin, diffusion de fausses informations. Tous avaient été présentés devant un juge d’instruction sauf un détenu [le 5ème jeune libéré], qui était malade. Mais après les auditions, le magistrat avait libéré trois personnes dont les deux médecins, accusés d’avoir partagé de fausses informations, notamment au sujet de l’usage de balles réelles par les forces armées.


Ainsi, la remise en liberté de ces 4 personnes qui doivent pointer chez le juge, réduit à 8 le nombre de prévenus incarcérés encore à la prison, selon l’avocat. Ce dernier affirme avoir formulé 6 demandes de remise en liberté provisoire le 26 octobre. Le parquet a donné une suite favorable uniquement pour les quatre, dont un admis à l’hôpital, car blessé par les forces armées.

Dans un communiqué publié vendredi, la communauté de Mbeni en France, s’est réjouie de ces libérations et réaffirme son indéfectible solidarité envers la ville, vidée de sa jeunesse depuis les évènements du 12 octobre par peur d’être arrêtée. Actuellement, 5 jeunes blessés se trouvent à l’extérieur : 4 évacués à Madagascar et un autre envoyé en Tanzanie. Ils sont tous pris en charge par la ville et la communauté, selon les autorités de la ville. Aucune information judiciaire n’a été ouverte, à notre connaissance, s’agissant des actes présumés de destruction de biens privés imputé aux forces de sécurité.

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