La campagne nationale de vaccination contre la rougeole et la rubéole couplée au déparasitage et à l’administration de la vitamine A, lancée le jeudi 9 décembre, devrait se clôturer hier mercredi 15 décembre. La coordinatrice du Programme élargi de vaccination (Pev), Nouroulhoudah Youssouf, l’a confirmée hier, au cours d’un entretien avec Al-watwan. Toutefois, elle a laissé entendre la possibilité de prolonger la campagne si les autorités compétentes l’approuvent et accordent les moyens conséquents.

En tout cas, pour elle, «la campagne s’est bien passée et s’est déroulée» comme prévu. «Nous n’avons rencontré aucune résistance, même si dans certains endroits, certaines personnes ont voulu confondre le vaccin contre la rougeole au vaccin anti-Covid. Heureusement que cette confusion n’a pas duré et nos agents ont bien travaillé. De 7h30 à 17h00, ils étaient sur le terrain», a-t-elle résumé, soulignant qu’aucun cas présentant des effets secondaires n’a été enregistré sur l’ensemble des îles.

La décision parentale indispensable

Dr Nouroulhoudah Youssouf a tenu à saluer la décision du ministère de l’Education nationale de leur permettre d’installer des sites de vaccination dans les établissements scolaires privés et publics. «L’intervention étai tardive mais elle nous a quand-même permis de rattraper les enfants qui faisaient l’école dans la matinée. Ainsi, on enregistrait un nombre considérable dans les après-midi», a-t-elle concédé, évoquant l’engouement sur l’ensemble du territoire.

Des équipes devant assurer la vaccination contre la rougeole couplée avec celle de la rubéole sont reparties dans des établissements scolaires privés comme publics. Au Groupe scolaire Avenir (Gsa), deux équipes se partagent l’effectif suivant la tranche d’âge ciblée. Hier mercredi, jusqu’aux environs de 11h, 258 enfants compris entre 12 mois et 14 ans révolus y ont été vaccinés, selon la superviseure Mze Hamadi Hadidja. Elle fera également savoir que lundi, à l’école primaire publique, ils ont pu vacciner 320 enfants. A l’école privé Les pouffins, les chiffres n’ont pas été communiqués. Au Groupe scolaire fundi Mnemoi (Moroni-Apllication), les équipes y sont passées samedi, mais rien n’a été informé.

A l’école privée Enoumeco, des équipes de vaccination s’y sont rendus samedi également, mais comme les parents n’ont pas été avisés, le directeur adjoint de l’établissement Moudjibou Rahamani, a préféré ne pas donner l’accord. Pour lui, l’accord parental est indispensable.«Je ne pouvais pas prendre la responsabilité de tous ces enfants. Il se peut même que certains d’entre eux ont été déjà vaccinés dans leurs quartiers. Je leur ai donc demandé de revenir après que j’aurai communiqué l’idée à leurs parents. Mais aujourd’hui, jusqu’à présent, ils ne sont pas venus», a-t-il formulé.

Une idée que partage et soutient Dr Nouroulhouda Youssouf. «Les parents doivent consentir à ce que leurs enfants soient vaccinés. Voilà pourquoi nous avons pris du retard. Mais dans l’ensemble tout s’est bien passé. On verra avec les résultats globaux, s’il faut enclencher une mini-campagne de rattrapage, mais pour le moment on peut parler d’une reussite», a-t-elle expliqué.La coordinatrice du Pev a rappelé que cette campagne ciblait les enfants de 6 mois à 14 ans révolus.

373.243 enfants à vacciner

Elle a détaillé que la vaccination contre la rougeole et la rubéole est destinée aux enfants de 9 mois à 14 ans révolus, l’administration de la vitamine A est réservée aux enfants de 6 mois à 59 mois et le déparasitage à travers l’Albendazole, est pour les enfants âgés de 12 à 59 mois. Insistant sur la théorie selon laquelle «les vaccins sont le moyen le plus sûr et efficace pour protéger nos enfants contre les maladies», Nouroulhoudah Youssouf appelle tous les parents à adhérer aux campagnes de vaccination, surtout celles concernant les enfants.

En tout cas, cette campagne ciblait 373.243 enfants. «L’objectif pour nous est d’atteindre les 95% de la population cible», a-t-elle précisé.Rappelons que tous les 3 ans, le Pev lance une campagne de rappel contre la rougeole. Ce programme entre, à en croire la coordinatrice nationale, dans le cadre du programme mondiale visant à éliminer la rougeole dans le monde entier. La dernière campagne de rappel a eu lieu en 2016 dans le pays. En 2019 on a eu une campagne de riposte contre la rougeole à Ngazidja car il y avait une épidémie, a-t-elle mentionné.

Nassila Ben Ali et Adabi Soilihi Natidja