Le ministère de la Santé et le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) ont entamé, depuis le mois d’octobre dernier, une campagne de démoustication à Ngazidja, dans les zones rurales, baptisée «campagne de pulvérisation intra-domiciliaire». Les agents du Pnlp, déployés sur le terrain, sont actuellement dans la capitale, Moroni. Initiée par le Pnlp, cette campagne vise à éradiquer les moustiques qui sont les agents pathogènes du paludisme, de la dingue, du chikungunya et bien d’autres maladies.
Le paludisme est l’une des épidémies les plus meurtrières aux Comores. Il comptabilise un nombre assez élevé de décès, selon de nombreuses études. Face à ce problème, le Pnlp a lancé, au mois de septembre, un programme d’éradication des moustiques à Ngazidja en commençant par certaines zones rurales, où on enregistre de plus en plus des cas de paludisme. Ces derniers jours, la caravane de démoustication est dans la capitale, Moroni. Cette dernière est considérée comme l’une des villes qui enregistrent aussi de nombreux cas de paludisme, à en croire les responsables du Pnlp. Pour atteindre cet objectif, les agents ont débuté leur campagne de pulvérisation de l’Actellic 300Cs intra-domiciliaire au quartier dit «Cap 2000» au nord de Moroni.
Le chef d’équipe, Azhar Ali Abdou, explique : «nous lançons la pulvérisation de l’insecticide Actellic 300Cs dès le début de la journée jusqu’à 12 h. Nous pulvérisons les maisons en brique et certains ménages en tôle qui sont contre-plaqués à l’intérieur et dans toute autre surface un peu résistants, capables de contenir le produit. Et par mesure de sécurité, nous écartons tous les aliments et couvrons les assiettes ainsi que tout le mobilier de la maison pour préserver la santé des occupants. Ces derniers doivent également quitter le domicile pendant au moins 2 heures de temps, le temps que le produit atteigne son objectif. L’Actellic 300 Cs a une durée de 6 mois. Selon lui, «nous menons paisiblement notre campagne dans les quartiers de Moroni.
La population est plutôt réceptive par rapport à notre initiative d’éradication des moustiques».Toujours pour des mesures de sécurité, les agents de Pnlp exigent les personnes à la santé fragile ou enceintes de s’éloigner des lieux de l’opération pendant la pulvérisation proprement dite. À en croire le témoignage de Nadhranti, une habitante de Cap 2000, «depuis que la démoustication a été faite par les agents du Pnlp, il y a deux jours, je n’ai pas entendu de son d’un moustique dans les alentours, et aucun de mes 7 enfants ne s’est plaint de la moindre piqûre». Les pronostics du centre Pnlp laissent penser que chaque agent arrive à démoustiquer 45 chambres par jour en moyenne à l’intervalle allant de 7h à 12h. Les agents prévoient de maintenir ce rythme jusqu’à couvrir la totalité de la ville de Moroni.
Eldjihad Ibrahim
