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Centre de santé Mitsudje-Hambu I Les districts sanitaires pour accueillir les cas asymptomatiques

Centre de santé Mitsudje-Hambu I Les districts sanitaires pour accueillir les cas asymptomatiques

Santé | -

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Suite à une recrudescence des cas, le centre de Samba est «saturé». Al-watwan s’est rendu dans le district sanitaire de Mitsudje, chef-lieu du Hambu où le centre comme tous les autres, est mis à contribution pour lutter contre la pandémie. Le médecin chef regrette particulièrement de ne pouvoir procéder à un dépistage massif.

 


Mercredi 20 janvier, une équipe d’Al-watwan se rend au district sanitaire de Mitsudje, chef-lieu du Hambu, à quelques 20 kilomètres de la capitale, Moroni. Les mesures barrières édictées par la pandémie dont le pays subit une deuxième vague particulièrement virulente sont respectées.


À l’entrée de l’hôpital, deux femmes sont assises sur des chaises à l’ombre d’un arbre verdoyant. Sur leur table, un registre dans lequel sont enregistrées toutes les données des visiteurs des lieux, les infirmières sont aussi munies de thermoscan avec lequel, elles leur prélèvent la température. Il n’y a pas grand-monde ce mercredi. Dans la cour et sur la terrasse de l’hôpital, quelques patients, des enfants accompagnés de leurs mamans, tous avec un masque.

La distanciation physique semble y être respectée mais sans tomber dans la psychose. Les choses semblent se faire naturellement. Et c’est tout aussi naturellement que le médecin chef du district, Saïd Junior nous reçoit dans son bureau.

«En 3 semaines, nous avons procédé à 32 dépistages de Covid-19, pour 23 positifs», a-t-il d’emblée annoncé. Avant de préciser : «la moitié des cas provient d’un seul quartier de la ville». Il n’exclut pas non plus que des habitants de la localité se soient déplacés jusqu’à Moroni pour un test anti-Covid. Il estime à 150, le nombre de cas dans la ville. Le praticien dit n’avoir recensé aucun cas avec des complications.

Contrairement à la première vague, pour cette fois, les hôpitaux régionaux sont mis à contribution pour désengorger le pôle uniquement dédié au traitement anti-Covid qui est arrivé à saturation. Cependant, ils n’accueillent que les cas asymptomatiques ou avec des symptômes mineurs. «Une aile est réservée à l’isolement des patients qui ont le Covid-19, nous comptons actuellement 6 lits occupés pour une capacité de 8», a fait savoir le patron des lieux.

Des sujets ont décidé par eux-mêmes qu’ils voulaient être hospitalisés, par crainte de ne pouvoir s’isoler correctement ou d’une brusque dégradation de leur état de santé. Notons que le centre ne dispose pas d’un service de réanimation. «Pour les cas graves, nous les transférons à l’hôpital de Samba, et pour l’instant, pour tous les patients répertoriés, un seul a eu besoin d’une assistance respiratoire», a-t-il indiqué. Le centre dispose d’une ambulance.


Plus haut, nous avons souligné qu’en trois semaines, 32 dépistages du coronavirus ont été seulement effectués pour 23 positifs. Le médecin-chef plaide pour une recherche active, pour du «tracing». Pour l’instant, «ce sont les patients qui viennent à nous, preuve que la sensibilisation entamée il y a trois semaines, commence à porter ses fruits», a-t-il reconnu. Il est persuadé que tester massivement permettrait de mieux lutter contre la maladie. «Mais pour cela, il nous faudrait le concours du ministère de la Santé pour un approvisionnement accru de tests de dépistages», a-t-il reconnu.


Celui-ci est, par ailleurs, confronté à un autre problème : la prise en charge de positifs souffrant d’autres pathologies chroniques. «Nous aurions préféré pouvoir avoir en stock les médicaments qu’il faut pour les soigner et les leur fournir gratuitement», a-t-il regretté. Nous le quittons sur ces mots et tombons nez à nez sur une femme, tenant un bébé recouvert d’un leso (châle) dans les bras. «J’ai peur de la maladie mais j’ai confiance qu’on peut la vaincre», dit avec beaucoup d’espoir Widad Hassane.


Avant de quitter les lieux, nous tombons sur un homme ayant la cinquantaine, résidant de la ville. «Au moindre petit bobo, on pense au Covid, les gens se rassemblent moins, la prudence est de mise ici, la majorité de la population respecte les mesures-barrières», a témoigné Mohamed Kaiva, enseignant-chercheur à l’Université des Comores.


Le pays fait face à une résurgence de l’épidémie depuis un peu plus des mois. L’épicentre se situait à Mwali pendant plusieurs semaines. La situation, selon les chiffres communiqués, semble s’apaiser. En revanche, les cas se multiplient à Ngazidja et Ndzuani. En un mois, le pays a comptabilisé au moins 47 décès pour un total sur toute la période de l’épidémie de 54.

Nourina Abdoul-Djabar

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