Les conditions de vie des patients transférés au deuxième centre de prise en charge des malades atteints du virus, sis à l’Agence des musulmans d’Afrique (Ama)  sont jugées «insatisfaisantes». Les patients qui s’y trouvent se plaignent de «conditions difficiles voire chaotiques». Pour la journée d’hier, un patient sur place parle, «d’une journée compliquée. 

Dans la matinée, on nous a donné un médicament qui n’est pas celui livré habituellement. Tous les patients avaient refusé d’avaler le comprimé puisqu’on n’avait rien mangé ; et dans la soirée, un patient s’est senti en détresse, mais celui qui était désigné pour assurer la permanence était absent. Certains patients sont allés voir l’assistant du médecin en place, mais il n’a pas agi».

La suite lui a été fatale. Ces conditions jugées difficiles sont aussi présentes au niveau de l’alimentation. «Plus les patients augmentent dans le centre, plus la nourriture se fait rare. Aujourd’hui (hier, Ndlr), le petit-déjeuner est arrivé à 11h00 et jusqu’à 14h30mn, le déjeuner n’était toujours pas là», explique un autre patient du centre Ama. Des conditions qui pousseraient certains patients à vouloir fuir.

Pour le médecin responsable de ce second centre, docteur Abdel, il montre que «pour ce qui est de la restauration, je n’ai rien à dire, car cela revient au restaurateur». Il reconnaitra aussi que «le centre Ama n’est pas bien outillé. Il citera en exemple le manque de structures pour prendre en charge les patients avec des problèmes respiratoires. Par contre, pour les soins médicaux, tout va bien».

Face à ces problèmes, plusieurs associations et institutions se sont mobilisées. C’est le cas de la Meck-Mohéli qui a organisé une opération d’octroi de kits aux patients du centre Ama. Il s’agit de kits qui renferment un flacon de gel hydro alcoolique, de l’eau de javel, du savon d’une boite de masques et des boissons et un cageot d’eau vive grand modèle. 

Pour le président du conseil d’administration de la Meck-Mohéli, Dhounouraini Chehou, cette action fait partie du volet social, comme l’institution comporte deux volets, le commercial et le social. «Nous comptons dans les prochains jours assister les localités et foyers touchés par la Covid-19». 

Une campagne de sensibilisation est aussi prévue pour toucher les habitants de Mwali à respecter les mesures barrières en vue de mettre fin à la pandémie de la Covid-19. Parallèlement, une campagne de sensibilisation a déjà démarré sur toute l’île depuis le lundi 4 janvier dernier. Organisée par deux associations à savoir l’Association féminine de Monimwamdji (Afdm) et Codesawa de Wanani dans la région de Djando, avec l’appui du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp) en collaboration avec la Direction régionale de la Santé.

Dans le même but, l’Association des jeunes pour le développement de Monimwamdji (Ajdm) a elle aussi démarré une opération de distribution de produits tels du savon et de la javel, le vendredi dernier dans la ville de Fomboni. C’est une aide obtenue de la diaspora de Fomboni (Monimwamdji) en France. Une autre aide est attendue incessamment.

De son côté, la Croix rouge française a octroyé un don des matériels à la Direction régionale de la Santé, composé des moyens de lavage de main (gels hydro alcoolique), cache-nez, sacs poubelles et blouses. Des matériels de prévention qui seront répartis pour la prise en charge des malades et pour distribuer à la communauté, selon le chargé d’hygiène des deux centres de gestion de la Covid-19 sur l’île.

Soidri Matoir (pigiste)