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Chn El-Maarouf, entre mythes et réalités : Le centre de dialyse fait figure de "bon élève"

Chn El-Maarouf, entre mythes et réalités : Le centre de dialyse fait figure de "bon élève"

Santé | -   Mohamed Nassur Rizki

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Accueil exceptionnel, hygiène garantie et des médecins dévoués, le centre de dialyse sis à El-Maarouf offre un environnement enviable, loin devant les autres services de l’établissement. Les dialysés y passent trois fois par semaine accompagnés de professionnels aguerris qui placent la prise en charge effective du malade au cœur des premiers soucis. Nous vous proposons ce reportage au centre de dialyse d’El-Maarouf.

 

Le patient qui se présente au centre de dialyse du Chn El-Maarouf doit tout d’abord enlever ses chaussures de ville et enfiler des chaussons déposés à l’entrée. Car ici on ne badine pas avec l’hygiène et d’ailleurs une fois n’est pas coutume dans un centre de soins du pays, les toilettes des lieux sont d’une propreté exemplaire. Et dès qu’il entre   dans le couloir menant aux 2 salles de soins comportant chacune à peu près 7 lits, on est frappé par le bruit et le froid résultant des 4 climatiseurs censés adoucir la température des lieux pour permettre aux patients de faire leur séance de 4 heures dans un minimum de confort en l’absence de chaleur. Ici pas besoin d’emporter des draps, ils sont offerts par le centre et lavés après toute usage. Les techniciennes de surface pour ne pas dire femmes de ménage passent la serpillère avant et après chaque séance en ne manquant pas de vider les produits tandis que les infirmières nettoient la machine à dialyser à l’aide de désinfectants pour éviter que des microbes ne s’y accrochent au risque de contaminer les malades.


Pour aider ces derniers à passer le temps dans ce lieu pas dans une ambiance de gaité, un téléviseur est accroché sur un mur dans chacune de salles pour les permettre de suivre les actualités et programmes de divertissements. Mais le grand soutien aux malades reste les infirmières. Chaque malade est toujours accompagné d’une amie infirmière à qui il confie les joies et peines sans limites.
Côté soins, outre les infirmières qui sont permanentes dans les salles de soins, il y a toujours au moins un médecin présent dans le centre ou dans les parages pour parer rapidement à tout besoin ou urgence. Mais la pièce maîtresse du centre reste Dr Moundhirou Djoubeir, un homme dévoué à son métier et ses malades. Bien qu’il soit  le seul néphrologue du pays, il se refuse d’ouvrir un cabinet privé et est présent au centre de 6 à 15-16 heures et n’hésite pas à retourner au centre où il est l’homme à tout faire, au moindre coup de fil le sollicitant. «S’il y avait cinq Moundhirou dans le pays, dans les différentes spécialités médicales essentielles, il n’y aurait pas besoin d’évacuations sanitaires dans les autres pays de la région», assure un pensionnaire du centre depuis 2 ans.
Il est à noter que grâce à une enveloppe mensuelle du gouvernement, toutes les prestations médicales pratiquées au centre sont gratuites alors qu’ailleurs dans les pays de la région, le prix de la séance varie entre 60 et 150 euros, sachant que chaque patient doit passer devant les machines 3 fois par semaine. De l’avis des soignants, des améliorations doivent être apportées à ce centre, notamment dans le domaine de la formation d’un chirurgien «pour la pose de fistule permettant au patient de dialyser sans aller à Madagascar ou Tanzanie pour une petite intervention chirurgicale au bras qui dure entre 15 et 25 minutes».


L’affectation d’un psy serait la bienvenue pour le suivi des patients qui malgré les perfections du centre doutent et auraient tout à gagner avec l’accompagnement régulier d’un tel spécialiste. «Le service de néphrologie-hémodialyse du Chn El-Maarouf devrait passer pour le service de soins de référence du pays et en tant que premier de sa classe, un modèle à imiter et vulgariser», a souligné notre interlocuteur.

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