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Choléra à Ndzuani I A la rencontre des patients, des familles et des médecins

Choléra à Ndzuani I A la rencontre des patients, des familles et des médecins

Santé | -   Ahmed Zaidou

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Les Centres de traitement du choléra (Ctc) de l’île, en particulier celui de Hombo, sont pleinement opérationnels. Au samedi 20 avril, 192 personnes y ont été hospitalisées. Une propagation croissante de la maladie. Al-watwan est allé recueillir les témoignages et les réactions des médecins ainsi que des patients et de leurs familles.

 

Il est 8 heures ce samedi au Centre de traitement du choléra (Ctc) de l’hôpital de Hombo. L’équipe médicale se tient prête pour une nouvelle journée de lutte. Les ambulances arrivent avec les premiers patients de la journée, «gravement déshydratés, à peine capables de marcher». Saindou Houmadi, 55 ans, a passé cinq jours à l’hôpital de Hombo. Ce samedi, il est guéri du choléra mais souffre toujours de séquelles, selon ses dires. Il partage son expérience, de la contraction de la maladie à sa guérison. «Un lundi matin, entre 7 heures et 9 heures, j’ai commencé à vomir et à avoir la diarrhée. Les heures se sont écoulées, et je ne me souviens pas de ce qui s’est passé jusqu’à mon réveil dans un lit d’hôpital. J’ai passé cinq jours à Hombo, revoyant toute ma vie défiler devant mes yeux. Ceux qui ont été touchés par la maladie, ainsi que les médecins qui nous traitent, comprennent sa gravité», raconte-t-il.Selon lui, il reste encore des séquelles. «Il me faudra du temps pour m’en remettre complètement. Il est crucial de se rendre à l’hôpital en cas de symptômes du choléra. Il ne faut pas sous-estimer la maladie, car on met sa vie en danger. Ma famille a également dépensé beaucoup d’argent pour les allers-retours afin d’apporter de la nourriture», ajoute-t-il.Pendant cinq jours, sa cousine, Toiyfati Bacar du quartier Mjimviya à Mutsamudu, est restée à ses côtés, lui apportant de l’eau et de la nourriture.

«Pleinement conscients»

«Pendant cinq jours, la vie de la famille s’est résumée à apporter ce dont il avait besoin à l’hôpital. Nous sommes pleinement conscients de la gravité de la maladie. Nous avons été sensibilisés et prenons les précautions nécessaires, en utilisant les moyens disponibles à la maison pour le nettoyage et le lavage des mains», confie cette dernière.De son côté, Ma Assiati, originaire de Nyantranga dans la commune de Wani, veille au chevet de deux malades. L’un a été hospitalisé le samedi et le second a été admis faute de désinfection mercredi dernier. «Cela fait huit jours que je passe à l’hôpital à m’occuper de deux personnes qui vivent chez moi. C’est un travail colossal que nous faisons ici pour les malades. Les familles ont reçu les informations nécessaires pour se protéger lorsqu’elles sont à l’hôpital et pour apporter de la nourriture aux malades. Le plus important est de boire de l’eau désinfectée, de consommer des aliments chauds et de maintenir une bonne hygiène corporelle en tout temps. Les toilettes doivent également être nettoyées régulièrement avec de l’eau de javel, et il est essentiel de se laver les mains après chaque visite», détaille la dame. Et de conclure sur cette exaspération : «Je trouve aberrant d’entendre qu’il y a encore des personnes qui ne croient pas à la gravité de cette maladie !»

Fuites de patients

Au Ctc de Hombo, la lutte contre la maladie est à son paroxysme. Les visages fatigués des médecins, infirmiers et volontaires témoignent de l’intensité de leur engagement. On constate malheureusement des cas de fuite de patients atteints du choléra des centres de traitement. «Les fuites de patients ont des conséquences désastreuses pour les personnes saines dans les foyers. Il est tragique de perdre de jeunes personnes de seulement 25 ans. Si la pandémie n’est pas maîtrisée, les Comoriens risquent même de ne pas pouvoir effectuer le Hajj à La Mecque. Nous tenons à saluer les efforts de la communauté de Ngazidja et de Mwali dans cette lutte», a déclaré la ministre de la santé, Loub Yacouti Zaidou, lors d’une conférence le samedi.


Certains médecins insistent sur le fait que la seule solution réside dans un plan efficace de lutte contre les épidémies. L’un d’eux est convaincu qu’il est possible d’en finir avec la maladie en une semaine. «Les autorités sanitaires, militaires, civiles et la population sont au courant des symptômes, des modes de transmission et des traitements du choléra. Pour l’instant, nous n’avons aucun problème d’approvisionnement en médicaments. Ils sont disponibles. Le vrai problème est l’absence de plan national en cas d’épidémie. Je persiste à dire que la seule solution est que le gouvernement mette en place ce plan. Une semaine suffira pour éradiquer la maladie. En Tanzanie, ils ont réussi à maîtriser la pandémie, car la lutte contre l’épidémie de choléra est avant tout une question d’éducation», reste persuadé ce praticien qui a requis l’anonymat.
Un autre médecin, diplômé en santé publique et membre de la coordination de lutte contre le choléra, estime de sa part que «pour éradiquer la maladie, un investissement unique de 100 millions de francs comoriens suffit. Autrement, le gouvernement dépensera plus de 400 millions sans que rien ne change».

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