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Choléra à Ndzuani I La lutte contre la pandémie entravée par un manque de moyens humains

Choléra à Ndzuani I La lutte contre la pandémie entravée par un manque de moyens humains

Santé | -   Ahmed Zaidou

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Les cas de choléra se multiplient aux Comores, surtout sur l’île de Ndzuani. Dans la commune de Mutsamudu, où Al-watwan a recueilli des témoignages, de nombreux foyers affectés attendent toujours une intervention des autorités sanitaires. Ce dimanche, une opération de désinfection du grand marché de Mutsamudu et de plusieurs écoles de la capitale a eu lieu, à l’initiative du ministre de la jeunesse et des Sports.

 

La mousse savonneuse avait remplacé les tubercules et les fruits au marché de Hampanga, le dimanche 14 avril dernier. Pour les écoles, les équipes de la sécurité civile avaient opté pour une solution chlorée. Le ministre de la Jeunesse et des Sports, Djaanfar Salim Allaoui, avait quant à lui troqué sa veste pour un tee-shirt de sapeur-pompier. Il a dirigé les opérations dans les différents sites de désinfection, notamment dans 5 écoles primaires de Mutsamudu. «C’est une suite logique de l’opération de sensibilisation et de désinfection dans les quartiers de Page, qui est un foyer parmi tant d’autres du choléra. Nous sommes venus nettoyer le marché, répandre du chlore dans 5 écoles primaires de Mutsamudu, en plus de l’hôpital de Hombo. Comme pendant la Covid-19, nous sommes mobilisés en première ligne. Tout le monde peut être contaminé par cette maladie. Nous sommes dans l’obligation de mener ces opérations en partenariat avec la sécurité civile et la mairie de Mutsamudu. Ce travail est réalisé au nom de l’État comorien et de l’ensemble de sa population», a expliqué le ministre. Pour sa part, le maire de la commune, Zarouki Bouchrane, a expliqué le choix des écoles. «Nous avons ciblé les écoles puisque la reprise des cours des enfants a lieu ce lundi», a-t-il dit.


Les agents de la Sécurité civile n’ont pas été en reste dans ce travail de désinfection. Mais il y a toujours du pain sur la planche. «Nous sommes très heureux que des équipes soient venues nettoyer. Nous sommes venus de loin pour vendre en sécurité et vendre des produits sains. C’est une bonne chose d’avoir de la propreté en cette période de maladie. Les commerçants déplorent la déchetterie devant le grand portail qui peut accélérer la pandémie. Il y a des mouches et les odeurs sont abominables», a confié une vendeuse de légumes nommée Ma Fatima.Le manque d’équipes de désinfection des foyers touchés par le choléra menace de propager davantage la maladie. Selon une source médicale, seule une équipe de désinfection est opérationnelle dans la commune de Mutsamudu.

Une propagation rapide

«Le problème, c’est qu’à Mutsamudu, il n’y a que 4 équipes disponibles. Avec la situation à Domoni, 3 d’entre elles sont dépêchées là-bas. C’est ce qui retarde la désinfection», a-t-on appris. «Nous avons eu un cas de choléra dans le quartier. La maison et les alentours n’ont pas été désinfectés depuis que la petite est tombée malade. Nous avons peur que d’autres membres de la famille soient infectés. Aucune équipe n’est intervenue pour désinfecter le foyer, ou encore identifier les cas contacts et les personnes exposées. La communauté a procédé à la désinfection des lieux avec les moyens du bord, de l’eau et de la javel. Personne ne sait si les bonnes quantités sont mélangées pour tuer les bactéries», a affirmé un résident de Mutsamudu, dont la fille a été infectée.Selon les chiffres fournis par les services de santé de l’île, Ndzuani déplore déjà 19 décès «communautaires», et plus de 122 nouveaux cas sont enregistrés. L’on dénombre 192 cas actifs, sur 821 cas cumulés. Ces chiffres datent du 13 avril.

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