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Combat contre le choléra à Ndzuani I Docteur Ibrahim Abdallah : «Nous avons désengorgé le Ctc de Hombo»

Combat contre le choléra à Ndzuani I Docteur Ibrahim Abdallah : «Nous avons désengorgé le Ctc de Hombo»

Santé | -   Ahmed Zaidou

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Les responsables du Centre de traitement du choléra (Ctc) de Hombo se sont confiés à la presse le mercredi 1er mai. Cette rencontre a été prévue pour informer les médias de la situation actuelle au sein du Ctc.

 

L’équipe médicale du Centre de traitement du choléra (Ctc) de Hombo a présenté à la presse la situation épidémiologique du choléra dans l’île. L’adjoint du chef, le médecin généraliste Ibrahim Abdallah, a fourni un état des lieux. «Du lundi au mardi, plus de 500 malades ont été admis au Ctc, dont plus de la moitié sont venus de leur propre chef. Cette affluence témoigne de la prise de conscience de la population face à la maladie, et contribue à réduire le nombre de décès.

Déshydratation…

C’est pourquoi nous observons un nombre important de patients dans nos installations. Dans ce contexte, nous encourageons vivement les personnes présentant des symptômes, même légers, à se rendre à l’hôpital. Il est à noter que certains patients sont également hospitalisés en médecine générale. Sur les 10 décès enregistrés mardi, 3 ont eu lieu à domicile», a-t-il déclaré. Le médecin a prodigué des conseils, notamment en cas de symptômes du choléra ou de décès dans la communauté. Il a également partagé la recette de la solution de réhydratation orale (Sro) à préparer à domicile. «Actuellement, nous avons réussi à désengorger nos installations.Nous avons mis en place des points d’entrée et de sortie pour gérer le flux de patients. Nous demandons aux familles des victimes de limiter les visites, car elles comportent un risque de contamination. Nous exhortons la population à se laver régulièrement les mains, à boire de l’eau potable, et surtout à éviter les plats froids et la restauration extérieure. Il est également important de souligner que la Sro aide à la réhydratation mais ne traite pas la maladie ni ne stoppe la diarrhée. À domicile, elle se prépare en mélangeant 1/2 cuillère de sel et 8 cuillères de sucre dans 1 litre d’eau propre, a-t-il expliqué.


Il a ajouté des recommandations en cas de décès à domicile. «Il est crucial d’éviter de manipuler les corps, susceptibles de contenir de nombreux microbes. Il est recommandé de contacter les autorités sanitaires locales et le Croissant-Rouge pour organiser le transport et le rituel funéraire conformément à nos traditions», a-t-il souligné. De nombreuses personnes ont recours à l’automédication pour éviter le centre de traitement. Actuellement, la doxycycline et les Sro sont très demandées en pharmacie. Interrogé sur la pénurie de médicaments affectant les Ctc et sur l’automédication de certains patients, le directeur régional de la santé, le docteur Ansouffoudine Mohamed, a répondu aux questions. «Chaque patient reçoit les médicaments nécessaires à son traitement.

 

De plus, nous attendons une livraison de 3 tonnes de médicaments. Nous serons prêts à réévaluer la situation si aucun ravitaillement n’est effectué dans les 5 prochains jours», a-t-il d’abord dit. Il a ensuite précisé : «Le traitement du choléra à domicile présente deux risques majeurs. Il peut contribuer à la propagation de la maladie et la déshydratation sévère est le véritable danger du choléra. En outre, l’automédication, en particulier avec des antibiotiques comme la doxycycline, peut entraîner une résistance. Les médicaments doivent être pris sous la supervision d’un professionnel de santé»,
a-t-il mis en garde.

Les chiffres

Un autre médecin, visiblement fatigué, a exprimé ses préoccupations. «Nous sommes épuisés. Le personnel n’est pas suffisamment formé et les infrastructures ne sont pas adaptées pour faire face à une épidémie de cette ampleur. Si la situation ne s’améliore pas et si la population ne prend pas conscience de l’urgence, nous risquons tous de succomber. Nous devons éliminer la maladie, jusqu’à la dernière trace. Cela nécessite un engagement massif en faveur de l’hygiène, de l’accès à l’eau, du savon et de l’eau de javel», a-t-il affirmé. L’épidémie fait rage dans l’île. Depuis la déclaration du premier cas le 4 mars, on déplore 63 décès. Sur les 450 tests réalisés, 215 nouveaux cas ont été confirmés, portant le total à 3 092 cas. Actuellement, 183 patients sont hospitalisés. Le nombre total de guérisons s’élève à 2 846.

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