L’enseignant-chercheur Abeid Said Nassor, affilié à la faculté des sciences et techniques de l’Université des Comores, a animé une conférence mardi à l’Alliance française de Moroni. L’événement a mis en lumière des réflexions approfondies sur l’origine anthropogénique et le développement de la santé humaine, tout en explorant les spécificités génétiques de la population comorienne.

Dans son exposé, le conférencier a expliqué que l’histoire de la santé humaine est intimement liée à des environnements riches en agents pathogènes. Cette exposition a façonné un système immunitaire adapté, résultant en une diversité génétique significative. «Nos ancêtres ont dû faire face à des épidémies telles que le choléra et la peste, ainsi qu’à des éruptions volcaniques et des changements climatiques. Cela leur a permis de développer des caractéristiques génétiques qui favorisent l’adaptation et la survie», a-t-il précisé.

L’importance des affinités génétiques régionales

En s’appuyant sur la théorie de Paul Gauguin, l’enseignant-chercheur a développé une méthode pour explorer les origines et le devenir de l’humanité. Selon lui, «Qui sommes-nous ?» est symbolisé par notre enfance, «D’où venons-nous ?» par notre relation à la nature, et «Où allons-nous ?» par notre vieillesse. «Génétiquement, l’humanité trouve ses racines en Afrique, ce qui fait de nous tous des métisses. La population comorienne est ainsi le fruit de migrations multiples et de sélections naturelles au fil du temps», a-t-il ajouté.

Dr Nassor a également souligné l’importance des affinités génétiques régionales, indiquant que les Comoriens présentent des proximités génétiques marquées avec certaines populations éloignées, comme les Kikuyus du Kenya. Toutefois, il a nuancé en affirmant que les proximités géographiques ne garantissent pas toujours des proximités génétiques.

Cette conférence a suscité un vif intérêt et ouvert la voie à des débats sur les dynamiques évolutives et génétiques des populations, tout en jetant un regard neuf sur les potentiels adaptatifs de la population comorienne. L’enseignant-chercheur a conclu en insistant sur la nécessité de poursuivre les recherches en génétique pour améliorer la santé des générations futures .