C’est devant les acteurs de la santé aux Comores, notamment le ministre de la Santé, le représentant de l’Organisation mondiale de la santé (Oms) et des professionnels de santé, que le projet «Initiation de la recherche aux Comores : imaginez un logiciel de partage et de sauvegarde du dossier du patient» a été présenté par l’ingénieure en recherche clinique, Djamila Mohamed Saïd, avant-hier samedi à l’hôtel Le Retaj.Organisée par le bureau-pays de l’Oms en collaboration avec le ministère de la Santé, cette réunion de présentation visait à soutenir ce travail de recherche porté par une femme comorienne, en lui permettant d’expliquer en détail comment le système de santé des Comores pourrait bénéficier de son projet.
Selon le chef du bureau-pays de l’Oms, la première résolution sur la cybersanté, adoptée en 2005, a ouvert la voie à l’élaboration et à l’adoption de la stratégie mondiale de l’organisation onusienne pour la santé numérique. Plus de 120 États membres, dont les Comores, ont mis en place une politique ou une stratégie nationale sur ce thème. Dans la présentation qui a suivi, Djamila Mohamed Saïd a cité «l’amélioration de l’accessibilité aux soins, le renforcement des connaissances et compétences des professionnels de santé, l’accessibilité à de nouveaux traitements (dispositifs médicaux, nouvelles procédures de soins), le développement économique et le renouement de la confiance entre la population et le système de santé» comme les avantages de l’initiation de la recherche aux Comores.
Cependant, après une enquête menée sur le terrain, la jeune femme a recensé divers problèmes. Elle a relevé «une certaine méfiance à l’égard des études de recherche par manque d’information et une participation réduite, le manque d’infrastructures médicales adéquates, un cadre réglementaire insuffisant, l’accès aux financements, une collaboration limitée et les barrières culturelles et linguistiques».
Digitaliser le dossier du patient
Les participants ont exprimé leur engouement pour la digitalisation du dossier du patient.En effet, doter le pays d’un logiciel de sauvegarde et de partage du dossier du patient pourrait aider à sauver des vies en rendant ces informations disponibles à tous les professionnels de santé du pays. Ainsi, ils sauraient ce qui a déjà été fait et ce qui reste à faire, et pouvoir remédier ainsi aux problèmes liés à la perte des carnets de santé. Cependant, une enquête menée par Djamila Mohamed Saïd auprès des médecins des secteurs privé et public a révélé que le manque d’équipements informatiques, le manque de volonté du personnel et l’accès limité à l’informatique étaient des obstacles majeurs à cette informatisation.
Le ministre de la Santé, docteur Nassuha Oussene Salim, a salué cette initiative, et a rappelé que le pays a, avec l’appui de l’Oms, élaboré et validé la stratégie nationale de la santé numérique. «Des moyens ont été déployés pour que la direction de l’information et des statistiques sanitaires (Diss) puisse disposer d’un local, d’un personnel qualifié et dévoué, ainsi que des moyens techniques et matériels pour jouer pleinement son rôle en termes de digitalisation du système de santé», a-t-il soutenu.
Il a également appelé les acteurs à explorer les possibilités pour que chaque partie prenante puisse s’aligner afin de concrétiser cette initiative innovante bénéfique pour tous. «Nous avons beaucoup d’efforts à déployer, avec le soutien des partenaires bi et multilatéraux, pour concrétiser les volets prévus dans la Stratégie e-Santé, notamment la collecte et la remontée des données de tous les districts et structures sanitaires, ainsi que le stockage et l’analyse des données pour guider les autorités dans l’action politique et stratégique», a précisé le ministre de la Santé, Dr Nassuha Oussene Salim. La mise en place dudit projet sera selon Djamila Mohamed Saîd assurée par "le leader mondial des solutions cloud Salesforce, qui pourra doter le pays, en moins de 15 semaines et pour un prix forfaitaire et maîtrisé d'une solution de gestion des patients adaptés aux besoins des entreprises et permettant d'améliorer drastiquement la connaissance bilogique". Le coût de ce projet s'élève à 96.300 euros.