Le Programme national de lutte contre le paludisme organise, depuis hier, une formation de deux jours au bénéfice des journalistes sur la situation épidémiologique et le processus d’élimination du paludisme aux Comores. Pour atteindre cet objectif, il est indispensable de «travailler ensemble». «Nous voulons réduire à zéro cas de transmission de paludisme autochtone d’ici 2021», devait rappeler Dr Hafidhou.
Mauvaise surprise
Toutefois, si l’on en juge par les prévisions disponibles, cet objectif ne peut pas être atteint, et pour cause. Au lieu du zéro cas prévu en 2018, le pays a enregistré quatre mille deux cent quatre-vingt-deux cas au premier trimestre 2018, avec quatre décès. Soit un retour de cinq ans en arrière. D’autant plus qu’en avril le pays comptabilisait… six mille cent trente-deux cas.
Pour rappel, en 2010, les Comores comptaient plus de cent trois mille cas de paludisme et cinquante-trois décès. Un chiffre très élevé quand on sait que les Comoriens consacraient, en 2010, 1,36 milliard de francs en médicaments dans leur lutte contre le paludisme.
En effet, jusque-là, le paludisme constituait la première cause de mortalité aux Comores, le premier motif de consultation médicale et d’hospitalisation, la maladie qui tue le plus d’enfants, un des principaux motifs d’abstention dans les écoles et d’échec scolaire, et est une des principales causes de mortalités chez les femmes enceintes. Soit un véritable frein au développement économique.
Toujours à propos de chiffres, en 2014, le nombre de cas de personnes atteintes de paludisme avait diminué avec deux mille cent quarante-deux cas sans décès. Le pays avait même été primé par l’Union africaine dans leurs efforts de lutte contre le paludisme. Cette tendance à la baisse avait continué jusqu’en 2017, lorsque, à la grande surprise de tous, la maladie est revenue en force avec cinq mille cas détectés et trois décès.
Il faut, enfin, rappeler que Ngazidja a enregistré à elle seule en 2017, deux mille deux cent trente cas de recherche passif, soit le nombre de paludisme détecté sur l’ensemble du pays en 2014. «C’est Ngazidja qui empêche les Comores d’atteindre l’objectif de lutte contre le paludisme car 40% des personnes résident sur l’île n’ont pas pris le traitement de masse», ne cessent de rappeler les responsables de lutte contre le paludisme.