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Coronavirus- Dr Anssouffoudine Mohamed I «Les hôpitaux ne sont pas des mouroirs, mais les patients y arrivent trop tard»

Coronavirus- Dr Anssouffoudine Mohamed I «Les hôpitaux ne sont pas des mouroirs, mais les patients y arrivent trop tard»

Santé | -   Sardou Moussa

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«Les hôpitaux ne sont pas des mouroirs, mais les patients y arrivent trop tard», telle est l’observation faite par le docteur Anssouffoudine Mohamed de la coordination de lutte contre la Covid-19, au niveau de Ndzuani. Le médecin fait savoir qu’il y a beaucoup de décès communautaires, testés positifs au Coronavirus [test post mortem]. Ainsi, il appelle tout le monde à se faire dépister dès que les premiers signes suspects se font sentir, pour se donner plus de chance de guérir.

 

La semaine dernière a été plutôt clémente en nombre d’infections au Coronavirus dans l’île de Ndzuani. L’île n’a enregistré aucun cas le 28 et 29 janvier, alors qu’on y avait dénombré respectivement 12 puis 6 cas les deux précédents jours. Le nombre des décès liés à la pandémie avaient également suivi cette tendance baissière : 5 la semaine dernière, autrement dit la moitié de ceux de la semaine d’avant, 10. Comment expliquer alors une telle baisse ? Le Dr Anssouffoudine Mohamed, membre de la coordination insulaire de lutte contre la Covid-19, parle d’une «accalmie difficile à expliquer». En tout cas la raison n’est pas non plus «un manque de tests antigéniques» dans l’île, comme a cru savoir une autorité de l’île. La vérité est que les autorités sanitaires insulaires ont fait penser à ce manque en reportant le dépistage des voyageurs jusqu’à ce lundi, privilégiant ainsi les patients, «en attendant l’arrivée ce samedi [30 janvier] d’un nouveau lot de tests».

200 cas actifs, aucun décès

Ce qui est certain, d’après notre interlocuteur, c’est que les districts sanitaires de l’île «sont tous équipés pour dépister la Covid-19 et n’ont pas cessé de travailler». Seulement, il y a de plus en plus cette réticence des patients à se présenter dans les hôpitaux et postes de santé, «de peur d’être par la suite transféré à l’hôpital de Bambao, où l’on craint d’y mourir». Cette appréhension des habitants vis-à-vis d’une éventuelle admission à l’Hôpital de l’amitié comoro-chinoise (Hacc) de Bambao-mtsanga s’est en effet transformée en une véritable psychose. Mais Dr Anssouffoudine fait une lecture jugée pertinente de cette situation. «Vous savez, il y a beaucoup de décès communautaires, certains ont été testés positifs au Coronavirus [test post mortem], mais aucun d’eux n’avait fait l’objet, de son vivant, d’un suivi médical par les équipes de gestion de la Covid-19. De même, aucun des 200 cas actifs de la Covid-19 qui sont suivis à domicile à Ndzuani n’est jusqu’à ce jour décédé. Cela démontre que les gens ne se rendent pas assez dans les hôpitaux, et notre sensibilisation maintenant doit se baser à persuader les gens de se faire dépister dès les premiers signes suspects, pour ainsi se donner plus de chance de guérir et éviter une hospitalisation».


Il convient d’ajouter que, tout au long de l’avant-dernière semaine, plusieurs victimes de la Covid-19 à Ndzuani «ont été acheminés dans les hôpitaux alors qu’ils étaient déjà morts». Signe peut-être que ce n’est pas forcément les hôpitaux qui sont devenus des mouroirs, mais les patients qui y arrivent trop tard.

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