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Coronavirus-Fausse campagne de vaccination I Une simple rumeur provoque l’arrêt des cours dans les écoles à Ndzuani

Coronavirus-Fausse campagne de vaccination I Une simple rumeur provoque l’arrêt des cours dans les écoles à Ndzuani

Santé | -   Sardou Moussa

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Vers le milieu de matinée, presque tous les établissements ont quand-même été vidés de leurs effectifs. La folle rumeur a gagné d’autres localités et d’autres régions. Dans la commune de Sima, par exemple, les parents dissuadaient leurs rejetons de se rendre à l’école. Comme c’est le propre des rumeurs, personne n’a été en mesure de dire d’où venait celle-ci.

 


Vent de panique, hier mardi, dans les établissements scolaires à Mutsamudu. Peu après la rentrée des classes le matin, les cours ont été suspendus dans plusieurs établissements de la ville, puis des parents sont venus chercher leurs enfants. Une rumeur selon laquelle des agents de santé venaient «vacciner les élèves contre la Covid-19 dans les écoles» a été à l’origine de cette folle agitation.
La panique a été telle que, au collège de Hombo, un élève a même agressé son directeur, qui aurait tenté de faire retourner en classe ses élèves, lui-même ne comprenant pas le pourquoi de cette agitation. Vers le milieu de matinée, presque tous les établissements ont quand-même été vidés de leurs effectifs. La folle rumeur a gagné d’autres localités et d’autres régions. Dans la commune de Sima, par exemple, les parents dissuadaient leurs rejetons de se rendre à l’école. Et pourtant, interrogé par nos soins, le directeur de l’école Nouvelle Lune, un établissement privé d’une des localités de cette commune, a répondu : «moi je n’ai pas été averti d’une campagne de vaccination. Dans mon école il y a cours. Sauf si les élèves ne viennent pas». Et malheureusement, ils ne sont pas venus.


Comme c’est le propre des rumeurs, personne n’a été en mesure de dire d’où venait celle-ci. Intervenant sur les ondes de l’Ortc-Anjouan en milieu de journée, le directeur régional de la Santé, Mohamed Salim, a assuré que jusqu’à ce jour, aucune campagne de vaccination contre la Covid-19 n’avait commencé dans notre pays. D’autres informations sur les réseaux sociaux faisaient état d’une tournée des policiers municipaux de Mutsamudu dans les écoles pour «y constater le respect ou non des mesures barrières», une démarche qui aurait ensuite été transformée en cette sordide histoire de vaccination, mais là encore la mairie dément.


«Nous n’avons pas visité des établissements scolaires aujourd’hui pour contrôler le suivi des mesures barrières. Nous étions ici le matin et avons appris qu’il y avait de l’agitation à l’école de Misiri, nous nous y sommes rendus avec le maire et des policiers municipaux pour voir ce qu’il s’y passait. Sur place nous avons appris cette histoire de vaccination. Nous avons alors suggéré à la directrice de laisser partir les élèves pour calmer la situation», nous a confié Kamal’Eddine Saindou, chargé des relations publiques et des affaires culturelles à la mairie de Mutsamudu. Sur place, des commentateurs des réseaux sociaux qui filmaient le tumulte en direct, continuaient d’affirmer que «les parents viennent récupérer leurs enfants pour les soustraire au vaccin».


Il faut noter qu’à Ndzuani, le contexte pandémique actuel nourrit toutes sortes de conjectures. Avant qu’éclate ce bruit sur ce prétendu vaccin, partout dans l’île circulait déjà une campagne de dénigrement dirigé contre l’Hôpital de l’Amitié Comoro-Chinoise (Hacc) de Bambao-Mtsanga et de son personnel soignant. L’accroissement du taux de décès, ces deux dernières semaines, chez les malades de la Covid-19 hospitalisés ici, participe à alimenter ce rejet. Une situation qui fait craindre que beaucoup de gens souffrant des symptômes de la pandémie préfèrent peut-être se terrer chez eux, au lieu d’appeler les secours sanitaires, au risque de se voir transférer dans cet hôpital.

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