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Coronavirus. Passer de l’accalmie à la victoire

Coronavirus. Passer de l’accalmie à la victoire

Santé | -

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On assiste depuis quelques jours à une accalmie dans les centres de prise en charge. En effet, après le pic du 28 janvier avec ses cent cinquante nouveaux cas, on a recensé avant hier seulement huit nouveau cas dans l’île de Ngazidja devenue, pourtant, le nouvel épicentre du nouveau variant.


Une tendance à la baisse qui semble se confirmer dans les autres îles où l’on n’a enregistré aucun nouveau cas à Ndzuani et Mwali. Par ailleurs, l’on observe, dans cette même période, une courbe ascendante des nouveaux guéris qui passent de mille cinq cent trente-huit à mille sept cent trente-et-un pour sept décès au niveau national.
Il faut noter que cette situation change d’une île à une autre. Si à Ndzuani et Mwali les bulletins journaliers sont cléments avec une variation de zéro à deux cas pour la première île citée, et de zéro à trois pour la deuxième, la situation est toute autre à Ngazidja où jusqu’au 31 janvier, elle affiche une courbe discontinue. C’est ainsi que de cent cinquante cas, la courbe est descendue à quarante-cinq, le 29 janvier, avant de remonter à soixante-sept le 30 janvier puis de chuter à huit le lendemain.

Bouchées doubles

Difficile de ne pas voir dans cette tendance plutôt encourageante les résultats du respect ne serait-ce que d’une partie des mesures annoncées le 25 janvier dernier par le président de la République. Une partie, car si la population a, largement, adopté le port du masque, certaines personnes continuent, par contre, de s’entasser dans les transports en commun ou encore de se frotter lors des cérémonies funèbres. De même, des cérémonies de mariage de plus de cinq, voire-même, de dix personnes se poursuivent dans la clandestinité. Sans compter l’automédication doublée, d’un “corona-scepticisme” ambiant sur fond de fakenews.
Cependant, des médecins, particulièrement ceux qui sont en première ligne, rassurent et appellent à briser le mur de la peur de la pandémie : “Vous savez, il y a beaucoup de décès communautaires, certains ont été testés positifs au coronavirus [test post mortem], mais aucun d’eux n’avait fait l’objet, de son vivant, d’un suivi médical par les équipes de gestion de la Covid-19. De même, aucune des deux cent personnes suivies à domicile à Ndzuani n’est jusqu’à ce jour décédée. Cela signifie que les gens ne se rendent pas assez dans les hôpitaux. La sensibilisation doit maintenant consister plus que jamais à persuader les gens de se faire dépister dès les premiers signes suspects, pour ainsi se donner plus de chance de guérir et éviter une hospitalisation “, a déclaré Dr Anssouffoudine Mohamed, de la coordination insulaire de lutte contre la Covid-19. (Lire notre livraison d’hier).


A ce propos, le médecin est catégorique : “nos hôpitaux ne sont pas des mouroirs, mais les patients s’y rendent trop tardivement”. On se rappelle que dès l’alerte qui a été d’abord donnée par le Comité insulaire de prise en charge, le 8 décembre puis officiellement le 17 décembre (lire notre édition du mercredi 11 janvier 2020 : Situation sanitaire à Mwali/ Chronologie des évènements et mesures prises), l’autorité publique a mis les bouchées doubles pour circonscrire la propagation. Dans la foulée, le président de la République avait annulé le déplacement qui devait le conduire au Burkina Faso où il devait assister à l’investiture du président réélu, Roch Marc Christian Kaboré. En ce temps de crise et de panique, il nous faut mettre en place une communication efficace, capable de produire l’effet attendu à savoir éclairer l’opinion et ramener la sérénité dans les esprits.

Gagner la bataille de la communication

Pour l’heure, il faut bien l’admettre, ce n’est pas toujours le cas. Si les gens hésitent à se rendre dans les hôpitaux, c’est qu’ils ont peur des centres de prise en charge trop souvent dépeints par la désinformation comme des antichambres de la mort.
Dans ces circonstances, si l’on veut gagner cette guerre contre un ennemi qui s’avère bien plus coriace qu’on ne l’imaginait, le nouvel état-major mis en place par le président doit commencer par remporter la bataille de la communication en s’engageant sur deux fronts : d’une part, combattre la désinformation sous toutes ses formes et, de l’autre, engager une vaste campagne de sensibilisation. Dans cette action tous azimut les médias et, notamment, les radios communautaires et tous les supports médiatiques de proximité doivent être mis à contribution.
Enfin, nous devons, de tout cœur, être aux côtés du personnel soignant pour qu’ensemble nous mettions à terre cet ennemi invisible.
Car, à n’en pas douter, cela nous est est parfaitement possible.


*Directeur général

Maoulida Mbaé*

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