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Covid . Le personnel de l’hôpital de Samba en grève

Covid . Le personnel de l’hôpital de Samba en grève

Santé | -   Abdou Moustoifa

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Les paramédicaux qui se disent abandonnés par les autorités malgré leurs sacrifices, ont annoncé en revanche qu’un service minimum sera assuré pendant les prochains 48 heures. Les grévistes réclament «de meilleures conditions de travail».

 

C’est une sortie médiatique qui a surpris plus d’un. Réservés de base, sûrement en raison de leur statut, les agents de santé affectés à l’hôpital de Samba ont brisé le silence. Dans une rare conférence de presse tenue hier, mardi, ces derniers ont annoncé un mouvement de grève. Le personnel de santé de Samba-Nkuni réclame en effet une amélioration des conditions de travail. «Dès la déclaration officielle du premier cas de Covid, le 30 avril 2020, nous sommes là. Cela fait deux ans que nous avons été envoyés ici. On aurait pu refuser comme l’ont fait les autres. Mais, pour nous c’est une question de servir le pays. Malheureusement, nous constatons que les autorités ne nous considèrent pas, malgré nos sacrifices», a regretté Nassor Ahmed Ali, infirmier diplômé de l’Etat, pour justifier la décision d’entamer une grève.

Indemnités

Le personnel se sent abandonné contrairement aux autres agents impliqués dans la lutte contre la pandémie qui bénéficieraient d’un soutien et beaucoup d’estime. Le centre de Samba ne dispose même pas d’un moyen de transport, ont énuméré à titre d’exemple les conférenciers.«De nombreux véhicules sont mis à la disposition des autres départements. Mais nous, qui sommes sur le front, nous nous débrouillons tous les jours pour venir travailler. Chacun doit payer son taxi. En gros, il n’y a aucun geste d’encouragement», ont dénoncé les paramédicaux de l’hôpital de Samba-Nkuni qui se disent prêts à aller jusqu’au bout dans leurs revendication.


Pour faire entendre leurs doléances, ils ont lancé un ultimatum de 48h à compter d’aujourd’hui. Les grévistes ont tout de même rassuré qu’ils vont assurer un service minimum. Ils n’ont pas par contre annoncé ce qu’ils comptaient faire une fois après l’expiration de l’ultimatum . Selon la coordination nationale de lutte contre la Covid, le centre de Samba-Nkuni accueille à l’heure actuelle, 11 patients dont 4 non-vaccinés placés en assistance médicale. Il y a une semaine, l’hôpital prenait en charge 40 covidés. On apprend que des indemnités promises en 2020 «ne seraient pas toujours versées».


Un an plus tard, ceux qui sont affectés au centre de Samba n’ont toujours pas reçu ces «primes» ont souligné les conférenciers avant d’enchaîner. «On aurait pu poser des conditions avant de venir ici. Mais nous ne l’avons pas fait car nous pensions que comme les militaires envoyés au front, nous serions récompensés. Ce qui n’est pas le cas. Jusqu’à maintenant, il y a parmi nous des contractuels non régularisés, des fonctionnaires sans postes budgétaires et des aides-soignants qui gagnent 60 euros le mois. Comment allons-nous prendre soin de nos familles. « Les paramédicaux déplorent ce «manque» de considération à leur égard, eux qui sont exposés H24 soulignent-ils. «Quel avenir nous laisserons à nos familles si jamais un d’entre nous mourrait «, s’interrogent-ils. Malgré ce déclenchement de grève, les paramédicaux restent optimistes.

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