Le service de surveillance et la Cellule d’investigation et de veille sanitaire (Civs) ont publié un rapport sur la situation et la réponse à la Covid-19 dans le pays depuis l’annonce du premier cas le 30 avril dernier. Et selon ce rapport, élaboré le 22 août dernier, c’est presque tout le pays qui est touché par le virus puisque sur les dix-sept districts, seize sont impactés. Seul Nyumashuwa à Mwali est épargné. Ainsi, depuis le début de la Covid-19 dans le pays, 423 cas ont été enregistrés. On note actuellement, 399 guéris, 17 cas actifs et 7 décès cumulés.
Ces cas touchent aussi le personnel médical qui a enregistré 32 cas, soit 8% à la même période. En tout, sur l’ensemble des dix-sept districts sanitaires que compte le pays, seul celui de Nyumashuwa dans la région sanitaire de Mwali n’a notifié aucun cas positif.
La tranche d’âge médiane des cas est de 40 ans
Au niveau des prélèvements, 17% ont été effectués sur des rapatriés, 17% aussi chez les patients en hospitalisation. En dehors des structures sanitaires le taux monte à 65% tandis que 2% concernent des voyageurs partant à destination de pays exigeant un certificat de Pcr négatif. Selon le même rapport, «le taux d’attaque au niveau national est de 5,2 pour 10 000 habitants. L’île de Ngazidja a le taux d’attaque le plus élevé, 6,7 pour 10 000 habitants. Et à ce niveau-là, c’est le district sanitaire du centre qui a enregistré le taux d’attaque le plus élevé avec 11,4 pour 10 000 habitants dans cette région. A Ndzuani, on est à 3,2 pour 10 000 habitants. C’est le district sanitaire de Mutsamudu qui est le plus touché avec 9,9 pour 10 000 habitants. Au niveau de Mwali, le taux d’attaque est de 6,6 pour 10 000 habitants. Le district sanitaire de Fomboni a le taux d’attaque le plus élevé avec10% pour 10 000 habitants».
Ngazidja est l’île qui comptabilise le plus grand nombre de guéris, de cas actifs et de décès avec respectivement 64% (252/396), 100% (14/14) et 71% (5/7). Et dans ce chaos, c’est la région sanitaire d’Itsandra qui est la plus touchée. La tranche d’âge médiane des cas est de 40 ans tandis que les hommes représentent plus de cas (62%) que les femmes. «L’âge minimum des personnes touchées par la pandémie est de 3 mois et le maximum est de 100 ans. 62% des cas positifs sont âgés de 20 à 50 ans et les enfants de moins de 10 ans représentent 4% des cas positifs».
La cellule d’investigation et de veille sanitaire «connaît des contraintes liées notamment à la non disponibilité des bases de données des patients admis au centre de traitement de Samba, l’insuffisance de moyens de fonctionnement, le relâchement des mesures barrières observés par la population, l’insuffisance d’Epi dans les structures de santé périphériques et pour le suivi des contacts et la recherche active des cas, la déficience dans la gestion des déchets (incinérateurs) au niveau des sites d’isolement et des laboratoires», lit-on sur le rapport. On note également parmi les contraintes, «l’absence d’appui psychologique des cas confirmés, la non utilisation des outils de surveillance et de la communication par les acteurs de terrain, le manque de moyen de transport pour l’équipe de décontamination des formations des sanitaires et l’insuffisance d’approvisionnement en eau dans le centre de traitement de Samba».
Le service de surveillance et la Civs recommandent par conséquent «de rendre disponible les bases de données des patients admis dans les centres de traitement de Samba, renforcer les équipes d’intervention rapide en moyen de transport et crédits téléphoniques pour la recherche active des cas, le suivi des contacts et les investigations et d’allouer un véhicule pour les équipes de prélèvement à Ndzuwani et à Mwali». Dans le même sens, ils conseillent également de «rendre disponible les Epi dans les structures sanitaires périphériques, mettre à jour régulièrement la liste des malades hospitalisés et la liste des contacts à suivre et renforcer la recherche active des cas dans les formations sanitaires et la communauté ainsi que la surveillance communautaire».
Recommandations
Enfin, le service juge nécessaire de «mettre en place une équipe d’appui psychologique des cas confirmés aux niveaux des différentes structures de prise en charge, renforcer les capacités des agents de laboratoire à Ndzuwani et Mwali sur la biosécurité et bio sûreté face à l’utilisation des GeneXpert et appuyer les équipes de décontamination en moyens de transport».
A titre de rappel, une plateforme de diagnostic Pcr a été installée au laboratoire de Mde, le 27 avril 2020. Trois jours après, soit le 30 avril 2020, le président de la République annoncera le premier cas de Covid-19 sur l’île de Ngazidja. La plateforme de diagnostic s’est ensuite améliorée avec l’utilisation de deux appareils de Pcr à Ngazidja et deux appareils de GeneXpert à Mwali et Ndzuani.
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